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22/11/2015

Le fils, de Jo Nesbø

jo-nesbo-le-fils.jpgUne chronique de Bruno (BMR).

Pour celles et ceux qui aiment que justice soit rendue.

[...] — Alors ? — Alors ça ne fait que commencer. »

On l'a déjà dit, Jo Nesbø est certainement le plus 'américain' des auteurs de polar nordiques (si ce n'est même européens).
Avec sa gueule d'ange, on se laisserait facilement embobiner par le beau gosse mais en voilà un qui cache bien mal son jeu et prend vite des airs de démon sous sa capuche.
Le fils révèle une fois de plus cette face diabolique à peine voilée. 
Ça commence très fort avec une évasion plutôt réussie d'une prison de haute sécurité. Sonny Lofthus est décidé à se venger ou plus exactement à venger son père, un flic intègre que l'on a suicidé en faisant croire que c'était un ripoux. À la mort de son père, Le Fils Sonny a plongé dans la drogue (et autres traficotages) et depuis quinze ans, il grandit en prison. Mais las, ça suffit et 'justice' doit être rendue. Sevré d'héroïne depuis sa 'sortie de prison', Sonny se fait une idée très personnelle de sa réinsertion.

[...] « Quel genre de travail tu cherches ? » demanda-t-elle. Son souffle, curieusement, était un peu court. « Quelque chose dans la justice », répondit-il.

Les méchants peuvent numéroter leurs abattis.

[...] Quand il revint à lui, Kalle était allongé sur le dos, un pistolet pointé sur lui par un type en sweat à capuche, avec des gants de vaisselle jaunes.
[...] Ça devait être lui. Le Fils. Il était revenu.
[...] — Alors ?
— Alors ça ne fait que commencer. »

Harry Hole est peut-être en congés (ou en pré-retraite, c'est la mode !) et du côté des flics, c'est donc un sympathique tandem qui mène la danse : un vieux briscard, Simon (un ancien pote de Ab Lofthus, le flic intègre suicidé, le père de Sonny), et une jeune fliquette ambitieuse qui n'a pas froid aux yeux. De tous ses collègues, Simon est le seul à avoir suffisamment de flair (et pas trop de casseroles attachées à la queue) pour deviner ce que Sony a en tête quand il parle de travailler dans la justice

[...] Bon, à quoi vous pensez maintenant ? » Simon haussa les épaules : « Qu'il faut que nous trouvions Lofthus avant qu'il ne mette encore plus le bordel. »

Le fils fait partie de ces bouquins où l'on hésite entre tourner les pages pour les dévorer jusqu'à la fin, et reposer le bouquin le temps d'un (petit) intermède afin de prolonger le plaisir de la lecture. De ces bouquins où l'on jette un œil de temps en temps au compteur en espérant pouvoir se dire une fois de plus : ouah, c'est cool il m'en reste encore tout plein.

[...] — Vous savez ce que son père, Ab, disait souvent ? déclara-t-il en tirant un peu sur son pantalon. Il disait que le temps de la grâce est passé et que le temps du châtiment est venu. Mais comme le Messie est apparemment en retard, c'est à nous de faire le travail. Il n'y a personne d'autre que Sonny qui puisse les punir, Martha. La police est totalement corrompue, elle protège les criminels. Je crois que Sonny fait ça parce qu'il pense qu'il le doit à son père. Parce que son père est mort pour la justice. Une justice qui est au-dessus des lois. » Il jeta un regard vers l'autre femme devant le confessionnal où elle s'entretenait à voix basse avec un prêtre. « Et vous ? dit Martha.
— Moi ? Je représente la loi. Alors je dois arrêter Sonny. C'est comme ça.

On jubile tout du long, il n'y a pas d'autre mot même s'il est plutôt galvaudé. On jubile de suivre pas à pas Le fils qui va punir les méchants par là où ils ont pêché, qui à sa façon, va rendre une justice très personnelle, puisque ni celle des hommes ni celle de dieu ne se soucient de nous.
Un thème cher à Jo Nesbø (rappelez-vous Le sauveur), tout comme la corruption qui semble gangréner la police norvégienne.
Tout cela nous a presque fait oublier que cet auteur était également le roi de la fausse piste : Jo Nesbø ne faillira pas ici à sa réputation et le lecteur découvrira donc un peu tard qu'un jumeau peut en cacher un autre !
Un polar où l'on tremble de peur que le serial-killer ... soit attrapé par la police !

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