14/04/2011
Le dernier homme bon de A.J. Kazinski
Une chronique de Wanda
Une légende juive sert de fil conducteur à ce thriller danois : trente six justes ont pour mission de veiller sur l'humanité qui sans eux disparaitrait, la légende ajoute qu'ils ignorent être ces justes.
Un deuxième thème vient se mêler à cette légende : des travaux récents sur la mort imminente relèvent que des personnes qui « reviennent à la vie » décrivent les mêmes phénomènes inexplicables.
Très vite, le livre permet au lecteur de découvrir qu'un tueur sévit à travers le monde et a décidé la mort de bienfaiteurs de l'humanité dont les cadavres portent tous sur le dos des marques étranges. Le policier italien Tommasso di Barbara découvre, le premier, les liens entre ces morts et s'en émeut. En cachette et contre la volonté de sa hiérarchie, il rédige un rapport pour Interpol. Niels Bentzon, négociateur au sein de la police danoise, est chargé par son responsable de vérifier le bien fondé de ce rapport, en recherchant au Danemark des personnes bienfaisantes qui risquent d'être tuées.
Il est persuadé que le prochain meurtre aura lieu à Copenhague. A l'aide d'une liste des "bons du royaume", il va à la rencontre de ces personnalités. En recherchant Gustav Lund, il rencontre son épouse, l'astrophysicienne Hannah Lund, qui va l'accompagner dans la recherche et lui apporter son aide et un autre regard sur ce qui se passe.
Les portraits des héros sont excellents, l'auteur nous fait découvrir leur complexité, leur faiblesse et leur force : Tommasso di Barbara est un fils dévoué à sa vieille mère malade. Nous sommes émus par la bonté de ce policier, partagé entre son sens du devoir et son intuition. Niels Bentzon, le héros principal, est décrit comme un maniaco-dépressif, avec une phobie des voyages. Cette phobie l'empêche de rejoindre son épouse Kathrine, architecte partie au Cap dans le cadre de son travail, mais elle lui permet d'aller au bout de sa mission. Hannad Lund, effondrée après la mort de son fils et le départ de son mari, revient à la vie en apportant à Niels Bentzon toute l'aide d'une astrophysicienne brillante. Même le tueur est décrit dans ses contradictions humaines : absence de pitié pour ses victimes, mais horreur des raisons personnelles qui l'ont amené à tuer.
Nous découvrons également l'envers du décor des bienfaiteurs de l'humanité : avec humour et malice, l'auteur nous entraîne dans les coulisses et nous montre les faiblesses qui se cachent parfois derrières les actions des « bons du royaume ». Nous touchons également du doigt la difficulté d'être un véritable juste et à le rester.
Le livre est composé de trois parties inégales : le livre des morts, la partie la plus dense, qui représente les trois quarts de l'ouvrage ; le livre des justes, qui tente un lien entre les deux thèmes du roman, et le livre d'Abraham, qui vient clore l'ensemble. Le suspense est d'une grande intensité dans le premier livre. Nous avons droit à un rythme effréné, nous vivons avec les personnages et sommes emportés par les rebondissements de l'histoire. Les deux derniers livres plus centrés sur les travaux de mort imminente, nous apportent un autre regard sur les situations précédentes et constituent l'explication et le point d'orgue du livre. Le dénouement est étonnant et original.
Ce livre est fortement conseillé pour les lecteurs avides de suspense et d'originalité.
Wanda
Présentation de l'éditeur
Aidé par l’astrophysicienne Hannah Lund, Niels va tenter de décrypter les brûlures laissées sur les victimes. Personne ne prend au sérieux ces deux personnages un brin fêlés, pourtant brillants, dont la quête devient de plus en plus impossible. La clé de l’énigme réside dans ces chiffres – mais que signifient-ils ? Qui est le mystérieux assassin et que cherche-t-il à montrer ?
Véritable page-turner, Le Dernier Homme bon combine profondeur psychologique, action et suspense jusqu’au dénouement qui surprendra plus d’un lecteur.
- Broché: 550 pages
- Editeur : JC Lattès (6 avril 2011)
- Collection : Thrillers
15:31 Publié dans 03. polars nordiques | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | |