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18/02/2011

Pentagone, de Guillaume Lebeau

Une troisième critique, écrite par Cassiopée, nous présente Pentagone, le premier tome du roman d’un auteur français : Guillaume Lebeau.

 Et si .... c'était vrai ....

 Le premier tome de cette série de thrillers socio politiques m’a emballée.

Très bien construit, plein de rebondissements, intelligemment menés, le tout accompagné de façon subtile et géniale d’une « bande originale du livre », morceaux de musique nommés au cours de la lecture et dont on retrouve la tracklist en annexe.

 On suit Jean d’Escatil, un militaire dans son parcours de soldat obéissant, discipliné, qui perd sa femme au cours de son accouchement. Secret défense … il ne reverra pas le corps …. Armée et douleur obligent, il ne posera que peu de questions … d’ailleurs à quoi bon ? Ne doit-il pas survivre seul ? En savoir plus lui ramènerait-il sa femme ? Non, alors inutile de chercher à mener une enquête … On voit là l’attitude du militaire habitué à obéir sans poser de questions parce que c’est ainsi et qu’on n’a pas le droit de discuter …

Jusqu’au moment où une rencontre va redonner du sel à son existence … Il sait maintenant pourquoi il lutte, il veut connaître la vérité et pas seulement sur le décès de sa femme … Il ne lâchera rien car il n’ plus rien à perdre, même sa vie ne semble pas peser lourd face à sa lutte pour tout savoir et surtout comprendre …

J’ai apprécié le personnage de Jean. Jean d’Escatil, attachant dans sa douleur d’homme veuf, qui ne veut plus regarder d’autres femmes pour ne pas trahir sa défunte épouse … Jean, attachant, en tant qu’homme qui ne veut pas croire qu’il ait pu être trompé par ses supérieurs ( l’armée n’est-elle pas une grande famille?).

Jean, attachant, quand il comprend, quand la révolte le fait agir …

Jean …. un homme comme les autres ….

 Irak, Chili, USA, Islande, France …. Les lieux s’enchaînent, les situations aussi, les personnages aux caractères déterminés, bien « trempés » pour la plupart se croisent, s’entrecroisent … Les références musicales nous accompagnent au cours de ces rencontres, choisies avec soin, douloureuses parfois, vives et bruyantes à d’autres moments, comme autant d’états d’âme que nous transmettraient les personnages, ajoutant une autre dimension à ce livre.

 Les références sont nombreuses sur des sujets d’actualités qui nous ont touchés, qui pourraient nous toucher. Connaît-on tout ce que les dirigeants des pays mettent en place entre eux ? Certainement pas … Guillaume Lebeau sait rester dans le « possible », c’est pour cela que son ton est « juste » et que la lecture nous entraîne si vite …

Les éléments qu’il nous transmet, liés à l’actualité plus ou moins proche, peuvent semer le trouble, faire poser des questions, entraîner des interrogations … nous, pauvres membres du « vulgum pecus » sommes ainsi incités à regarder l’actualité sous un autre œil. Est-ce qu’on nous dit tout ? Et surtout ce que nous dit, ce qu’on nous suggère, est-ce toujours vrai ? N’est-on pas parfois manipulé par les images, les médias ? Comment discerner le vrai du faux (qui n’est pas forcément faux mais parfois un peu « arrangé » ?

 Dix parties entourées d’un prologue et d’un épilogue, représentant une dizaine de journées dont les dates sont annoncées en début de partie. Chacune étant introduite par quelques lignes d’une dépêche AFP, Fil News CNN ou autre «papier » officiel. Chaque partie étant ensuite subdivisée en quelques chapitres de plusieurs pages.

 L’écriture est alerte, rythmée, vive, incisive, précise, les dialogues bien introduits. C’est très visuel et je pense que l’on pourrait adapter ce roman au cinéma (Je compte sur Guillaume Canet qui a bien réussi avec « Ne le dis à personne. »)....

 Un premier tome à découvrir et qui donne envie de poursuivre l’aventure avec Jean d’Escatil ….

 Cassiopée

 

La dernière guerre 2008-2011, de Guillaume Lebeau.

Ttome 1 : Pentagone

Broché: 304 pages

Editeur : Phébus (24 mai 2007)

Collection : Littérature Française

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