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21/08/2012

Le jeu du Lézard, de Max Obione

jeu-lezard.gifUne chronique d'oncle Paul.

Lézard, vous avez dit lézard ? Comme c'est lézard !

L’ex commissaire Toussaint Rescamone aurait pu passer une retraite tranquille et heureuse dans la vieille maison familiale située dans un petit village corse. C’était sans compter sur la maladie et un vague cousin, Sauveur. Sauveur brigue par tous les moyens l’héritage et Toussaint, qui n’a plus qu’une petite fille, Dora, laquelle n’a pas donné de ses nouvelles depuis des années à cause d’un différent, craint pour la vie de la jeune fille. Alors Toussaint lance un SOS à Maurice Cintray, dit Le Mat, un de ses anciens subordonnés. Le policier accepte d’aider son ex patron afin de pimenter sa retraite. Il requiert le renfort de son ami Raja, ancien procureur reconverti en avocat siégeant dans la salle d’un café. Les deux compères se mettent à la recherche de Dora avec pour unique indice le métier de galeriste de la jeune fille dans une galerie d’art parisienne. Mais de photo point, un petit plus qui aurait facilité leurs démarches.

 Les galeries de peinture ne manquent pas à Paris, heureusement concentrées dans un quartier de la capitale. Ils s’invitent lors d’un vernissage et sollicitent les renseignements auprès des habitués de ce genre de manifestation. Un peintre méconnu et un photographe les mettent sur une piste qui s’avère fiable. Seulement un ou des individus s’acharnent à vouloir couper le faible lien. Le directeur de la galerie où travaillait Dora est assassiné ainsi que d’autres personnes sont grièvement blessées et même assassinées. Toujours selon le même procédé : une balle dans la joue et une dans le genou.

 Avec ce roman, les bonnes vieilles Séries Noires ne sont pas loin et je pense plus particulièrement aux ouvrages de Marvin H. Albert. Mais pour autant Max Obione ne pastiche pas. Il possède son style, sec, sérieux, avec une pointe d’humour. Par exemple la description des œuvres d’art exposées, les commentaires des amateurs, éclairés par je ne sais quel esprit retors, et qui encensent un artiste qui véritablement se moque du monde. Des connaisseurs qui assimilent des résidus de défécation à de l’or en barre, des chiures de mouche à des diamants bruts. Cette petite mise au point aussi lorsque le ministre de l’Intérieur (la première édition de ce roman date de 2005 !) déclare que grâce à ses services une bande de malfaiteurs avait été mise hors course, alors que les forces de l’ordre sont arrivées à l’extinction des feux. Ce roman se décline en deux parties, la recherche de Dora puis le voyage en Corse. Une histoire à double tranchant maîtrisée par Max Obione qui nous réserve de bonnes surprises.

 Paul (Les lectures de l'oncle Paul)

Vous pouvez retrouver mon entretien avec Max Obione ici

Le jeu du lézard.
Max OBIONE
Editions Krakoen.
250 pages. 9€.

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