08/09/2025
Alan, de Jean-Marc Dhainaut
Ah enfin, on le retrouve ! Alan, le héros récurrent de Jean-Marc Dhainaut. Dans ce préquel qui se déroule en 1948, on le rencontre enfant. On remonte le temps et on comprend ce qui l’a toujours porté. Ce sont des éléments qui complètent à merveille celui qu’il est devenu.
Alan est un petit garçon qui vit dans un village des côtes d’Armor. Le père est instituteur, très cartésien. La mère et la grand-mère, qui habite tout près, sont plus portées sur les légendes bretonnes. Pour la mamie, Madenn Carvec, ça va même plus loin, les fantômes font partie de sa vie, si j’ose dire…Elle a souvent été évoquée dans les enquêtes d’Alan (dans les tomes précédents) et là, on fait sa connaissance. Elle aime énormément son petit-fils et veut le protéger car elle sent bien que des « entités dangereuses » ont des vues sur lui…
J’ai énormément apprécié cette femme qui, pour l’époque, ose tenir tête, aux hommes, au curé, aux copines mauvaises conseillères, aux gendarmes…. Des enfants ont disparu, puis le petit Alan… Personne ne comprend ce qu’il s’est passé, où ils sont, qui les a enlevés car il est évident qu’ils n’ont pas fui…. Elle, elle a compris qu’il faut s’éloigner de l’enquête classique pour aller plus loin, pour creuser quitte à prendre des risques. Elle est solide, capable de raisonner avec intelligence pour agir avec discernement. C’est une femme exceptionnelle et Alan ne serait pas celui qu’on connaît sans elle. Elle lui a donné son approche d’un monde parallèle, sa force, ses capacités pour séparer le bien du mal, sa finesse.
Dans le village, tous les regards sont braqués sur une vieille dame, effrayante, terrifiante qui semble mettre en place des rites sataniques ou équivalents. C’est probablement elle la coupable, la personne qui a kidnappé les petits…. Mais comment l’empêcher d’entraîner les mômes dans l’ombre ? Comment stopper cette lente descente aux enfers ? C’est une course contre la montre qui commence. Et si personne ne croit Madenn, elle va être seule, trop seule et empêchée d’agir.
Une fois encore, la principale qualité de l’auteur c’est de nous faire pénétrer dans un univers avec une pointe de fantastique savamment dosée. C’est excessivement bien fait, l’équilibre entre paranormal et réalité est le bon, ni trop, ni trop peu. Je trouve ça fascinant, captivant, intéressant. Jean-Marc Dhainaut m’impressionne car il maîtrise parfaitement ce qu’il met en place. De plus, dans ce dernier titre, il est parfois fait allusion à des événements du passé et il n’y aucune fausse note. Bravo !
L’atmosphère et le contexte sont retranscrits avec précision, on frisonne dans le froid de l’hiver, on se fige en entendant les coups sourds dans des endroits clos, on serre les poings de rage, de colère… les émotions sont décuplées, il s’agit d’enfants, d’Alan, on veut qu’ils s’en sortent sans séquelle …
Découvrir les premières années d’Alan, cerner la relation qu’il a eue avec ses parents et sa merveilleuse mamie est un plus. On pourrait penser que ce récit aurait dû être le premier. Je ne pense pas, il arrive à point nommé pour expliquer, remplir les quelques vides et permettre à chaque lecteur de s’attacher encore plus à cet homme fragile, aimant, volontaire et unique.
L’écriture immersive est un régal, le vocabulaire est adapté, les lieux et les personnages bien décrits. Une belle réussite !
Éditions : Taurnada (21 Août 2025)
ISBN : 978-2372581622
256 pages
Quatrième de couverture
Hiver 1948, Côtes-d'Armor. Dans un hameau isolé, quatre enfants s'évanouissent dans la nuit sans laisser de trace. Aucun témoin, aucun indice. Très vite, la panique cède la place à la suspicion, et les regards se tournent vers une maison. Sa propriétaire traîne une sombre réputation, certains murmurent même qu'elle pratique la sorcellerie. Mais la terreur atteint son paroxysme quand Alan, 6 ans, le petit-fils de Madenn Carvec, disparaît à son tour.
19:46 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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