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28/01/2015

Derniers instants, de Steve Mosby

derniers_instants.jpgUne chronique de Cassiopée.

« La mort devient contagieuse... »

Il n'y a pas que la mort qui soit contagieuse, l'inquiétude, la peur, l'angoisse également.

Je les ai senties entre les pages, dès le début de ce roman, s'installant insidieusement, à mon insu, peuplant les lignes, parasitant mon esprit, comme si j'étais au cœur de l'intrigue, proche de tous ces individus que je côtoyais ... Ce qui prouve le talent de l'auteur et démontre, une fois de plus, si besoin était, le pouvoir que l'écriture peut avoir sur nous. Nulle nécessité d'avoir des images, le poids des mots suffit.

Alex Connor, qui avait disparu dans la nature suite au suicide de sa femme, revient lorsqu'il apprend par hasard, que sa meilleure amie, Sarah a été assassinée. Pendant des mois, il a vécu et agi seul, sans rendre de compte à qui que ce soit. Revenir dans la ville où il a vécu est un risque et pas n'importe lequel : faire ressurgir le passé alors que parfois, on préfère dire : « Monsieur mon passé, laissez-moi passer »(Léo Ferré) mais c'est aussi revoir ceux qu'il a connus et qui ne manqueront pas, pour certains, de questionner, de s'ériger en juge avec les « tu aurais pu, tu aurais dû, moi, à ta place... »

 Est-ce qu'Alex est capable (a envie?)de supporter cela, d'entendre et de voir certaines choses, d'en découvrir d'autres ? Remuer ce qui a été c'est s'exposer et peut-être entraîner d'autres personnes sur le devant de la scène avec les dommages collatéraux que cela peut impliquer. Au départ, Alex ne réfléchit pas, il fonce parce qu'il veut saisir ce qui s'est passé pour Sarah. Puis, petit à petit, au fil des chapitres, et c'est cela qui est intéressant, on va le voir évoluer, se positionner de plus en plus, se poser des questions, adapter son attitude aux situations et aux personnes et surtout réfléchir différemment pour avancer encore et encore dans la compréhension.

 Alors nous allons suivre Alex, trembler avec lui, pour lui, et puis, parallèlement nous rencontrerons Paul Kearney, un policier de la criminelle qui fait des promesses... Faire une promesse, pour lui, ce n'est pas rien, c'est s'engager, et s'engager c'est tenir parole. Alors Kearney ira jusqu'au bout, faisant parfois cavalier seul, n'étant pas toujours en accord avec ses collègues mais souhaitant plus que tout réussir la mission qu'il s'est donnée et tenir sa promesse.... au risque de se perdre........

 Certains esprits chagrins trouveront qu'il y a beaucoup de sang dans cet ouvrage, que c'est glauque et que tout cela peut mettre mal à l'aise. Ce n'est pas faux mais ce n'est pas sur les faits que je me suis attardée mais bien sur les différents individus, complexes, que nous présente l'auteur. Et surtout, sur leur évolution au contact des hommes, mais aussi des événements et en cela cet opus m'a beaucoup intéressée. Des sujets graves sont également présents dans ce livre : le suicide de l'être aimé et la réaction de ceux qui restent ou comment s'en sortir face à une telle difficulté. Le chemin vers la rédemption, les limites du plaisir (peut-on jouer avec la vie des autres) dans l'art etc....

 Un thriller qui dérange, qui secoue, et qui tient le lecteur en haleine....

  

Derniers instants
Steve Mosby
Traduit de l'anglais par Diniz Galhos
Éditions : Sonatine (Novembre 2014) 450 pages ISBN : 978-2-35584-073-9

 

Quatrième de couverture

Brisé par le suicide de sa femme, Alex Connor a tout quitté : son métier, ses amis, son pays. Lorsqu’il apprend que Sarah, sa meilleure amie, a été assassinée, il revient pour la première fois dans la ville où il a longtemps vécu. La police ne tarde pas à mettre la main sur le coupable. Mais en dépit des indications données par celui-ci, le corps de Sarah reste introuvable.

Pendant ce temps-là, à l’autre bout du pays, Paul Kearney est sur les traces d’un tueur en série. Une femme vient d’être enlevée, il sait qu’il n’a qu’une semaine pour la retrouver. Alex et Paul sont l’un comme l’autre encore loin de s’imaginer vers quelle monstrueuse réalité ils s’acheminent...

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