A la folie, de Pascal Marmet (chronique 1)

Une chronique de Cassiopée

Tout d'abord une mention spéciale pour l’illustration de couverture. Silhouette féminine se détachant sur fond blanc, tournant le dos au lecteur pour laisser le mystère entier.

Silhouette énigmatique, est-elle celle qui a écrit “les cahiers”, celle qui tient tous les fils de l’intrigue dans un immense écheveau ou représente-t-elle toutes les femmes jeunes ou plus âgées que l’on découvre dans ce roman.?

Manipulations génétiques, dérives de la science, folie de certains hommes,Robin Cook écrit dans ce style et de fort belle manière donc le thème évoqué n est pas vraiment novateur. Et pourtant ce livre sort de l’ordinaire.

A quoi est-ce dû?

L’ approche écrite de ce sujet est originale et fort bien menée par l’auteur.

Onze journaux intimes doivent être distribués à la mort d un psychiatre qui les tenait d’une patiente. Autant de pièces d’un immense puzzle distribués à autant d’individus.... sauf que tout n est pas si simple.

Certains des “élus” ne viennent pas récupérer leur dû, d’autres viendront mais trop tard car il y a eu vol...

Un directeur de théâtre et une jeune fille pourront lire le cahier qui leur a été attribué... Mais quel sera le prix à payer pour les découvertes qu’ils feront?

 Alternant les narrateurs et les points de vue sans jamais faire d erreurs, Pascal Marmet nous entraîne derrière ses protagonistes en maniant la plume avec dextérité. Les phrases sont courtes, le rythme rapide et le vocabulaire ciblé. Plus on avance dans l’histoire, plus l’ambiance s’installe, nous angoissant juste ce qu’il faut pour que les questions fusent dans notre esprit. Qui tire les ficelles? Qui manipule les individus de cette intrigue, dans quel but?

Les personnages sont intéressants.

Joanna, jeune femme fonceuse, qui ne doute de rien, en apparence seulement, car elle cache soigneusement sa fragilité sous une insolence et un bagout à toutes épreuves.

Pascal Langle, le directeur de théâtre qui n’a jamais oublié Ludmilla, la belle, la fougueuse, l’amoureuse.... Elle hante encore ses jours, ses nuits, ses pensées et voilà qu’un cahier va lui permettre de mieux la comprendre, de mieux la cerner, de “poser des mots” sur leur idylle .... enfin, c’est ce qu’il croit ... La lecture de ce cahier, le onzième va l’entraîner plus loin que la simple connaissance des pensées de Ludmilla ..... Il sait qu’il y a onze manuscrits au total, à qui sont destinés les précédents, que contiennent-ils, comment s’imbriquent-ils les uns dans les autres?

J’ai regretté que les raisons d’agir du “manipulateur” ne soient pas plus “disséquées”, l’auteur aurait pu creuser de ce côté ci pour donner plus d’ampleur à son intrigue.

Pascal Marmet sait intriguer le lecteur, distillant au compte gouttes des indices, des précisions jusqu’à l’accélération finale dans les dernières pages. Un roman de bon ton et un auteur à suivre.

Cassiopée

 

Titre : A la folie

Auteur : Pascal Marmet
Editeur : France-Empire
Date de parution : 16/02/2012

Nombre de pages : 180
ISBN : 2704811199

 

Quatrième de couverture :

Armée d'une bonne dose d'insolence et avec l'impertinence de ses vingt ans, Joanna force la porte d'un prestigieux groupe de presse et, grâce à son audace, se fait embaucher par la directrice d'un célèbre magazine féminin. Alors que sa destinée semble s'améliorer, son passé trouble la rattrape sous la forme d'un journal intime dont elle hérite d'une parfaite inconnue.

Ce cahier va placer sur son chemin Pascal Langle, un propriétaire de théâtre rongé par la tristesse. Lui aussi reçoit un des onze cahiers de sa compagne décédée dans ses bras il y a dix ans.

À leur insu, un manipulateur usé par la folie dirige dans l'ombre un odieux projet.

Rencontres décalées, magie du milieu de la mode, courses poursuites à travers le Paris touristique, croisière à haut risque dans les calanques du sud de la France, enlèvements, séquestrations, meurtres, manipulations génétiques, démence, cambriolages et amour impossible, sont les thèmes de cette machination diabolique distillée comme du venin par l'auteur.

Un seul antidote : Lire jusqu'à la dernière goutte ce « thriller » romantique, sombre comme une malédiction et pétillant comme une comédie de boulevard.

Un récit grisant à la mécanique parfaite jusqu'à la surprenante délivrance... que rien ne permet de deviner.