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15/09/2024

Plus fort que la nuit, de Frédéric Lepage

lepage.jpg« Elle va lui dire que la vie continue, que la grande ville ne croquera pas son âme […]
Il va lui dire qu’il ne veut plus la voir s’étioler comme une clématite qui agonise quand le vent d’été se lève. [..] Il va lui dire qu’elle doit tracer sa voie […]  

Parce qu’elle a besoin d’autre chose, Lana quitte son père et son frère ainsi que les grands espaces pour un travail dans la police montée en ville, à New-York. C’est une excellente cavalière et ce nouveau job a tout pour lui plaire. Elle fait équipe avec Paul et surtout avec Éridan, un appaloosa. Ces chevaux sont connus pour leur docilité et leur bon tempérament le plus souvent. Mais on la prévient, le sien semble caractériel alors qu’elle se méfie !

Lana aime les équidés et ne tarde pas à se sentir en lien avec lui malgré son caractère. Et surtout, avant de juger, voire de critiquer, elle essaie de le comprendre, de l’apprivoiser. Plus elle sera proche d’Éridan, plus il sera stable, crédible et bonne monture ! Elle donne son temps, son énergie, mais surtout son amour, sa tendresse, à cet animal. Cette relation quasi fusionnelle qu’elle établit avec lui est superbement décrite. Frédéric Lepage centre une grande partie de son récit sur cette osmose, ce qui offre une autre entrée dans ce roman policier.

J’ai trouvé cela très fort et très intéressant. Souvent pour les polars ou les thrillers, afin de compléter enquête et investigations, on suit les amours, les ennuis, la vie personnelle des personnages. Là, c’est différent car il s’agit d’un animal et même si on n’est pas passionné d’équitation (ce qui est mon cas), on est accrochés par ce que Lana et Éridan vivent ensemble. Et je n’hésite pas une seconde à écrire que c’est magnifique.

Je pense que l’écriture de Frédéric Lepage est particulièrement puissante et porteuse de sensibilité, d’humanité, de douceur. Le rythme ralentit dans notre cœur lorsqu’il présente ce que ces deux-là mettent en place pour qu’une complicité, une écoute, se tissent. On ferme les yeux, on entend les sabots, les chuchotements, les images défilent …. Tous ces passages sont à la fois forts et délicats. C’est très émouvant.

Et puis, à côté, il y a le travail de recherches pour une affaire criminelle. Lana est opiniâtre, elle ne lâche rien, veut comprendre mais elle énerve et parfois dérange avec son côté têtu. Heureusement quelques collègues l’apprécient et la soutiennent. Il n’en reste pas moins que ce n’est pas aisé. Il y a des rebondissements, des ramifications, des faux semblants, des menteurs, du suspense… Notre intérêt ne faiblit pas même si cet aspect de la lecture est plus « classique ».

J’ai été littéralement bluffée et enthousiasmée par ce recueil, par le style de l’auteur. Son phrasé m’a séduite, envoutée, certaines phrases dégagent de la poésie. Il y a une atmosphère « palpable » dans toute l’histoire, on passe par diverses émotions et c’est une réussite tant par le fond que la forme !

Éditions : Taurnada (12 Septembre 2024)
ISBN : 978-2372581356
390 pages

Quatrième de couverture

En arrivant à New York, Lana Harpending, cavalière hors pair et nouvelle recrue de la police montée, ne s'attendait pas à tomber doublement amoureuse. D'abord, de son camarade de patrouille, Paul, qui va se retrouver au centre d'une affaire criminelle effroyable. Mais aussi du cheval qui lui est attribué, un appaloosa nommé Éridan, caractériel selon la rumeur, et dont elle parvient peu à peu à gagner la confiance.