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13/03/2019

En attendant le jour, de Michael Connelly (The Late Show)

 

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Une chronique de Cassiopée

 

Michael Connelly nous offre avec ce roman, un nouveau personnage, une femme, Renée Ballard. Elle est inspectrice, métisse, aime son boulot et fait régulièrement du paddle. Elle aime dormir en bord de plage avec sa chienne, Lola. Elle a eu, un jour, le tort, de se plaindre, alors qu’elle avait raison, de harcèlement au travail. De ce fait, elle a été mutée en brigade nuit. Elle peut rester au commissariat comme aller sur le terrain en fonction des besoins et surtout des événements nocturnes. Mais une fois l’équipe de jour arrivée, elle doit transmettre les dossiers…. Frustrant, n’est-ce pas ? Mais c’est ainsi.

Elle est en binôme avec Jenkins, un brave homme dont la femme est malade. L’horaire du soir lui convient car le jour, il reste auprès de son épouse. Voilà Renée confrontée à plusieurs affaires en quelques jours : une prostituée transgenre qui a été violemment agressée, un vol de carte bancaire et une fusillade dans une boîte de nuit. Elle sent bien que ses collègues de jour n’auront pas le temps (l’envie ?) de s’occuper de la personne transgenre, alors elle décide de creuser un peu plus. Bien sûr, elle désobéit mais elle a raison, les autres policiers sont débordés…. Et puis, si elle peut aussi fourrer son (joli) nez dans les autres enquêtes, pourquoi pas ?

Le premier tiers du roman est assez classique, il faut bien faire connaissance avec les différents protagonistes, installer le décor, le contexte, l’atmosphère. Les relations au sein du groupe d’enquêteurs sont affinées, précises. On sent très vite les inimités, les conflits sous-jacents, les jalousies, les amitiés solides. Ensuite, tout s’accélère, au rythme effréné des recherches de Renée. Elle est intéressante cette femme. Coriace, droite dans ses bottes, entêtée, intelligente, sensée, solitaire malgré la présence de sa chienne et de sa grand-mère qu’elle voit de temps à autre. Elle a également du potentiel dans la réflexion, l’analyse et le recul qu’elle prend par rapport aux événements. Cela lui permet de conduire un raisonnement et d’avancer dans la résolution des affaires. En plus, elle ne renonce jamais et ne supporte pas (et on la comprend !) que ses collègues (ou ex collègues) l’humilient et la rabaissent, ça la rend encore plus forte !

Michael Connelly est un auteur prolixe, efficace, il a écrit de nombreux ouvrages, dont certains de moins bonne qualité. Introduire un nouveau héros, avec « En attendant le jour », lui offre la possibilité de se renouveler au niveau des profils psychologiques, du contexte, des liens entre les individus etc. Cela permet au lecteur de découvrir un récit abouti, complet qui gagne en puissance au fil des chapitres. J’ai bien apprécié le clin d’œil à Harry Bosh.

La traduction est, of course, de Robert Pépin (il est aussi l’éditeur), qui est devenu ami avec l’auteur au fil des années. … On sent que le choix des mots est précis, fort, que rien n’est laissé au hasard pour garantir la qualité et la tonalité du récit et c’est primordial.

Si le début de l’histoire m’a laissé craindre un manque de rythme, d’intérêt, malgré une Renée Ballard attachante, j’ai été rassurée lorsqu’on est rentrés dans le vif du sujet et que tout s’est accéléré. A partir de ce moment-là, l’intrigue est plus « travaillée », plus complexe, avec des ramifications. Des mensonges, des trahisons, des alliances sont mis à jour et c’est captivant. On essaie d’imaginer la suite, de voir s’il y a des non-dits et on plonge vraiment avec Renée dans ce qu’elle découvre et vit.

En conclusion, Michael Connelly a réussi un bon roman et c’est avec plaisir que je retrouverai Renée Ballard.

 

 

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin
Éditions : Calmann-Levy (13 Mars 2019)
440 pages

Quatrième de couverture

Reléguée au quart de nuit du commissariat d’Hollywood, l’inspectrice Renée Ballard se lance dans des enquêtes qu’elle n’a pas le droit de mener à leur terme. Le règlement l’oblige en effet à les confier aux inspecteurs de jour dès la fin de son service. L’épuisement la gagne, ses démons la rattrapent et la hiérarchie s’acharne, mais Renée Ballard n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.