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16/11/2014

Souvenirs envolés, de Jean-Marie Palach

SOUVENIRS_ENVOLES.jpgUne chronique de Cassiopée.

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Clémence Malvoisin, commissaire récurrente de Jean-Marie Palach, Elle a un petit « supplément d'âme » qui la rend attachante et surtout très humaine. Il y a des personnages de roman, comme ça, qui deviennent presque des familiers. Cette héroïne n'est pas prétentieuse, elle sait se pencher sur les plus petits malgré ses hautes fonctions dans la police. Elle est « vraie », tout simplement, C'est d'ailleurs en allant au secours d'une jeune femme gabonaise qui a des soucis au bois de Boulogne qu'elle va être entraînée dans une enquête plus difficile qu'il n'y paraît au premier abord. D'autant plus qu'elle doit également, parallèlement, avec ses coéquipiers, enquêter sur des décès surprenants. En effet, des acteurs se suicident sans que cela soit réellement explicable. Opiniâtre, tenace, capable de prendre du recul face à des situations nouvelles, Madame la Commissaire ne lâchera rien et ne se laissera pas impressionner.

Une rencontre avec ses anciens camarades de lycée aura également son importance, même si dans un premier temps, le lien est difficile à faire.

Les seconds rôles (d'ailleurs ce livre pourrait être adapté en film sans aucun problème tant l'ensemble est vif et assorti de ce qu'il faut de rebondissements) ont leur importance. Ils sont campés en quelques mots lorsqu'ils apparaissent puis s'étoffent au fil des pages. J'ai trouvé très subtil l'évolution du regard extérieur sur Stéphane (un ancien amoureux qui était en classe avec Clémence). Quant à Violette (la jeune gabonaise secourue au bois), même si elle est un peu stéréotypée, elle offre une notion différente de l'approche de l'autre et de ses croyances. Cet aspect est bien amené par l'étude des rapports « in et off » dans le village du Gabon d'où vient la jeune femme. On voit combien les mœurs et les convictions ne sont pas oubliés à distance et posent problème à Violette.

Jean-Marie Palach a l'art de semer des indices que le lecteur peut intégrer ou pas pour avancer dans la résolution des différentes énigmes qui lui sont proposées, il est aussi très à l'aise pour nous emmener dans différentes directions avant que tout, intelligemment et habilement, se recoupe pour ne faire qu'un ensemble cohérent. Cette façon de faire permet au lecteur de se sentir « acteur » dans sa lecture, en essayant de relier les différents éléments mis à disposition.

L'écriture de l'auteur est claire et fluide, les chapitres permettent de passer d'un lieu à un autre, en suivant les différents protagonistes dans les situations auxquelles ils sont confrontés. Il y a ça et là quelques références sur des sujets que le lecteur peut avoir envie de creuser (quelques mots sur Pierre Savorgnan de Brazza et on a le souhait d'en apprendre un peu plus sur cet homme qui était pacifique et altruiste dans son approche du peuple africain).

Le suivi est linéaire mais pour autant, le rendu global de l’œuvre n'est pas simpliste. Il y a juste ce qu'il faut de complexité avec des retours en arrière bien pensés qui permettront d'expliquer le présent. En conclusion, je dirai que ce roman, qui est très facile d'accès, aborde des sujets intéressants avec une construction sur plusieurs lieux et différentes époques. Il peut être lu indépendamment des autres enquêtes de Clémence Malvoisin et permet de passer un moment agréable.

Souvenirs envolés
Auteur : Jean-Marie Palach
Éditions : Corsaire éditions (Octobre 2014)
Collection : Pavillon Noir
Nombre de pages : 232
ISBN : 9782917843239

Quatrième de couverture
Une actrice célèbre se suicide en se défenestrant, du sixième étage de son domicile parisien. Aucun motif n’explique son geste désespéré. D’autres personnalités du show-biz l’imitent, dans les jours qui suivent. La commissaire Clémence Malvoisin, de la brigade criminelle, ne croit pas à une coïncidence. Son enquête la mènera du Bois de Vincennes aux immenses plateaux Batékés, aux confins du Gabon et du Congo, là où Savorgnan de Brazza a fondé Franceville et libéré les esclaves rachetés à leurs propriétaires, en leur faisant toucher le drapeau français.