Un polar-CollectifCritiques sur des polars, francophones ou non.2024-03-17T21:51:04+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://unpolar.hautetfort.com/Cassiopéehttp://unpolar.hautetfort.com/about.htmlSable noir, de Cristina Cassar Scalia (Sabbia nera)tag:unpolar.hautetfort.com,2024-03-17:64900432024-03-17T21:48:47+01:002024-03-17T21:48:47+01:00 Catane, une ville de Sicile. C’est l’été, il fait chaud, et l’Etna envoie...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6519260" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://unpolar.hautetfort.com/media/00/02/4176427709.jpg" alt="sable.jpg" />Catane, une ville de Sicile. C’est l’été, il fait chaud, et l’Etna envoie de la cendre noire de partout. Les voitures en sont couvertes. La commissaire Giovanna Guarrasi, dite Vanina, a quitté Milan (on découvrira pourquoi) et est revenue dans ce coin où elle est née. Elle y dirige la brigade criminelle. Solitaire, elle vit dans le bourg de Santo Stefano, aime les vieux films italiens qu’elle regarde chez elle, se nourrit assez mal (malgré les efforts d’une gentille voisine), et semble hantée de temps à autre par des souvenirs douloureux. Elle a de bons adjoints, plutôt efficaces et s’il faut se mettre au boulot, tous sont prêts.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Alors qu’elle se prépare pour une soirée cinéma à la maison, Spanò, son collègue efficace, l’appelle. Un corps momifié a été trouvé dans le monte-charge inutilisé d’une villa. Qui ? Pourquoi ? Que s’est-il passé ? L’enquête promet d’être difficile car les faits datent forcément. Les recherches d’indices, d’ADN, ou autres, semblent déjà compromises. La demeure est en partie occupée par le neveu de la propriétaire mais pas du côté où a été retrouvée la morte (car il s’agit d’une femme). Les vêtements conservés correctement montrent qu’elle avait un certain niveau social. Le passe-plat fermant de l’extérieur, elle a dû être coincée là-dedans mais pourquoi n’a-t-elle pas appelé à l’aide ? Était-elle décédée avant d’être installée dans ce lieu ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le médecin légiste, les anciens du village, dont le commissaire retraité Patanè, quelques amis sûrs, vont apporter un peu d’aide, ou à défaut un autre éclairage sur cette situation pour le moins bizarre et surprenante. Vanina aura bien besoin de tout ce monde pour comprendre ce qu’il s’est passé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les investigations entraînent les policiers dans le passé. Vanina peut interroger quelques témoins de cette époque qui ont probablement connu la femme. Mais elle sent très vite qu’il y a rétention d’informations, qu’on ne lui dit pas tout. Il faudra ruser pour faire parler ces personnes, observer de vieux objets ou documents, recouper ce que lui souffle son instinct et ce qui est tangible.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Impliquant des habitants d’hier et d’aujourd’hui, ce récit est très intéressant. Il est situé en Sicile et les explications des mœurs, des habitudes, sont précises et amusantes…..</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>« Elle était arrivée en Sicile un peu plus d’un an auparavant. Elle s’était habituée à beaucoup de choses : les horaires flottants, les services inexistants ; elle avait appris à sortir avec des lunettes de soleil en plein hiver, […] »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">De plus, comme Vanina mange souvent, les plats locaux sont souvent évoqués (on aurait presque pu nous mettre la liste et les recettes à la fin. C’est dire si on est dans l’atmosphère de cette histoire. Tout y est, l’Etna qui rejette le sable noir, la chaleur, le soleil éblouissant, les habitants taiseux, parfois pas très honnêtes, arrangeant la vérité à leur façon…ajouter à ça une commissaire attachante dans ses forces et sa fragilité, des personnages hauts en couleur, et vous avez une intrigue qui se tient.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">L’écriture est plaisante (merci à la traductrice), les chapitres s’enchaînent et les rebondissements permettent de maintenir l’intérêt. Je pense que le « décor » est un atout pour « pimenter » la lecture. Cela m’a bien maintenu dans le contexte, c’est mieux car on s’imprègne plus du texte quand on « visualise » tout ce qui est décrit (et puis pour les spécialités culinaires, avoir uniquement la description, c’est pratique, on ne grossit pas ;- )</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Un nouvel auteur à suivre !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Traduit de l’italien par Laura Brignon</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Éditions : L’Archipel (14 Mars 2024)</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>ISBN : 978-2809847383</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>380 pages</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em><u>Quatrième de couverture</u></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Le corps momifié d'une femme est retrouvé dans une villa sur les pentes de l'Etna, alors que le volcan répand une pluie de cendres noires sur toute la région. L'enquête est confiée à la commissaire Vanina Guarrasi qui, après trois années passées à Milan, est revenue dans sa Sicile natale diriger la brigade criminelle de Catane. Depuis un demi-siècle, la villa est quasiment à l'abandon, et découvrir l'identité de la victime – avant celle de l'assassin – va se révéler délicat.</em></span></p>
Cassiopéehttp://unpolar.hautetfort.com/about.htmlLes entrailles de la nuit, de Marco Pianellitag:unpolar.hautetfort.com,2024-03-14:64895562024-03-14T17:12:52+01:002024-03-14T17:06:00+01:00 PRIX DU ROMAN DE LA GENDARMERIE NATIONALE 2024 En apnée, le souffle...
<p align="center"><strong>PRIX DU ROMAN DE LA GENDARMERIE NATIONALE 2024</strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6518521" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://unpolar.hautetfort.com/media/02/00/1087739364.jpg" alt="marco.jpg" />En apnée, le souffle court, le cœur à cent à l’heure…. Dès les premières pages, j’ai été happée, presqu’incapable de poser ma lecture. Ce n’était pas envisageable. L’enquêteur l’avait dit : vingt-quatre heures pour retrouver la fillette, après c’est le plus souvent un échec.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Avec son écriture dynamique, puissante, avec ses puch lines, son style vif et un rythme rapide, l’auteur m’a pris dans ses rets. J’aime sa façon d’écrire, toujours en mouvement, sans temps mort.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lucie, huit ans et demi a disparu, probablement enlevée. Par qui et pourquoi ? Elle a activé sa montre connectée et a ainsi alerté ses parents. La gendarmerie est prévenue et le major Victor Tchaïev est envoyé sur place, sur ordre du ministre qui connaît très bien la famille inquiète. On ne tarit pas d’éloges sur Victor qui a choisi de rester sur le terrain alors qu’il pourrait faire autre chose.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lui, il a besoin de se confronter aux situations délicates, de chercher, de sentir l’adrénaline qui l’aide quand il est en danger. Derrière un bureau, ce n’est pas pareil, ça ne lui correspond pas, je suis sûre qu’il serait malheureux. Arrivé sur place, il collabore avec l’équipe de gendarmerie où tous les membres se mettent pratiquement à son service, prêts à l’aider, à le soutenir (ne serait-ce qu’en fournissant du café chaud), à lui expliquer la vie ici loin de la capitale, à l’accompagner dans sa réflexion et ses investigations.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">En plus de toutes ces personnes motivées et à disposition, il a Pénélope dans l’ombre. Bras droit efficace, capable d’anticiper, de « sentir » ce que veut le major, une geek rapide, dégourdie, intuitive, une femme quoi ! Ce qui fait toute la différence, n’est-ce pas ? Ces deux-là communiquent à demi-mots, savent toujours où ils veulent aller et ce qu’il faut obtenir pour avancer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La course contre la montre est engagée, Victor ne veut pas perdre. La caféine le maintiendra éveillé, sa volonté d’en découdre, de coincer le saligaud qui a fait ça, fera le reste. Victor c’est un homme brut de décoffrage, qui ne tergiverse pas, qui veut des résultats. Bougon mais attachant. Il exige de lui-même le maximum et les collègues doivent le suivre. Quand il s’exprime, on l’écoute, on agit et vite. C’est tout. Ses raisonnements sont « pointus » parce que son cerveau « scanne » ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il a analysé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans chaque ligne, on sent l’urgence dans le phrasé. Les dialogues sont précis, ciblés, parfois teintés d’humour (et là d’un coup, on reprend sa respiration).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>« -Je ne suis pas vraiment une anguille, major, plutôt un phacochère, faudrait pas que je reste coincé dans un terrier.<br />-Au moins, ça bouchera une sortie. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les scènes sont décrites avec des mots qui font mouche. On y est, on ressent l’atmosphère, on voit les lieux, on sent les odeurs qui envahissent les narines de Victor. Presque de la réalité virtuelle sans le casque, rien qu’en lisant, ça c’est fort !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>« Sa superbe venait de faire faillite, le front offert à la sudation et la jambe droite remuant de manière épileptique, hurlaient le langage de la trouille. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Marco Pianelli prend ses lecteurs en otage. Il sait bien qu’on ne lâchera pas le récit, qu’on voudra savoir, qu’on tremblera, que parfois un sourire pointera mais pas longtemps car l’angoisse, la peur, reprendront le dessus. On est comme Victor, on essaie de recouper les informations, de trouver un indice, et on est malheureux de ne pas y arriver.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C’est un roman qui a largement mérité le prix qu’il a reçu. L’intrigue est originale, réfléchie et elle met en avant plusieurs aspects du mensonge. Les personnages sont hauts en couleurs, « palpables »avec des caractères bien définis. Le contexte du kidnapping d’un enfant nous prend aux tripes et on aimerait intervenir. Voilà pour le fond. Quant à la forme…c’est une réussite, des chapitres courts, des phrases qui s’enchaînent et qui percutent et un Victor que je reverrai volontiers dans un prochain titre !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Éditions : Plon (14 mars 2024)</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">ISBN : 9782259315814</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">290 pages</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><u>Quatrième de couverture</u></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lucie, huit ans et demi, vient d’être enlevée. Grâce à sa montre connectée, elle a pu donner l’alerte et le compte à rebours est lancé : dans vingt-quatre heures, les chances de la retrouver vivante seront moins qu’infimes… Le major Victor Tchaïev est dépêché sur place. Coriace et rugueux, il est spécialisé dans la résolution des crimes les plus complexes. Or, dans ce cas précis, il ne s’agit pas de confondre un criminel, mais de sauver une vie. Et plus l’enquête progresse, plus la vérité devient mirage. Car celui qui joue avec le sablier possède toujours un coup d’avance. Tchaïev va devoir affronter un maître dans l’art de manipuler les faits, les êtres et les esprits. S’il n’est pas déjà trop tard, comment arracher cette petite aux entrailles de la nuit ?</span></p>
Cassiopéehttp://unpolar.hautetfort.com/about.htmlComment te croire? , de Pétronille Rostagnattag:unpolar.hautetfort.com,2024-03-13:64893112024-03-13T08:26:02+01:002024-03-13T08:26:02+01:00 Je lis Pétronille Rostagnat depuis quelque temps et à chaque nouvelle...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6518189" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://unpolar.hautetfort.com/media/01/02/2599970064.jpg" alt="pétronille.jpg" />Je lis Pétronille Rostagnat depuis quelque temps et à chaque nouvelle parution je me demande ce qu’elle va bien pouvoir inventer pour me surprendre. Car c’est bien là, le but : me donner envie de continuer l’aventure avec elle. Et bien bingo tiercé gagnant : écriture, personnages, intrigue, tout est réuni pour rendre le récit addictif et original.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Jean Pagen a pratiquement élevé sa fille seul. Mais il n’a pas été un père très présent. Est-ce qu’il voulait fuir son chagrin, était-il mal à l’aise dans son rôle de parent ? Il a consacré beaucoup de temps à son travail, énormément, avec le souhait de réussir. Il était chef de groupe à l’Office central pour la répression des violences aux personnes. Maintenant, c’est l’heure de la retraite, et il rattrape le temps perdu en s’occupant de ses petits-enfants. Il est très proche de Célia, sa petite fille. Cette dernière est victime de terreurs nocturnes qui lui empoisonnent la vie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pour autant, il n’est pas totalement décontracté, une ancienne affaire qu’il n’a pas résolue, l’obsède. C’est la disparition d’Alice Bastide, une jeune adolescente. Son collègue et ami Yves Touveneau a du mal à accepter cette idée fixe. Mais lorsque Jean, installé quelques semaines chez sa fille, lui dit qu’il a peut-être de nouveaux éléments, il accepte de l’écouter et de le suivre dans ses idées. Le problème c’est que Jean refuse de citer ses sources dans un premier temps et qu’aucune recherche ne peut être lancée de façon officielle. Les deux hommes vont devoir agir par eux-mêmes en prenant le risque d’un retour de bâton de la part des supérieurs, surtout s’ils obtiennent un résultat.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Forcément, cette situation va créer quelques tensions entre les deux copains. Jean n’est pas très bien. Et chez sa fille, c’est aussi compliqué. Elle lui reproche d’être fusionnel avec Célia, de lui mettre des idées bizarres en tête. Mais Jean sent qu’il peut avancer sur le dossier Bastide, que la vérité n’est pas loin, à portée de main. Ce qu’il pense entrevoir est étonnant, déstabilisant, angoissant. Mais pourquoi ne pas tenter si cela peut l’apaiser et résoudre l’énigme Alice ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">L’autrice a construit une nouvelle intrigue bien ficelée, prenante, intéressante, documentée pour la rendre crédible. Ses personnages sont bien campés, ils ont de l’étoffe et des caractères marqués. Quand elle décrit des lieux, elle le fait avec précision en parlant des monuments qu’on y trouve, donc on visualise parfaitement. Il y a de l’action, du suspense, de l’émotion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ce n’est pas évident de se renouveler quand on écrit des romans policiers. Il faut accrocher le lecteur et surtout, le plus difficile, maintenir son intérêt. Je n’ai ressenti ni lassitude, ni temps mort, au contraire, j’avais les yeux bien ouverts, comme devant un film, pour ne pas rater un mot, une information et comprendre l’indicible.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">L’écriture très addictive, le style vif et vivant, les chapitres courts, les rebondissements donnent du rythme au texte, entraînant le lecteur, la lectrice au cœur de l’histoire. J’ai beaucoup aimé cette lecture, je me suis attachée à Jean, cet homme qui réalise ses erreurs, qui ne peut pas revenir en arrière, mais qui fait tout pour que l’avenir soit meilleur et plus apaisé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Éditions : HarperCollins (13 mars 2024)</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>ISBN : 979-1033917038</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>290 pages</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em><u>Quatrième de couverture</u></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Depuis six ans, Jean Pagen, chef de groupe à l’Office central pour la répression des violences aux personnes, est obnubilé par une enquête qu'il n'a su résoudre : la disparition en 2015, à Franconville, de l’adolescente Alice Bastide. Alors que la retraite a sonné, il ne peut se résigner à abandonner cette affaire. Célia, sa petite-fille, est victime de terreurs nocturnes depuis plusieurs années. Florence, sa mère, tente de comprendre ce que traverse sa fille alors qu’elle doit elle-même faire la paix avec ce père si longtemps absent. Comment accepter la relation fusionnelle qu’il noue avec Célia ? Que lui cachent-ils ? De nouveaux éléments vont permettre à Jean de relancer l’enquête.</em></span></p>
Cassiopéehttp://unpolar.hautetfort.com/about.htmlLa promesse, de Friedrich Dürrenmatt (Das Versprechen)tag:unpolar.hautetfort.com,2024-03-09:64888582024-03-09T23:20:54+01:002024-03-09T23:20:54+01:00 Le titre : « La promesse », a été rédigé en 1958 et...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6517499" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://unpolar.hautetfort.com/media/02/01/210482834.jpg" alt="Promesse.jpg" />Le titre : « La promesse », a été rédigé en 1958 et « retravaillé » pour être étoffé plusieurs fois. Ce roman est en lien avec un scénario de film que l’auteur a écrit. Dans le film, on s’attache au crime et à la résolution de l’enquête. Dans le livre, sous-titré « requiem pour un roman policier », il met l’enquêteur et une affaire qui l’obsède « au cœur du texte », au centre du « débat ». </span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans ce recueil, un conférencier (dont le but est de guider pour un écrire un bon polar) est interpelé par un spectateur, un ancien commandant. Ce dernier explique à l’orateur qu’il n’a pas captivé son public parce qu’il n’avait pas les bons « codes ». Il se décide à partager une histoire qu’il a vécue, pour qu’il comprenne qu’on ne maîtrise jamais tout, que résoudre une enquête n’est pas soumis à une logique parfaite.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pour appuyer son propos, il l’emmène en voiture et s’arrête dans une station-service où se trouve son ancien coéquipier, Matthias. Celui-ci avait promis, des années auparavant, à une famille de retrouver l’assassin de leur petite fille. C’est devenu une idée fixe, une obsession, alors que fait-il là ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C’est le policier qui raconte à la première personne. Il résume les faits : un crime sordide sur une fillette, un coupable probable, et son copain Matthias persuadé que le prédateur court toujours et décidé à mettre en place un piège pour l’arrêter. Il y a une mise en abyme de ce qu’il s’est passé et des conséquences que cela a entraînées. Il analyse tout ce qui a eu lieu et comment cela a joué sur la « vie » de son adjoint, sur son esprit, en transformant son quotidien, à tel point qu’il pouvait agir de façon insensée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Un grain de sable peut modifier un destin, voire plusieurs par ricochet. C’est ce qu’essaie de démontrer l’ex enquêteur à celui qui voulait donner des conseils pour créer un bon texte policier. Et le lecteur le constate également. Matthias a fait demi-tour pour ne pas abandonner ses investigations. Il s’est « noyé » dedans, s’est perdu, a été déçu de voir que rien n’avançait, mais a toujours espéré tenir sa promesse. C’est ce qui « le tient » debout même dans un état pitoyable…. Mais ce n’est pas ainsi qu’il pensait à son avenir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Merci au nouveau traducteur. J’ai trouvé l’écriture profonde et intéressante. D’autant plus qu’elle parle des rapports humains, de la volonté de réparer ce que l’on pense être une erreur et d’empêcher d’autres méfaits. Ça se déroule dans un petit coin de Suisse qu’on imagine sans peine, les personnages et les lieux sont décrits avec précision car ils font partie du décor et jouent parfois un rôle, la météo aussi. On voit comment les événements peuvent agir sur le caractère de chacun, changer les liens qui unissent les personnes, surtout quand elles tiennent compte du regard des autres…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">De nombreuses références sont présentes, à commencer par le petit chaperon rouge qui part en forêt …. Cela permet de faire des parallèles et de se questionner : peut-on tout se permettre dans la recherche de la vérité ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>« […] notre devoir premier consistait à ne pas dépasser nos limites, sans quoi nous ne ferions qu’ériger un État policier. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La folie peut-elle tout excuser ? Peut-on se cacher lorsqu’on a une conviction ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui aborde le thème du roman policier sous un angle totalement différent, un peu comme de l’intérieur, « à l’envers ». Il n’y a pas surenchère d’actions. Cela peut paraître assez lent mais c’est parce que tout est décortiqué avec doigté.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Traduit de l’allemand par Alexandre Pateau</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Éditions : Gallmeister (5 Octobre 2024)</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>ISBN : 978-2351788714</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>194 pages</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em><u>Quatrième de couverture</u></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Dans un bois des environs de Zurich, la petite Gretl Moser vient d’être assassinée à coups de rasoir. Confronté au terrible regard d'une mère dévastée, le commissaire Matthias promet de trouver le meurtrier. La police arrête un potentiel coupable, qui avoue avant de se suicider, mais Matthias est persuadé que le véritable tueur court toujours. Hanté par cette affaire, il décide de le traquer seul, en lui tendant un piège aux conséquences tragiques. Une promesse est une promesse, mais la fin justifie-t-elle toujours les moyens ?</em></span></p>
Cassiopéehttp://unpolar.hautetfort.com/about.htmlLa conjuration de Dante, de Fabrice Papillontag:unpolar.hautetfort.com,2024-03-07:64885972024-03-07T22:15:02+01:002024-03-07T22:15:02+01:00 Dans ce nouveau roman, on retrouve Louise Vernay que l’auteur a déjà mis...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><img id="media-6517136" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://unpolar.hautetfort.com/media/01/01/2593815844.jpg" alt="Dante.jpg" />Dans ce nouveau roman, on retrouve Louise Vernay que l’auteur a déjà mis en scène dans son livre précédent. Il y a quelques allusions aux années antérieures et c’est suffisant pour comprendre qui elle est, son passé et l’influence qu’il a sur ce qu’elle vit actuellement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">L’histoire se déroule en Avril 2024. Louise est normalement au repos forcé mais une affaire bizarre va vite la remettre sur les rails. En sortant d’une consultation dans un hôpital parisien, elle se retrouve avec un homme inconscient sur les bras (c’est un motard qui le dépose à ses pieds en tenant des propos sibyllins). Il s’avère que cet inconnu évanoui est le directeur adjoint du CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives). En parallèle de cet incident, la tombe de Marie Curie est profanée. Ce n’est que le début… D’autres tombeaux seront « visités » dans différents pays …</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Louise, son coéquipier Lorrain Ceylac (avec qui les rapports ne sont pas faciles), un collègue italien, Bianchi, et d’autres enquêteurs vont essayer de trouver le point commun entre tous ces faits et stopper la spirale infernale. Sentant qu’il faut agir vite car ils ont compris que ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre n’ont pas l’intention de s’arrêter, ils font leur maximum.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">C’est une intrigue assez complexe, aux nombreuses ramifications et à la documentation solide. Fabrice Papillon a su intégrer dans son récit des références scientifiques, des personnages réels, et il a ainsi bâti une fiction qui est captivante. Il y a des retours en arrière (dont certains très loin) qui expliquent le comportement des protagonistes, les décisions prises ou les raisons d’une attitude dans le présent. Je pense que l’auteur a été « gonflé », audacieux et futé pour nous entraîner dans son univers, rendre tout ça globalement crédible et réussir à nous intéresser mais également nous angoisser et nous faire peur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Ce récit semblera sans doute trop « savant » à certains, je pense qu’il faut un minimum d’intérêt pour le cerveau et tous ceux qui ont contribué à son étude pour maintenir l’envie de lire. J’ai retrouvé certaines choses que je savais, j’en ai découvert d’autres, vérifiant régulièrement pour démêler le vrai du faux. Je n’avais jamais entendu parler du CSG (Coma Science Group) au CHU de Liège par exemple. C’est fascinant de voir ce qui se met en place.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Si quelques petites actions peuvent sembler invraisemblables, l’ensemble des pièces de ce gigantesque puzzle s’emboîte parfaitement. L’auteur sait bien où il veut nous emmener et on y va tout droit en se laissant emporter par son écriture fluide et son style vif et vivant. Des dialogues bien pensés, du suspense, des personnages troubles, d’autres attachants malgré leur maladresse, des fins limiers intuitifs, parfois électrons libres comme on les aime (trop lisses et trop rangés, ils sont vite insupportables), des esprits retors dont l’aspect psychologique est décrit avec doigté. Parce qu’il n’y a rien de plus difficile que de parler de la folie des hommes, on peut en rajouter, en faire trop, lasser le lecteur par trop de tout. Fabrice Papillon dose, équilibre et c’est pour cela que « La conjuration de Dante » nous prend dans ses rets avant de nous lâcher ébaubi à la dernière page sans espoir de retour en arrière car le mot fin est écrit ….</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><em>Éditions : Seuil (8 Mars 2024)</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><em>ISBN : 978-2021524062</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><em>516 pages</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><em><u>Quatrième de couverture</u></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><em>Les tombeaux des plus grands scientifiques profanés.</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><em>Des meurtres inexpliqués dans plusieurs capitales européennes.</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><em>Un complot d’une envergure sans précédent.</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><em>Une enquête de la commissaire Vernay, sous haute tension.</em></span></p>
Cassiopéehttp://unpolar.hautetfort.com/about.htmlLes ombres de Bombay, d'Abir Mukherjee (The Shadows of Men)tag:unpolar.hautetfort.com,2024-03-06:64884592024-03-06T21:03:39+01:002024-03-06T21:03:39+01:00 Abir Mukherjee est un écrivain d’origine indienne, né à Londres en 1974....
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6516887" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://unpolar.hautetfort.com/media/00/01/1317409049.jpeg" alt="Bombay.jpeg" />Abir Mukherjee est un écrivain d’origine indienne, né à Londres en 1974. Il est traduit en France depuis 2019. C’est le cinquième roman que je lis de lui. Ils se situent tous en Inde après 1919 et intègrent deux personnages récurrents que l’on voit évoluer (mais chaque histoire peut se lire séparément même si c’est plus intéressant de le faire dans l’ordre). Deux hommes, collègues, mais que tout oppose et qui pourtant partagent un appartement. Il s’agit de deux policiers : le capitaine Sam Wyndham inspecteur de Scotland Yard, vétéran de la première guerre mondiale, installé à Calcutta pour rebondir et le sergent Satyendra Banerjee qui lui, est indien et dont les parents auraient souhaité une autre situation professionnelle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Malgré leurs différences de vie, de quotidien, de culture, de formation, de perception du monde et des hommes, ils collaborent, se respectent, s’aident et essaient de mener à bien leurs enquêtes. Pour chaque récit, le contexte historique est riche, bien documenté. On comprend que rien n’est évident, ni pour le colonisateur, ni pour les colonisés. Certains faits évoqués peuvent expliquer les attitudes des protagonistes, les réactions. Il y a un gros travail de recherches de la part de l’auteur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Cette fois-ci, nous sommes en 1923, à Calcutta, toujours sous domination britannique. Gandhi est emprisonné et les groupes communautaires religieux se déchirent. Sam et Satyen ne sont pas ensemble et ils prennent la parole à tour de rôle. En tête de chapitre, leur nom qui permet de savoir qui s’exprime. Banerjee a été envoyé en mission par un supérieur et Sam l’attend…. Sauf qu’il ne viendra jamais car rien ne s’est passé comme prévu. Le sergent est dans une situation plus que délicate et c’est très compliqué car s’il l’aide le capitaine peut se mettre en danger. Pourtant, il veut soutenir son coéquipier. Un assassinat a mis la ville en émoi et il faut agir pour calmer tout ça.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Parfois ensemble, parfois séparés, les deux policiers doivent se cacher, agir avec discrétion, dénicher des alliés (ils croisent deux femmes formidable et exceptionnelles), ruser, trouver des solutions, se faire confiance, croire ou pas ceux qu’ils rencontrent. Le lecteur est embarqué, grandeur nature, dans cette nouvelle aventure et c’est fascinant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je n’aurais jamais pensé qu’Abir Mukherjee pouvait encore se bonifier. Et bien si ! Tout y est ! L’ambiance est décrite avec intelligence, précision, elle est comme « vécue », les relations humaines sont bien en lien avec l’époque, le pays. On sent que tout peut exploser à n’importe quel moment.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>« L’air semblait brûler, comme chargé d’une violence menaçante et électrique. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’aime beaucoup le style et l’écriture (en plus, dans ce recueil, il a fallu l’adapter à Sam ou Sayten et à leurs émotions, façons de penser etc). Je remercie les nouveaux traducteurs (avec une douce pensée pour la regrettée Fanchita Gonzalez Battle), ils ont su maintenir ce qui fait la « patte » de l’auteur qui a toujours une pointe d’humour malgré la gravité des événements qu’il expose.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>« […] il affichait cet air d’optimiste infondé dont il est si friand et qui me rappelle celui d’un chiot devant encore se familiariser avec les bottes des hommes et le caractère traditionnellement capricieux du monde. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Il a une immense culture et c’est très intéressant par exemple lorsqu’il évoque les Parsis, on apprend énormément. Il explique également comment tout peut être soumis à interprétation, combien les hommes peuvent changer suivant le lieu où ils sont ou les personnes qu’ils ont en face d’eux. Peut-être que quelques fois, il est nécessaire d’être caméléons pour survivre dans un lieu où les braises couvent….</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>« En public, ils proclament que les Britanniques ne sont que des vampires suçant le sang de l’Inde […] Mais loin des feux de la rampe, ils sont bien souvent des individus fort agréables […] »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C’est une lecture dépaysante, enrichissante, plaisante, prenante et je ne me lasse pas de cet univers !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Traduit de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Éditions : Liana Levi (7 Mars 2024°</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>ISBN : 9791034908882 </em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>374 pages</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em><u>Quatrième de couverture</u></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Calcutta 1923. Gandhi est en prison, et les tensions entre communautés religieuses sont à leur comble. La plus petite étincelle mettrait le feu aux poudres. Alors, quand un célèbre homme de lettres hindou se fait assassiner dans un quartier musulman de Calcutta, il faut tout faire pour masquer le crime. Mais la rumeur est plus rapide que le sergent Banerjee pourtant arrivé sur les lieux aussitôt. Très vite, la ville est à feu et à sang. Après quelques déboires, Banerjee se lance à la poursuite du principal suspect. Le capitaine Wyndham lui emboîte le pas, et les deux enquêteurs se retrouvent bientôt à Bombay dans un climat politique de plus en plus explosif.</em></span></p>
Cassiopéehttp://unpolar.hautetfort.com/about.htmlLa valse des McKinleys, de Richard Canaltag:unpolar.hautetfort.com,2024-03-03:64880112024-03-03T17:09:38+01:002024-03-03T17:09:38+01:00 Un auteur français pour un récit noir et bien ficelé dans une petite ville...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6516111" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://unpolar.hautetfort.com/media/01/00/4006334981.jpg" alt="mck.jpg" />Un auteur français pour un récit noir et bien ficelé dans une petite ville des États-Unis ! J’ai été scotchée dès les premières pages par l’ambiance, on s’y croirait !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ulysses, c’est une bourgade un peu isolée, qui a connu la fortune et où, maintenant, il n’y a plus grand-chose à espérer, surtout pour les jeunes. Alors, ils vivent de petits et gros trafics, ils passent la drogue sous le manteau et vivotent grâce à ça. C’est le cas de Kurt au prénom mal choisi, maudit. Il deale et fournit des copains, au grand désespoir des parents de ceux-ci. Il y aussi les policiers, une équipe où on collabore, même avec la femme du collègue, parce qu’après tout, il faut bien prouver qu’on est un homme et faire le beau…. Ils n’ont pas toujours de quoi s’occuper, à part avec des petits délits alors le jour où ils trouvent une voiture au fossé avec un inconnu mal en point, c’est l’occasion de bosser un peu plus. Surtout que, dans le coffre, une pelle tâchée de sang est découverte. Malheureusement, la pluie tombe depuis plus d’une semaine, le véhicule est embourbé, alors les indices….</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C’est une espèce de désespérance qui règne dans les rues, sur les routes, dans les bars et les habitations. On sent que les protagonistes n’ont pas grand-chose à quoi se raccrocher. La mélancolie, les regrets, imprègnent les pages. Et puis, des petites frappes débarquent, ils semblent chercher le blessé trouvé groggy derrière son volant. Les événements s’enchaînent et en toile de fond, on suit des gens du coin, des femmes entre autres. La jeune Alice, désabusée, perdue et pourtant lumineuse. La seconde épouse d’un flic qui se demande si ce serait mieux ailleurs et Kurt qui doit beaucoup d’argent à son fournisseur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Et bien sûr, l’homme mystérieux à la pelle, ses poursuivants, ses acolytes et les enquêteurs. Il s’en passe entre tous ceux-là, jeux de poker menteurs, course poursuite entre chats et souris. C’est à celui qui aura le leadership sur l’autre, qui obtiendra les informations dont il a besoin et plus si affinités (les fameux McKinleys qui sont des gros billets anciens qu’on peut encore échanger…) Alors, l’enjeu est important et il faut la jouer fine …</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai vraiment apprécié que l’auteur ne se focalise pas uniquement sur une histoire de gendarmes et de voleurs. Il plante un décor très visuel, très réaliste, complet et intéressant. On « voit » les lieux, la pluie qui dégouline, la nuit qui tombe, le vent qui souffle sur le pont, on entend la musique (que de beaux titres évoqués, ça mériterait une play list), les voix rauques, les murmures, les gémissements et les cris. Je ne suis pas fan des expressions toutes faites mais « roman d’atmosphère » me semble convenir pour ce livre. Au-delà de l’intrigue, bien pensée et à découvrir, c’est Ulysses et ses habitants qui méritent largement le détour. La bourgade pour son « caractère » rebelle. Et les résidents pour leur tempérament hauts en couleur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">L’écriture est puissante, c’est noir, ça dépote, on ne s’ennuie pas une seconde. Parfois une pointe d’humour.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>« L’officier avait toujours l’impression d’être au zoo quand il mettait des gens en cage. Il y avait les tigres qui n’arrêtaient pas de tourner, il y avait les singes qui se grattaient les couilles en vous narguant, et il y avait les lémuriens qui restaient prostrés des heures durant, le regard fixé sur une blatte ou sur leurs godasses. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le style est vif. On passe d’un individu à un autre, d’un lieu à l’autre, personne ne domine vraiment, à part peut-être Wallace Ackerman. J’ai trouvé tous ceux et toutes celles qui sont présentés étoffés, réalistes dans leurs espoirs et leur détresse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je suis enchantée de cette lecture !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Éditions : du Caïman (26 Octobre 2023)</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>ISBN : 978-2493739117</em></span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>450 pages</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em><u>Quatrième de couverture</u></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Ulysses, une petite ville sidérurgique du centre des États-Unis frappée de plein fouet par la récession, de ces steeltowns que chante Bruce Springsteen. Il est trois heures du matin. Ça fait plus d’une semaine que la pluie s’acharne sur la région. La rivière est en crue, les rues sont sous les eaux. Une voiture approche au ralenti des abords de la ville, s’écarte de la route et verse dans un fossé. Au volant, un homme inconscient, gravement blessé. Dans le coffre, une pelle tâchée de sang.</em></span></p>