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21/09/2017

Potions amères, de Patrick S. Vast

 potions amères,patrick s. vast,Une chronique de Cassiopée

C’est à Béthune qu’il connaît bien que Patric S. Vast situe l’action de son dernier roman. Une petite ville d’un peu plus de vingt mille habitants où survivent encore quelques commerces. Dans le quartier où il a imaginé son intrigue, on trouve ainsi une herboristerie tenue par un couple vieillissant secondé par une jeune femme, Denise. Cette dernière a perdu son fiancé, victime d’en accident du travail, et malgré les appels du pied d’un représentant d’un commerce, elle reste triste et solitaire. C’est elle qui porte l’argent de la caisse à la banque et elle va se faire voler la sacoche contenant la dernière recette. Ce sera le début d’un « virage » dans sa vie, pas forcément facile à négocier….

Ses patrons, des gens de la « vieille école », sont soupçonneux. Enfin, surtout, elle, Germaine, qui se demande si son employée n’est pas complice avec le voleur pour partager ensuite le butin. D’autant plus que la jeune femme semble quitter ses vêtements de deuil, retrouver un peu de son énergie et qu’en outre, elle s’est achetée un scooter !!! Tout cela semble bien bizarre aux propriétaires du commerce…. Ils sont donc méfiants, sur leurs gardes, prêts à agir et à se protéger (après tout, la légitime défense existe et parfois la police… on l’attend et quand elle arrive, c’est trop tard…) Le mari tente bien de nuancer les propos de sa femme mais …. Leur commerce est une institution, toute leur vie et il n’est pas question de se laisser dépouiller…. Pas loin de chez Ragonot, il y a le boucher, le restaurateur, une famille avec une jeune femme souffrant d’un  handicap mental  qui aime regarder par la fenêtre….. Ce secteur est parfaitement mis en place par l’auteur et on visualise la place de chaque magasin ainsi que son responsable…..

L’enquête sur le vol est confiée à un policier un peu teigneux, le genre qui fourre son nez partout et a tendance à poser (trop ?) de questions….  Ce brave homme ne lâche pas le morceau bousculant chacun dans ses habitudes, récoltant des indices minimes qu’il essaie d’exploiter malgré tout. Ce n’est pas un roman sanglant, effrayant mais bien un récit ancré dans le quotidien avec des protagonistes tout à fait crédibles. Je pense notamment à la jeune voisine ayant des troubles du spectre autistique  (vu ce qu’il y a comme signes de son infirmité, je pense que c’est la pathologie dont elle souffre), sa description est parfaitement en phase avec sa pathologie et les éléments qu’elle apporte sont bien intégrés au récit. Les individus sont présentés en quelques lignes et cela suffit à leur donner de la consistance. J’aurais volontiers mis une gifle à la « vieille peau » (pardon pour l’expression) si vous voyez de qui je veux parler…. C’est dire qu’elle est tout à fait vraisemblable.

Patrick S. Vast signe là un recueil vivant (malgré les défunts ;-) , agréable à lire. Il aborde en toile de fond plusieurs sujets, celui de la légitime défense pour les petits négociants qui se sentent parfois bien seuls lorsqu’ils ont des déboires, celui de l’accompagnement des repris de justice, celui du voisinage et de la différence entre surveiller les faits et gestes et agir à bon escient s’il se passe quelque chose d’anormal…..tout est question de dosage….comme avec les décoctions  de plantes médicinales, et je ne crois pas que l’auteur me contredira ;-)

Potions amères
Auteur : Patrick S. Vast
Éditions : Le Chat Moiré Éditions (7 Septembre 2017)
ISBN : 978-2-95661888-0-8
240 pages

Quatrième de couverture

L’Herboristerie Ragonot : une véritable institution. Patrice et Germaine Ragonot la tiennent paisiblement avec Denise, leur employée qui se remet difficilement d’un deuil. Mais tout va basculer dans les pires tourments une fin d’après-midi, quand Denise se fait voler par un délinquant, la recette qu’elle porte à la banque.

 

Commentaires

Excellente chronique, qui reflète bien ce que j'ai pensé du livre!
Une petite correction: pour la population de Béthune ce serait plutôt "un peu plus de vingt mille habitants"! Mais... quand on aime on ne compte pas!
Amicalement

Écrit par : sister for ever | 21/09/2017

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