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19/05/2024

La mort imaginale, de Philippe Paternolli

mort.jpgÇa commence sur une évasion de prison, violente. On se dit : « Ah oui, je suis dans un roman. » et puis on se souvient de l’actualité récente et le cœur serré on sait que ça existe dans la vraie vie. L’écriture addictive nous a déjà « ferré » alors on continue car ce malfrat, il faudra bien que quelqu’un le coince, non ?

Ensuite on fait connaissance avec Éric et Nora, installés avec leur fille près de la montagne Sainte-Victoire où ils tiennent des chambres d’hôtes. Une petite vie tranquille loin du tumulte de la ville. On réalise très vite qu’ils ont eu de l’argent pour acheter ce domaine et que s’ils sont là c’est pour se faire oublier en vivant comme tout le monde. Quelques retours en arrière, bien construits, avec de nombreuses explications, nous aideront à comprendre comment ce couple est arrivé là. Lui, petit magouilleur de base n’a pas fréquenté les bonnes personnes. Très doué, il a été recruté « de force » pour un gros coup. Mais il a été gourmand et ne s’est pas contente de la petite part qu’on lui a donnée. Mais tout ça c’est du passé. Il a su louvoyer, changer de pays, d’identité et devenir un autre, discret, « rangé des voitures »…. Personne ne peut le retrouver. Personne, vraiment ?

Aucune raison pour que l’évadé, qui l’a connu dans une autre vie, vienne se promener vers Aix en Provence. Aucune raison pour qu’une improbable rencontre se fasse… Mais quand Éric apprend par la presse les événements de la prison, il sait qu’il va falloir être vigilant.

Tout pourrait s’arrêter là, chacun chez soi. Mais Philippe Paternolli nous emmène dans un récit captivant. Avec les flash-backs on va découvrir la personnalité d’Éric et de sa compagne, on va connaître leur histoire, leurs choix. Avec le présent, on va suivre leur quotidien et celui d’autres personnages plus ou moins liés à eux.

Suspense, rebondissements, adrénaline au maximum, construction parfaitement mise en place, c’est avec une écriture rapide, alerte, que l’auteur m’a accrochée dès les premières pages. Je suis rentrée dans le milieu du grand banditisme et j’ai cerné toutes les conséquences de ce genre de choix. Ce n’est pas la liberté, c’est être ficelé, surveillé, vivre sur le qui vive permanent, avoir peur, prendre des risques, ne pas avoir une vraie vie de famille, jouer avec sa vie à chaque instant…

J’ai beaucoup apprécié cette lecture. Les scènes sont visuelles, on se croirait dans un film, ça bouge, ça bouscule et on sent que tout peut déraper d’une minute à l’autre. Les dialogues sont vifs, adaptés au rythme du récit. Dans les passages plus calmes, les protagonistes se posent et on sent une réelle réflexion sur les décisions prises ou à prendre.

Je n’ai ressenti aucun temps mort, j’avais sans cesse envie de connaître la suite, de découvrir l’évolution des individus J’appréhendais la conclusion, j’avais peur des clichés, d’avoir tout deviné et finalement, j’ai trouvé la fin dure mais assez réaliste.

NB : les mues : quelle idée originale !

Éditions : du Caïman (23 Avril 2024)
ISBN : 978-2493739162
308 pages

Quatrième de couverture

On ne réalise pas le casse informatique du siècle sans se mettre du monde à dos. Surtout quand on a arnaqué beaucoup de monde... Marseille, la Grande-Bretagne et la montagne Sainte-Victoire. Trois lieux successifs. Pour échapper à la vengeance du parrain marseillais Dédé de Rocca, des frères Gentile – natifs des Abruzzes – et du gang du Serbe Marko Tzabo. Mais aussi aux recherches d’une cellule spéciale de la police française.

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