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18/02/2019

Requiem de Tony Cavanaugh (Dead Girl Sing)

 

Une chronique de Cassiopée

 

requiem-cavanaugh.jpgCe roman m’a permis de faire connaissance avec Darian Richards, un ex flic des homicides de Melbourne qui ne travaille plus et vit retiré dans un petit bungalow. Il habite seul, a peu d’amis et apparaît très vite comme un tantinet marginal. Un jour, il reçoit un coup de fil d’une ancienne connaissance et cela ressemble fortement à un appel au secours. C’est une jeune fille qu’il a aidée quelque temps avant. Il décide de la rejoindre mais rien n’est simple, elle a disparu. Il va se retrouver face à deux cadavres et interrogé par la police du comté 

A travers les chapitres, on alterne les prises de parole entre Darian et une personne dont on comprend très vite qu’elle n’est pas « nette » et que ses agissements sont dangereux. L’essentiel ne va pas être dans les actions successives mais plutôt dans la façon dont ces deux-là (entourés de leurs comparses) jouent au chat et à la souris, à qui perd gagne, utilisant ruses et astuces pour piéger l’autre mais surtout se coulant dans la personnalité de l’adversaire pour mieux le comprendre, le cerner, et agir en fonction de ses futures réactions. On passe d’un point de vue à l’autre en modifiant les angles de vue. J’ai trouvé cela très intéressant et très bien retranscrit par l’auteur. C’est une approche « intime » des choix et agissements des protagonistes.

Darian m’a beaucoup plu. Il ne rentre pas dans les codes du genre « policier parfait ». Il aime décider lui-même, éventuellement faire justice à sa façon s’il pense que c’est nécessaire. Il est solitaire, grognon, limite asocial mais terriblement humain ! Il a une personnalité atypique et suivre ses raisonnements est un régal tant il flirte avec les limites d’une façon tout à fait intelligente. Il est souvent sur la tangente et a des réparties ou des silences, qui, sans être impertinents, désarçonnent ses interlocuteurs (et ravissent le lecteur qui sourit).

L’Australie et son côté gigantesque et sauvage se prête bien au décor de cette intrigue. On peut s’y perdre, s’y faire oublier. La vie l’habite mais semble superficielle de temps à autre. D’ailleurs les policiers (autres que Darian qui ne l’est plus) ne sont pas toujours passionnés par leur métier. Certains recherchent la notoriété facile quitte à laisser de côté certains indices qui les obligeraient à travailler plus…. La corruption n’est pas loin …

Tony Cavanaugh a une écriture très addictive, fluide (merci au traducteur), les dialogues sont percutants et le rythme rapide. De plus il n’y a pas pléthore d’individus, tout est clairement défini et le lecteur ne se perd pas dans des ramifications alambiquées. Il ne s’attarde pas non plus en longues descriptions sur les scènes difficiles, il les « campe » en quelques mots porteurs de sens et c’est bien suffisant. Cela maintient une atmosphère lugubre qui convient bien au contexte.

De nombreuses (et belles) références musicales accompagnent ce récit, je les ai trouvées bien choisies.

Ce recueil est donc, pour moi, une belle découverte et me donne très envie de lire les deux premiers titres de l’auteur.

 

Traduit par Paul Benita
Editions Sonatine (14 Février 2019)
340 pages

Quatrième de couverture

Quelques mots prononcés au téléphone : " Darian, il faut que tu viennes. Tu es le seul à pouvoir nous aider. Il y a tant de corps ! " ... puis plus rien. L'appel vient d'Ida, une jeune fille que Darian Richards, ex-flic des homicides de Melbourne, a sauvée quelques mois plus tôt d'une sale affaire. Une enquête qui va se transformer en cauchemar.