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06/01/2013

La loi du sang, de Deborah Crombie

crombie2.jpgUne chronique de Paul.

 

Cela faisait bien deux ans que Gemma, inspectrice de police à Notting hall, n’avait pas vu son amie Hazel. Alors évidemment ça papote, ça papote. Hazel était partie en Ecosse, suite à sa séparation avec Tim, thérapeute comme elle et qui a la garde de leur fille Holly. Pendant que les deux femmes discutent, Tim s’occupe de Holly, laquelle réclame sa maman, comme souvent. Mais il est inquiet. Son ami Naz Malik, avocat d’origine pakistanaise, devait venir avec sa fille Charlotte âgée d’à peine trois ans. Or Naz a une heure de retard, ce qui n’est pas dans son habitude. Tim téléphone d’abord au cabinet de l’avocat mais il tombe sur le répondeur. Il appelle à son domicile et la personne qui lui répond est inquiète. Il s’agit d’Alia, la garde de Charlotte, qui n’a pas de nouvelles du père de la gamine. Naz a disparu, or Sandra sa femme s’est elle-même évanouie dans la nature trois mois auparavant, laissant sa fille à un ami sur le marché qu’elles traversaient. Comme ça, sans rien dire. Sandra est (était ?) artiste peintre, spécialiste en collages, et commençait à se forger une gentille réputation.

 En attendant que Naz réapparaisse, Gemma décide de s’occuper de Charlotte et l’emmène chez elle. Elle forme avec Duncan, lui-même policier à Scotland Yard, une famille recomposée. Duncan a deux fils, Toby et Kit, et Gemma est hantée par la perte deux ans auparavant d’une enfant. Et puis en ce moment elle est préoccupée par son prochain mariage avec Duncan. Sa famille souhaiterait qu’elle convole en justes noces et que soient organisées de grandes festivités. Gemma au contraire veut un mariage en toute simplicité. Elle ne sait plus ce qu’elle doit faire et est même prête à jeter l’éponge. De plus sa mère est malade, atteinte de leucémie, il faudrait trouver un donneur compatible. Alors elle doit aller voir sa mère le plus souvent possible à l’hôpital, mais ce n’est pas assez au goût de sa sœur.

 En attendant un dénouement heureux, c'est-à-dire le retour de Naz, elle confie Charlotte à Betty qui s’occupe des deux garçons lorsque Duncan et elle travaillent. Gemma enquête de son côté mais elle n’est pas seule. Duncan l’aide, et ils tentent de remonter la filière en rencontrant les amis, les connaissances de Naz. Louise Phillips, l’associée de Naz et avocate elle-même. Elle doit défendre un restaurateur accusé d’esclavagisme moderne, dénoncé par son propre neveu en fuite. Ou encore un patron de boite de nuit, un cercle relativement fermé, qui avait acheté quelques toiles à Sandra. La mère de Sandra, et surtout ses deux frères, revendeurs notoires de drogue, des individus brutaux et vindicatifs. La galeriste de Sandra qui se plaint que celle-ci ne suivait pas ses conseils en matière de vente. Plus quelques autres que Gemma et Duncan interrogent tout en sachant que l’enquête qu’ils mènent n’est pas officielle. Jusqu’au jour où Naz est retrouvé mort dans un parc. Pour le médecin légiste, ce décès n’est pas naturel malgré la mise en scène. Les services sociaux veulent absolument placer Charlotte chez la mère de Sandra, et un nouveau bras de fer s’engage entre Gemma et Janice Silverman, l’assistante sociale, afin que la mère de Sandra ne soit pas chargée de l’éducation de la gamine.

 Tout se déroule en un endroit circonscrit au nord de Whitechapel. L’enquête sur le meurtre de Naz et la disparition de Sandra ne sont qu’un fil rouge, un alibi, un prétexte presque, pour écrire des chroniques familiales. Les affres de Gemma face au mariage, ses rapports avec Duncan et ses fils, la famille loin d’être formidable de Sandra, les difficultés entre Hazel et Tim, le rejet de Melody envers ses parents et les éventuels fiancés que son père, propriétaire d’un quotidien à sensations, veut lui imposer, et bien d’autres. Mais ces chroniques n’alourdissent pas le roman, au contraire, elles l’enrobent d’une chair humaniste. Ce n’est pas un squelette mais une femme en chair façon Rubens. L’enquête autour de la mort de Naz, de la disparition de Sandra, n’en prend que plus de consistance. Et le lecteur s’invite dans cette narration, avide de découvrir, pas tant le nom du ou des meurtriers, que comment vont se dénouer tous les petits imbroglios familiaux.

 

 Paul (Les lectures de l'oncle Paul)

La loi du sang (Necessary as blood – 2010. Traduit de l’américain par Nicole Hibert).
Deborah CROMBIE
Collection Spécial Suspense.
Éditions Albin Michel.
430 pages. 20€.

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