Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/11/2018

Entretien avec Jimmy Gallier

Depuis 1989, date de sa création, les éditions JIGAL ont permis la découverte de nombreux auteurs de polars ou romans noirs. Cassiopée a posé quelques questions à Jimmy Gallier, le fondateur de JIGAL.

____________________________________________


Bonjour Jimmy et merci d’accepter de répondre aux questions du blog « Un polar Collectif ». Je me suis promis de ne pas tomber dans les questions classiques mais il y en aura malgré tout quelques unes ;-)

J’ai lu qu’au départ « Jigal », c’était d’abord la musique et que les livres étaient venus par la suite. Mais la création a été faite à deux alors…

Jimmy Gallier
jimmy_gallier.jpgOui, nous avons tout d’abord édité pendant une vingtaine d’années Le Guide de la Musique, le guide annuaire de tous les professionnels du show-biz et du spectacle. Une véritable bible. Puis en 1998 nous avons eu envie de changer, de passer à autre chose, de nous lancer dans une nouvelle aventure. C’est comme ça que Jigal Polar a démarré.

  • Pourquoi JIGAL comme le début de Jimmy et Gallier ?
  • Exact !
  • Brainstorming ?
  • Oui, un brainstorming qui a mal tourné ;-) 
  • Vous dites recevoir plus de cinquante manuscrits par mois, combien de personnes se consacrent à ces lectures ? 
  • Combien de personne ? Pas assez ;-) Mais, hormis le fait que nos réponses aux auteurs prennent parfois un peu de temps, nous lisons tous les manuscrits. Même si nous ne les lisons pas tous en entier. En effet, l’expérience, l’habitude, et le reste, font que nous avons très vite une sensation sur notre lecture. C’est un ressenti personnel, subjectif. Mais il y a la ligne éditoriale, il y le feeling, il y a le plaisir, il y a ce petit « truc » qui doit être présent dans le roman. N’importe quoi, mais quelque chose qui va le faire se démarquer !  Un style, une intrigue, des personnages, du sens… Ceci dit, publier un premier roman, un nouvel auteur reste toujours un pari. A-t-on eu raison – nous ne sommes d’ailleurs pas toujours d’accord  ­–  de faire ce choix ? Les lecteurs seront-ils au rendez-vous ? C’est à chaque fois une nouvelle partie de poker !
  • Connaissez-vous, de visu, tous les auteurs que vous éditez ?
  • Pour certains d’entre eux, Janis Otsiemi par exemple, il s’est passé quelques années avant que nous ne nous croisions in real life. Mais mail, internet et réseaux sociaux ont révolutionné les rapports. Et heureusement. Ça permet non seulement de gagner du temps, mais aussi de travailler facilement à distance sans aucun problème.
  • Pensez-vous que le polar français gagne à être connu par rapport à certains grands noms américains ? (moi, j’ai ma petite idée) ;-)
  • Incontestablement OUI, bien sûr. Et il ne s’agit pas d’opposer d’un côté la littérature américaine et de l’autre la littérature française, les deux nous ont nourris, elles ont leur importance et leurs auteurs phares. Chez Jigal, nous essayons de faire un pas de côté, de lire, de faire lire et de publier hors des sentiers battus. De montrer justement qu’il y a des auteurs – encore inconnus – qui méritent le détour, qui écrivent, ont des choses à dire et le disent bien ! Il y en a comme ça, pas mal dans notre catalogue que nous sommes très heureux d’avoir découverts, des auteurs qui font aujourd’hui partie du paysage littéraire du polar français et sont souvent sur les podiums des prix littéraires. C’est bon signe !
  • Votre équipe et vous êtes experts en communication : mails qui donnent envie de lire, nombreux services presse, bandeaux accrocheurs « juste ce qu’il faut », site internet au top, photos de premières de couverture bien ciblées…comment faites-vous ?
  • Avoir eu plusieurs vies peut parfois aider, et même des années après ! Il se fait que j’ai été attaché de presse dans une autre vie, je me suis occupé de nombreux artistes et c’est sans doute là que j’ai puisé quelques tics !
  • Est-ce que vous pensez qu’une bonne communication, ce sont des lecteurs en  plus ou une bonne communication montre que l’on fait les choses avec passion donc on a envie de vous suivre (en tant qu’auteur, libraire, lecteur ou autre) ?
  • Avant de pouvoir communiquer, il faut avoir le « support », l’écrit de l’auteur en l’occurrence. C’est là que tout commence, dans cette recherche de « perles de littérature noire ». Ensuite, et bien sûr, il faut y mettre le paquet, mais c’est plus « facile » si on défend un roman auquel on croit, un polar qui nous semble au-dessus de la mêlée. Et puis quand on fait le choix d’être éditeur indépendant, il vaut mieux être motivé et savoir donner envie ! Tout ça se fait sur la distance, il faut du temps, de l’énergie, de la passion, de la constance et des bons romans !
  • Pensez-vous que votre ancien métier de professeur de musique vous influence lorsque vous lisez ? Il y a quelques uns de vos auteurs qui ont une play-list avec leur roman, d’autres où la musique accompagne les personnages…
  • La musique et la littérature m’ont toujours accompagné, quelles que que soient les circonstances. Alors est-ce que cela a eu une influence sur nos choix littéraires ? Je ne sais pas… C’est peut-être une histoire de génération biberonnée au rock’n’roll.
  • Si je vous dis « poésie », vous me dites ????
  • La poésie est partout, dans un texte, une musique, un plat gastronomique, une relation ou un coucher de soleil !
  • Si vous deviez sauver un mot, lequel et pourquoi ?
  • Il y en a beaucoup… Un seul ? La curiosité. Parce que c’est elle qui nous fait découvrir et ouvrir d’autres portes !
  • Qu’est-ce qui caractérise une bonne chronique littéraire selon vous ?
  • Une bonne chronique, à mon sens, c’est celle qui donne envie de lire, qui provoque la curiosité, qui a « saisi » le propos de l’auteur, qui n’en dit pas trop, mais met en exergue les quelques mots indispensables qui vont réveiller l’envie chez le lecteur ! Et si en plus elle est bien écrite, c’est la cerise sur le gâteau !
  • Où puisez-vous la passion qui vous anime ?
  • Ça doit être un karma ;-) Mais aussi une nécessité absolue pour faire vivre et connaître une entreprise indépendante comme Jigal. Pour être entendu, dans le noir, il faut parfois « crier » plus fort ! ;-)
  • Merci d’avoir accepté de répondre à mes questions !
  • You are welcome
  • Je tiens à vous remercier de nous permettre de découvrir des auteurs qui ont vraiment quelque chose à dire, à écrire, à transmettre…merci pour les pépites littéraires partagées !
  • Merci à toi, à Jacques... et aux lecteurs !