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08/05/2011

Le léopard, de Jo NESBØ (chronique 2)

leleopard.jpgUne chronique de Christine

Petits picotements derrière la nuque. Vos sens sont en alerte. Il y a bien quelques signes troublants, épars çà et là, perçus de manière instinctive et que votre raison refuse d’assembler. Pas encore. Vous sentez qu’il se passe quelque chose, que le danger rôde. Mais où ?

Oui, c’est vraiment très désagréable de se sentir au bord du précipice, de se dire qu’il suffit d’un souffle, là, juste derrière vous, pour basculer. Alors votre esprit combine les nombreux petits détails, à toute vitesse, et le déclic se fait.

Non, ce n’était pas un effet de votre imagination.

Attention, vous avez perdu beaucoup de temps.

Il est peut-être déjà trop tard.

Et de toute façon, entre perdre la tête ou se faire traiter de dingue, il ne voyait plus vraiment la différence… *

Accrochez-vous mes p’tits loups, car ce livre se mérite.  Il est lourd, on a du mal à le tenir bien en main, et si vous avez l’habitude de lire dans votre lit, méfiez-vous. Si la fatigue vous gagne après une dure journée de labeur et que ce livre vous tombe des mains, vous risquez l’éborgnement, la déviation de la cloison nasale, ou le trou dans le parquet. Voire les trois.

Mais non, je plaisante !

S’endormir en cours de lecture est chose impossible, et trouver le sommeil après lecture s’avèrera plus compliqué que prévu tant vous aurez d’adrénaline dans le sang en train de danser la rumba avec vos petites terminaisons nerveuses…

Qu’y a-t-il dans ce livre ?

Nous retrouvons Harry Hole, flic à Oslo mais ayant démissionné après sa dernière enquête, par trop éprouvante.

Je vous rassure, si vous ne connaissez pas encore Harry, ou si la lecture de « Le bonhomme de neige » n’est plus qu’un lointain souvenir, vous n’aurez aucune peine à comprendre les tourments de l’enquêteur. Brefs rappels et petites phrases ci et là vous donneront tous les indices nécessaires pour suivre sans être perdu.

Donc, Harry a démissionné, et il s’est volatilisé dans la mégalopole de Hong-Kong. Harry est mal dans sa peau, de toute manière il est mal partout et prend la fuite dès que cela est possible. Pas facile, le statut d’écorché vif.

La police d’Oslo a chargé Kaja Solness de le retrouver et de le ramener quitte à user des pires transactions ou chantages. Car Harry est catalogué « spécialiste » des serial killers, et lui seul pourrait réussir à trouver le meurtrier qui affole depuis peu les policiers norvégiens.

Alors, l’ultime levier à actionner pour tenter de faire revenir Harry est de lui dire que son père est mourant. Ce qui est vrai.

Kaja plonge dans les bas-fonds de cette ville tentaculaire pour mettre la main sur Harry.

Je n’ai pas pu résister à la tentation de comparer ce passage à certaines scènes de Blade Runner. Et de voir Harry comme une sorte de Rick Deckard, autant en proie aux doutes, mais beaucoup plus destroyed.

Harry accepte de suivre Kaja. Finalement, être mal à Hong-Kong ou chez lui… c’est du pareil au même.

Les meurtres sont spectaculaires, usant d’une méthode aussi froidement sophistiquée que diabolique. Géniale trouvaille que cette .. heu non ! Je ne dis rien !

Pour compliquer le tout, car il est bien connu que la vie n’est pas un long glacier tranquille, la police d’Oslo entre en compétition, puis se fait évincer par la KRIPO, dirigée par Mikael Bellman, aussi beau qu’ambitieux, aussi déterminé que manipulateur.

Bref…

Là, je ne rentre plus dans les détails, car cela se complique.

Les pistes sont nombreuses, mènent les policiers des solitudes des glaciers des parcs naturels norvégiens aux rues étouffantes d’un Congo en plein état de siège.

Vous croyez tenir le début d’une solution, elle se dérobe pour vous entraîner ailleurs.

Vous pensez être dans un cul-de-sac, hop ! un rebondissement vous propulse vers une autre piste.

Cette fois, Harry peut réciter ses dernières prières, et puis non, ce ne sera pas pour cette fois-ci.

Donc, comme vous l’aurez compris, cela ne manque pas de rythme, ni de rebondissements.

Jo NesbØ nous a concocté un thriller parfait en tout point de vue.

Sans négliger, loin de là, la partie humaine de ses personnages.

Il souffle le chaud et le froid, nous fait déverser des litres d’hormone de stress, alterne entre action pure et psychologie des personnages sans nous laisser le temps de réfléchir.

 

Finalement, pourquoi est-ce que je m’escrime à raconter tout ça, alors qu’il suffit d’ouvrir les premières pages !

Allez, un peu de courage, vous ne le regretterez pas.

Et puis, lecture et musculation des bras en même temps, avouez qu’en cette période de pré-maillot de bain, c’est quand même joindre l’agréable à l’utile, non ?

Vous auriez bien tort de vous en priver.

 * « Un temps de chien » ; Cyrille Audebert

Christine, (Blog : Bibliofractale )

Vous pouvez lire ici une autre critique de ce roman, par Richard

 

.Le léopard
Jo NESBØ
Gallimard (Série Noire)
760 pages ; 21 euros

Commentaires

Bonjour Christine,
Et bien, nous sommes tout à fait en accord !
Excellente chronique !
À nous deux, j'espère que l'on aura convaincu quelques lecteurs ...
Au plaisir
Amitiés

Écrit par : Richard | 08/05/2011

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