17/04/2024
Les Disparus d'Hokuloa, d'Elizabeth Hand (Hokuloa Road)
Grady Kendall n’a pas de petite amie, pas de travail, pas vraiment d’occupations, le COVID commence à s’installer et la pandémie fait peur. À part quelques petits boulots de temps en temps, ses journées sont plutôt mornes. Alors lorsque son frère lui envoie la capture d’écran d’une annonce assez originale, il se demande bien ce qu’il va faire.
Ce qui est proposé, c’est un poste de gardien à Hawaï. L’horizon étant plutôt bouché avec le virus qui traîne, il répond par mail, en arrangeant un peu son curriculum vitae. On ne sait jamais, peut-être que ça débouchera sur une belle expérience ?
Quelques échanges rapides et c’est fait. Il se retrouve dans l’avion. Son job ? Surveiller la villa d’un milliardaire passionné d’oiseaux, de poissons, et qui a décidé de mettre plein d’actions en place pour les protéger. Cet homme, Wesley Minton, s’isole régulièrement loin de sa demeure. Il est alors sur la péninsule d’Hokuloa où il gère différents projets avec la consigne de ne jamais le déranger.
C’est Dalita, parfois gardienne « en dépannage », qui récupère Grady à l’aéroport et l’accompagne jusqu’à l’habitation du propriétaire. Pendant le trajet, elle lui montre les lieux et lui parle des difficultés de l’île. Hawaï ce n’est pas que les plages, le surf et le soleil. C’est également des sans-abris, du chômage, des familles qui galèrent. Cela interpelle le jeune homme, comme le bunker avec le nom des personnes « disparues »… Qui sont-elles ? Que leur est-il arrivé ?
Grady commence les différentes tâches auxquelles il doit se consacrer. Ce n’est pas trop compliqué et le temps passe. Quelques incidents le questionnent. Il décide d’en avoir le cœur net et observe avec acuité mais il doit être discret, prudent et rester à sa place. Au fil des pages, il gagne en maturité, son séjour l’oblige à aller plus loin que sa petite vie tranquille. C’est édifiant et sa personnalité s’étoffe.
Ce livre est très bien écrit (merci à la traductrice). L’intrigue va crescendo, c’est intéressant car plusieurs thèmes sont abordés. La préservation de la nature, l’impact du tourisme, la vie des îliens. L’atmosphère sur place est bien décrite, les relations entre les protagonistes aussi. On sent les tensions dues au COVID qui fait peur, qui modifie les rapports humains, qui empêche certains d’être naturels. C’est évidemment très réaliste.
J’ai apprécié que l’auteur prenne le temps de poser ses personnages, de présenter les lieux, le contexte pour qu’on pénètre dans son univers. La légère dose de surnaturel ne m’a pas dérangée, au contraire, elle est tellement bien intégrée au récit que c’est absolument parfait. De plus, elle ne prend pas trop de place, c’est dosé juste comme il faut. Les références sur l’environnement sont ciblées et en fin d’ouvrage, Elizabeth Hand précise ce qui est réel ou imaginaire.
J’ai ressenti beaucoup de plaisir avec cette lecture. Le suspense et les rebondissements maintiennent notre attention, nous permettent de rester au cœur de l’histoire car on s’interroge sans cesse en se demandant ce qu’il va se passer.
Je ne connaissais pas cet auteur et je suis enchantée de ma découverte !
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Elisabeth Richard-Berthail
Éditions : Seuil (12 Avril 2024)
ISBN : 9782021518771
544 pages
Quatrième de couverture
Grady Kendall a quitté son Maine natal pour se rendre à Hawaï où il a accepté un poste de gardien. Trouver en emploi en pleine épidémie de covid, une aubaine ! Son job : veiller sur la villa cossue d’un milliardaire pendant que ce dernier s’exile sur la péninsule indigène d’Hokuloa pour ses projets immobiliers. Dès son arrivée, dans une île vidée de ses touristes, Grady est préoccupé : non loin de son lieu de travail se trouve un bunker où les noms de personnes disparues sans laisser de traces sont tagués.
23:19 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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