27/04/2024
Candeur fatale, de Didier Esposito
Alexis et Julien sont étudiants. Ils ne suivent pas le même cursus et n’habitent pas au même endroit. Mais comme ils sont amis, ils se voient régulièrement pour manger au restau U, boire un coup en ville, faire du sport, discuter. L’un est un peu plus courageux que l’autre mais peu importe, ils ne se jugent pas, chacun fait de son mieux selon l’envie du moment. Et surtout, ils savent qu’ils peuvent compter l’un sur l’autre en cas de coup dur.
Alexis est en résidence universitaire, une petite bâtisse de quelques étages où les jeunes ont un appartement correct avec le minimum. Tous sont bien occupés par leurs cours, leurs révisions et leurs partiels, alors quand ils se croisent dans les couloirs, pas le temps de parler, un signe de la main, un sourire, un bonjour/bonsoir et c’est bon.
Lorsqu’Alexis rentre chez lui ce soir-là, la police est sur place. Une jeune femme s’est suicidée. Un des policiers est un collègue du club d’athlétisme et Alexis propose son aide pour l’identification. En s’approchant, il découvre qu’il s’agit de sa voisine de palier avec qui il avait peu échangé. Il s’en veut de ne pas s’être intéressé à elle et de ce fait, il essaie d’en savoir plus. A-t-elle vraiment choisi de mourir, quelle était sa vie ? Il demande à son copain d’entraînement s’il peut lui donner quelques informations, son nom, ce qu’elle faisait, qui elle fréquentait, histoire de la connaître un peu plus, même si elle est décédée.
Le peu d’éléments récupérés l’intrigue et il partage ses questions avec son pote Julien. Leur curiosité accompagnée de quelques rencontres déterminantes, va les entraîner plus loin qu’ils ne l’imaginaient.
Les deux camarades ont besoin de comprendre alors ils se lancent dans leur propre enquête sans réfléchir au fait qu’ils prennent peut-être des risques et qu’ils vont se mettre en danger. Ils sont jeunes, ont soif de justice, ils veulent être utiles alors ils foncent.
Le lecteur a peur pour eux, où mettent-ils les pieds ? On comprend très vite que rien n’est clair dans le décès de cette jeune femme. En parallèle on plonge dans le passé pour comprendre son histoire.
C’est un récit ancré dans une réalité très noire. La violence est présente, le mépris des personnes également, le plaisir des uns est le malheur des autres, ça fait mal rien qu’en le lisant. On a envie de fermer les yeux, de sortir du cauchemar, de fuir en sauvant ceux et celles qui peuvent l’être.
L’écriture de Didier Esposito est terriblement vraie, il nous met face à ce qu’on refuse de croire mais qui existe. Il n’épargne pas celui qui lit. Il dit les choses, pose les mots et on aura beau serrer les poings, la vérité sera là, crue, bouleversante, effrayante car on sait que parfois… c’est réel….
Sans temps mort, ce texte est prenant, bien rédigé, avec des dialogues et des situations plus vrais que nature. Les personnages sont décrits pour les rendre vivants. Les étudiants se bougent, avec parfois un peu de maladresse, mais de la bonne volonté. Et pour les malfrats, on cherche la faille, l’humanité mais le tableau est sombre …
C’est une lecture douloureuse par son contenu mais totalement addictive donc une réussite !
Éditions : du Caïman (9 Avril 2024)
ISBN : 978-2493739131
306 pages
Quatrième de couverture
Alexis et Julien mènent leur vie d'étudiants, sur le campus de la Fac de St-Étienne, entre les repas au restau U, les soirées en ville et les entraînements au Parc de l'Étivallière. Et un peu de travail quand même ! Mais un soir, en regagnant sa résidence universitaire, Alexis découvre le cadavre de sa voisine au pied de l'immeuble. Visiblement défenestrée, s'agit-il d'un meurtre ou d'un suicide ? Alexis, qui se reproche de ne pas s'être intéressé plutôt à cette discrète jeune femme, va tenter de mener sa propre enquête.
22:54 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |