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05/10/2019

Lou après tout Tome 2: La communauté, de Jérôme Leroy

lou.jpgUne chronique de Cassiopée

Relais ….

A la fin du premier tome de cette dystopie, Lou se retrouvait seule, en proie à un chagrin immense car elle avait perdu, dans de terribles conditions, son compagnon de route Guillaume. Il était plus âgé qu’elle et l’avait recueillie, petite fille, après le Grand Effondrement, ce moment terrible où le monde a basculé dans le chaos. Pourquoi ? Parce que, malgré de nombreuses personnes qui ont tiré les sonnettes d’alarme, beaucoup d’hommes ont continué de faire n’importe quoi. La pollution, le dérèglement climatique, la place du numérique…. Tout a été mal géré et le monde est parti en vrille. Il y a des humains qui ont été contaminés et qui sont devenus redoutables pour les autres. Il n’y a plus rien pour vivre décemment, il faut se battre pour survivre mais également se cacher car les dangers sont nombreux et de formes très variées…

Au début de nouveau récit, Lou est désespérée, prête à mourir. Soudain, une rencontre fortuite va lui redonner, petit à petit goût à la vie. Elle puise de la force dans les conseils que lui avait donnés Guillaume. Il est, même mort, son roc, une présence invisible qui la porte. Et puis, il y a la poésie, celle d’Apollinaire, de Rimbaud, leurs mots qui rappellent que la beauté peut exister… Lou s’en abreuve, s’en nourrit car les poèmes lui permettent de s’évader et surtout en lisant, elle sauve l’écrit….

Dans ce monde post-apocalyptique (nous sommes en 2053), rien n’est facile, rien n’est anodin. Il n’y a plus de technologie, de moyens de transport, de livres ….mais quelques humains essaient de s’en sortir, d’être bons les uns pour les autres, de donner du sens aux mots humanité, partage, amour, respect…. Malheureusement, même parmi ces communautés créées pour vivre mieux ensemble, certains essaient de dominer, d’accaparer le pouvoir, de décider et de régenter…. Lou ne rentre dans aucun moule, on ne lui dicte pas sa conduite alors forcément la situation va devenir difficile. Luttes, péripéties diverses, rien ne lui est épargné mais toujours elle avance, faisant des rencontres plus ou moins heureuses, comprenant douloureusement comment le monde en est arrivé là lors d’une conversation avec quelqu’un.

Ce qui m’a paru très intéressant, c’est le fait que « donner d’elle » pour aider une autre personne, se pencher vers plus petit, l’oblige à prendre le relais. Tout ce que lui a transmis Guillaume, c’est à elle de l’offrir maintenant pour que l’histoire continue. C’est symbolique mais ça montre que lorsqu’on y croit tous les possibles s’offrent à l’homme et qu’il y a une lueur au bout du chemin. J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Lou et à découvrir les nouveaux personnages qu’elle va côtoyer. On la voit évoluer, grandir, elle est pleine de ressources, elle a de la volonté et rebondit toujours malgré les aléas.

C’est une lecture addictive, il y a pléthore de rebondissements. Le lecteur sent l’étau de l’angoisse qui se resserre, puis souffle lorsque ça va mieux.  J’aurais souhaité que la discussion entre Lou et soit Maria soit encore plus détaillée, plus fouillée mais ce sera sans doute pour le tome trois. J’ai apprécié ce recueil et je lirai le dernier volet avec plaisir.

Éditions : Syros (3 octobre 2019)
430 pages

Quatrième de couverture

Épuisée, Lou revient vers la mer afin de se laisser mourir sur la plage où Guillaume lui a appris à nager. Marchands d'esclaves, pillards, Entre-Deux... avec son lot d'horreurs, la vie d'après le Grand Effondrement mérite-t-elle que l'on se batte encore pour elle ? Plusieurs rencontres inattendues amènent Lou à continuer, malgré tout. Lou le sait pourtant bien : c'est au moment précis où l'on baisse la garde que surviennent les pires dangers.