14/11/2022
Le bouquet empoisonné, de Daniel Veaux
Une chronique de Cassiopée
Dans la famille Ripolin, il y a le père : Robert, la mère : Jeanine et les deux enfants : Patrick et Muriel, respectivement quinze et seize ans. Rien d’extraordinaire dans leur vie bien réglée. Tous les dimanches, la messe, le repas pris dans la salle à manger et la balade en forêt pour sortir le chien et la grand-mère. Ajoutés à ça, quelques sorties avec des amis au restaurant, un séjour chez les grands-parents, le parrain ou la marraine. Une routine bien huilée, un quotidien calme sans fantaisie.
Robert travaille dans les assurances, il a une secrétaire personnelle, des collègues dont Alain avec qui il peut déjeuner, discuter. Bien lisse Robert ? Euh, chut, je vais vous confier quelque chose… Il a un jardin secret ! Dans les transports en commun, il semble lire le journal mais …. un magazine un peu (beaucoup) osé est glissé entre les pages ….. Vous me direz que cela reste virtuel, c’est toujours mieux que de tromper sa femme. Une revue, quelques rêves érotiques et Robert est satisfait. Les jours s’écoulent …
C’est bientôt la date de l’anniversaire de mariage du couple. La fidèle collaboratrice de Robert commande un bouquet, il ne traîne pas trop au bureau et rentre à la maison. Là, une belle surprise l’attend, Jeanine est affriolante, en petite tenue, c’est le feu d’artifice, bien mieux que dans tous ses rêves ! Mais…il y a un mais…Un livreur apporte un second bouquet avec une carte assez explicite… Canular ou pas ? Le doute s’immisce dans l’esprit du mari et une fois que le ver est dans le fruit…
À partir de là, ce roman à l’allure tranquille dévie complètement. Robert est inquiet, puis sa peur augmente et il devient carrément paranoïaque. On le voit espionner son épouse, dériver au bureau, il ne sait plus où il en est. Il fait n’importe quoi, perd les pédales, s’enlise, se perd …. Sa femme ne supporte plus et leur amour en prend un coup … Que faire pour retrouver confiance ?
Ce récit se déroule quelques années en arrière et il a un petit quelque chose de délicieusement suranné. Le logement, les relations, la vie est un peu « à l’ancienne ». J’ai vraiment aimé cette atmosphère. Le bouquet surprise va empoisonner la vie de plusieurs personnes, déstabilisant cet équilibre soit-disant parfait, qui convenait à tous.
L’auteur, avec une belle plume, nous entraîne dans les méandres de son histoire, dans la tête de certains protagonistes qui jouent un double jeu pas très honnête. Ces personnages ambivalents sont un régal ! J’ai apprécié le «renversement » dû à quelques fleurs. J’ai pensé que peut-être, il y avait, en amont, une certaine fragilité entre les deux époux et que cette livraison était, finalement, le catalyseur.
Daniel Veaux, a également, décrit avec finesse, l’ambiance dans une société où les gens se côtoient tous les jours, font de bons semblants, s’observent, se jalousent, se détestent ou s’apprécient sans jamais dire réellement ce qu’ils pensent.
L’écriture de Daniel Veaux m’a charmée, son expression est fluide et son propos intéressant, on est au cœur des événements, il y a du rythme juste ce qu’il faut pour maintenir notre intérêt. Les relations humaines sont bien explorées et le final est surprenant.
Cette lecture a été très plaisante et c’est une belle découverte !
Éditions au Pluriel (15 Novembre 2022)
ISBN : 978-2492598043
248 pages
Quatrième de couverture
La vie au bureau, à la maison... une routine pour Robert comme pour Alain ; et puis Françoise reçoit ce bouquet ! Des sentiments de jalousie, d’amour, de haine vont les faire basculer dans l’irréparable. Pourront-ils retrouver une vie paisible ? Ce roman se présente d’abord par une galerie de personnages à la vie monotone... puis il semble tourner à la comédie burlesque classique de trio amoureux avant de se transformer en un thriller machiavélique. Déroutant !
16:41 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
Commentaires
Un roman excellent ! J'ai adoré l'humour de l'auteur, et le tournant plutôt inattendu que prend ce Polar. Je recommande bien sûr.
Écrit par : Caroline Moiseef | 26/12/2022
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