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06/10/2018

Mort en eaux grises, de Pierre Pouchairet

mort_en_eaux_grises.jpgUne chronique de Cassiopée

En refermant ce livre, j’ai laissé échapper un soupir…Ouf, ce n’était que de la fiction… Pourtant les derniers chapitres « sentaient » tellement le vrai que mon cœur s’est emballé plus d’une fois, prenant fait et cause pour ces policiers de l’ombre qui essayaient de sauver notre pays.  D’ailleurs, lorsqu’on voit que Yves Saint-Martin, ancien  inspecteur de police, membre du groupe de répression du banditisme en région parisienne a donné l’idée de départ et collaboré avec Pierre Pouchairet, on se dit que les accents de véracité de ce roman ont de fortes chances d’avoir été issus de situations vécues…. Et cela fait plus que froid dans le dos…..Brrrr….

Tout commence par la découverte, dans la Seine, d’un cadavre auquel il manque une main.  Johana Galji, qui revient à la tête de son équipe de police judiciaire après un terrible accident, va être responsable de l’enquête avec ses collègues. Ce n’est vraiment pas une reprise en douceur !  Elle va devoir prendre sur elle, maîtriser ses nerfs et garder l’esprit vif pour cerner les tenants et les aboutissants des comploteurs afin d’agir à bon escient. En effet, les terroristes ont prévu une action d’envergure et rien ne les arrête, pas même la mort d’un des leurs. Ils sont résolus, préparés, conditionnés, rusés, et ne se laissent pas détourner de leur objectif. Il faut donc être plus forts qu’eux, devancer leurs gestes en analysant ce qui est connu, observé, afin d’anticiper. Pas facile pour la jeune femme et ses partenaires mais ils ne lâchent rien.

Ce recueil est intéressant par plusieurs côtés.

 Il y a Johana qui s’accroche au boulot malgré son traumatisme. On la sent forte et fragile à la fois, il lui arrive d’être parasitée par des angoisses, des pensées de ce qu’elle a vécu de terrible mais elle tient toujours. Elle est réaliste, vivante et on ne peut pas s’empêcher de penser à tous ceux qu’on ne connaît pas mais qui ont eux aussi souffert dans leur tête et leur corps après avoir été confronté à des situations semblables dans la vie réelle. J’ai trouvé touchant la solidarité des personnes qui la côtoient pour la protéger sans le lui montrer.

J’ai également apprécié la pertinence du propos et le ton régulièrement juste de l’auteur. Tout est (malheureusement ?) crédible et ça fait peur. On se rend très vite compte que face à la détermination d’un groupe terroriste, il faut réfléchir (plus rapidement qu’eux), être unis (comme ici avec la police et les services secrets qui vont collaborer) et agir.

Un dernier point fort est la puissance de l’écriture de Pierre Pouchairet. Il nous plonge au cœur d’une course contre la montre. Son style est vif, réaliste, plantant une scène que l’on visualise en quelques mots. L’atmosphère est anxiogène, la peur palpable, nous prenant dans ses rets. Quant au rythme, il est soutenu, épuisant tant on a l’impression de vivre ce qu’on lit.

Notre société est confrontée au terrorisme et évoquer cet état de faits dans un récit est toujours délicat. Ce n’est pas la première fois que  Pierre Pouchairet s’y aventure et il le fait avec doigté. Il pose des actes, des lieux, et décortique le travail des enquêteurs. Il présente aussi les raisonnements de chacun, quel que soit le côté de la barrière qu’il occupe. Un réalisme décoiffant qui nous ouvre les yeux, nous fait trembler  et nous rappelle qu’il faut rester vigilant. De plus par l’intermédiaire des personnages de policiers, il rend, avec  Yves Saint-Martin, un hommage appuyé à tous ces hommes et ces femmes qui œuvrent pour notre sécurité au péril de leur vie.

Un excellent roman où le choc des mots n’a pas besoin du poids des photos pour nous frapper de plein fouet...

Merci à ceux qui ont décidé que les droits d’auteur de ce roman seraient reversés à Orpheopolis, l’orphelinat mutualiste de la police nationale.

Mort en eaux grises
Auteur : Pierre Pouchairet
Sur une idée et avec la collaboration de Yves Saint-Martin
Éditions : Jigal (Septembre 2018)
ISBN : 978-2-37722-042-7
232 pages

Quatrième de couverture

Après avoir été grièvement blessée lors d’une précédente affaire, c’est avec appréhension que la commandant Johana Galji reprend ses fonctions de chef de groupe à la police judiciaire de Versailles. Mais la découverte dans la Seine du corps d’un plongeur étrangement mutilé l’entraîne très vite dans une nouvelle enquête qui va révéler l’existence d’une menace effroyable pour la population. En effet, de la frontière turco-iranienne à Moscou, en passant par la Syrie, Conflans et Paris, une machination infernale est en train de se mettre en place….