16/05/2024
La croisière, de Catherine Cooper (The Cruise)
Je m’attendais à huis-clos avec un ou quelques meurtres sur un paquebot de luxe mais j’étais loin d’imaginer ce que présente ce roman !
Plusieurs temporalités, plusieurs narrateurs mais jamais je n’ai été perdue. Je me doutais bien que les histoires allaient se rejoindre mais je ne savais pas comment. En outre, chaque fois que l’on croit que tout est réglé, que ça rentre dans l’ordre, ça repart de plus belle.
Sur le bateau, on s’intéresse surtout à une partie du personnel, ce qui fait qu’il n’y a pas trop d’individus à repérer. Un couple de danseurs, le capitaine, le médecin, la chef de cuisine… Leurs rapports sont plutôt fluides. Pourtant le soir du réveillon, la danseuse vedette disparaît. Y-avait-il des tensions, quelqu’un qui lui en voulait ? S’est-elle suicidée ? L’atmosphère se tend, les conversations sont plus délicates, moins naturelles, personne n’est vraiment à l’aise ni tranquille. D’autant plus qu’un technicien de maintenance manque également à l’appel quelques jours plus tard alors que le bateau est en période d’entretien, donc sans passagers.
À ce moment-là, les employés peuvent s’installer dans de belles suites, au lieu de leur petite cabine, et ont moins de pression au niveau du travail. Par contre, avec tous les événements déstabilisants qui « tombent » sur chaque corps de métier, tous sont sur les nerfs.
Par l’intermédiaire des différentes personnes qui prennent la parole, on découvre que quelques-uns ont des choses à cacher. En parallèle, on suit des faits du passé et on se demande bien comment ils seront rattachés au présent. On pourrait penser que tout cela va s’embrouiller mais pas du tout !
J’ai été surprise par toutes les « entrées » de ce récit. Date, lieu, personnage qui s’exprime sont notés en début de chapitre donc rien de difficile pour suivre. On passe de l’un à l’autre en quelques pages, ça donne un rythme soutenu, plutôt rapide et tout est captivant et prenant car on n’a qu’une envie : retrouver le ou la précédent-e pour connaître son évolution. Si quelques éléments peuvent sembler un peu tirés par les cheveux, ils n’enlèvent en rien la qualité de l’intrigue, particulièrement réfléchie et travaillée.
L’écriture de l’auteur s’adapte (vocabulaire, expressions) à chaque protagoniste, homme ou femme, qui confie ce qu’il, elle, a fait, vu, éprouvé face à chaque situation. C’est très réussi car ce n’est pas chose aisée de se mettre dans « la peau » de chacun. Je n’ai pas senti de fausse note à la traduction. Tout est fluide, plaisant à lire.
Les relations tissées entre les uns et les autres sont un grand point fort de ce livre. C’est bien ficelé, ça s’emboîte petit à petit comme les pièces d’un puzzle pour faire un ensemble particulièrement réussi. J’ai trouvé intéressant de voir comment l’auteur analyse le passé en expliquant son impact psychologique sur le présent. Elle démontre combien ce que vit un enfant peut influencer son avenir, voire le transformer et lui fait perdre le sens des réalités ou le culpabiliser à vie si on lui fait porter des responsabilités qui ne sont pas de son âge, ni de son fait.
Je n’ai pas vu le temps passer tout au long de cette lecture et j’ai vraiment apprécié de découvrir Catherine Cooper !
Traduit de l’anglais par Maryline Beury
Éditions : L’Archipel (16 Mai 2024)
ISBN : 978-2809848397
386 pages
Quatrième de couverture
L'atmosphère est à la fête sur l'Immanis, paquebot de luxe qui sillonne la mer des Caraïbes.
Jusqu'à ce que Lola, la danseuse vedette, se volatilise sans laisser de trace.
Quelques jours plus tard, c'est au tour d'un technicien de maintenance de disparaître.
La croisière serait-elle maudite ?
04:02 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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