14/03/2012
A la folie, de Pascal Marmet (chronique 2)
Une chronique d’Astrid
Si je devais effeuiller la marguerite en pensant à l’intérêt que j’ai porté à ce roman, je m’arrêterais à « un peu » ; mais peut-être m’est-il difficile de faire une place à ce roman après la lecture de Seul le silence de R.J ELLORY, polar qui sut regonfler d’oxygène mes alvéoles littéraires.
A la folie débute sur l’histoire de Pascal LANGLE, propriétaire de théâtre amoureux fou d’une certaine Ludmilla aux pommettes slaves et brutalement décédée des suites d’une rupture d’anévrisme. C’est donc seul et harassé de chagrin que Pascal LANGLE - que l’on devine séducteur et séduisant - erre dans les rues d’un vieux Nice de carte postale tout en vivotant d’un théâtre qui ne semble plus intéresser grand monde. Convoqué chez le Notaire pour récupérer un carnet écrit de la main de sa tendre disparue, il ne sait pas encore ce carnet sonne le glas de sa morosité et de sa consommation de Lexomil puisque son mystérieux contenu le confrontera à une série de péripéties plus rocambolesques les unes que les autres. Péripéties qui mèneront notre Don-Juan à Paris dans le sillage d’une chroniqueuse de mode désargentée, aussi culottée que forcément jeune et jolie. Ces deux-là, que tout oppose, vont se « chasser-croiser » autour de cette saga de carnets qui sont au nombre de onze et révèlent les secrets de la défunte Ludmilla, victime d’un complot aux relents eugénistes. Tapi dans l’ombre, le manipulateur frotte ses petites mains sadiques mais c’est sans compter sur le pouvoir rédempteur de l’amour nimbant de rose le noir que l’auteur a tenté de nous vendre dans ce roman qui fait du gringue à la romance.
Pascal MARMET signe avec A la folie son 4ème roman pour les éditions France-Empire. Visiblement très à l’aise pour parler de l’amour et de ses égarements, force est de constater que ses talents de latin lover ne le mènent pas sur les chemins du polar. Genre parfois méprisé, voire considéré comme aisé par les écrivains, le polar répond pourtant à une mécanique de précision que bon nombre d’auteurs omettent en s’embourbant dans des intrigues à dormir debout. Et c’est justement le cas de ce polar qui peine à trouver son identité et se perd dans une multitude d’historiettes péniblement reliées les unes aux autres, jusqu’à une fin que ne renierait pas un réalisateur de Bollywood. Seuls les portraits féminins sortent du lot et sauvent ce polar d’une noyade en eaux troubles. On sent que Pascal MARMET aime les femmes et qu’il sait les croquer (avec les mots) avec habileté voire poésie. Je n’ai pas lu « Si tu savais » mais je suis certaine que ce roman, qui fera bientôt l’objet d’une adaptation télévisée, correspond plus au savoir-écrire de ce jeune auteur dont on devine qu’il peut avoir de beaux moments de grâce littéraire à condition s’il ne s’égare pas chez le marchand de guimauve …
« A la folie », un roman à éventuellement glisser dans son Louis VUITTON le temps d’un Paris-Nice et d’un cappuccino. En attendant le prochain Pascal MARMET.
Une autre chronique publiée par un polar collectif sur ce livre. Celle-ci est de Cassiopée.
Titre : A la folie
Auteur : Pascal MARMET
Editeur : Editions France-Empire Monde 2012
Nombre de pages : 175
Présentation de l’éditeur
Armée d’une bonne dose d’insolence et avec l’impertinence de ses vingt ans, Joanna force la porte d’un prestigieux groupe de presse et, grâce à son audace, se fait embaucher par la directrice d’un célèbre magazine féminin. Alors que sa destinée semble s’améliorer, son passé trouble la rattrape sous la forme d’un journal intime dont elle hérite d’une parfaite inconnue.
Ce cahier va placer sur son chemin Pascal LANGLE, un propriétaire de théâtre rongé par la tristesse. Lui aussi reçoit un des onze cahiers de sa compagne décédée dans ses bras il y a dix ans.
A leur insu, un manipulateur usé par la folie dirige dans l’ombre un odieux projet.
Rencontres décalées, magie du milieu de la mode, courses poursuites à travers le Paris touristique, croisière à haut risque dans les calanques du Sud de la France, enlèvements, séquestrations, meurtres, manipulations génétiques, démence, cambriolages et amour impossible, sont les thèmes de cette machination diabolique distillée comme du venin par l’auteur. Un seul antidote : lire jusqu’à la dernière goutte ce thriller romantique, sombre comme une malédiction et pétillant comme une comédie de boulevard.
Un récit grisant à la mécanique parfaite jusqu’à la surprenante délivrance… que rien ne permet de deviner.
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