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06/04/2015

Danser avec le diable, de Maud Tabachnik

danser-avec-le-diable.jpgUne chronique de Cassiopée.

 Boris Berezovsky est un policier d’origine russe mariée à une riche américaine qu’il a connu aux Etats-Unis où s’étaient installés ses parents qui fuyaient le régime soviétique. Il s’est parfaitement adapté à la vie là-bas, élevé en véritable yankee. C’est un homme droit, intègre et lorsqu’il a une certitude chevillée au corps, il ne lâche pas le morceau.

Au commissariat, il a pour adjoint un asiatique,  Xi Hong Chen, « fils du Ciel », marié à une blonde de Seattle.  Il a le flegme de ses racines, peu causant, le vocabulaire à l’économie mais présent et soucieux de son patron.

 Boris et son acolyte enquêtent sur des meurtres particulièrement sordides qui semblent commis par le même homme.  Leur seul indice : une trace de grande chaussure et l’intuition de Boris. C’est loin d’être suffisant…. D’autant plus qu’en face d’eux, l’homme qu’il soupçonne les égare, les promène, joue les benêts et comme ils n’ont rien de flagrant contre lui, il repart…. Et puis, est-il vraiment coupable ? Boris est particulièrement nerveux en ce moment, sa fille est en pleine crise d’adolescence et son père vient de lui annoncer le suicide d’un cousin germain qui vivait en Angleterre et portait les mêmes prénom et nom que lui et dont il n’avait jamais entendu parler … peut-être est-il à cran et interprète-t-il des faits qui n’ont rien de bien clairs ?

 Le policier se retrouve donc confronté à des recherches, dans le cadre de son travail, et à une histoire de famille, dans sa vie privée, qu’il ignorait et qui ne semble pas si simple qu’elle en a l’air. Il s’aperçoit que, sans doute, son père lui a caché certaines choses et il se demande quoi et pourquoi. Et lorsqu’il réalise que les « cadavres cachés dans les placards » intéressent au plus haut point les autorités du FSB (ancien KGB) il s’interroge sur les risques que court son père et par ricochets le reste de la famille. Cet aspect de l’intrigue permettra de « visiter » le passé des protagonistes et de donner un éclairage sur la vie des opposants au régime russe et les raisons de l’exil de certains.

 Les individus ont des personnalités intéressantes et sont bien installés dans l’histoire. Boris est déterminé, son père également, on voit comment leurs rapports évoluent au fur et à mesure que le fils découvre le passé de sa famille qu’il connaissait mal et même pas du tout (dans la mesure où ses parents ne lui avaient dit que ce qu’ils voulaient partager, c’est-à-dire pas grand-chose) . C’est parfois très douloureux de voir ce qui nous a été tu, la déception peut laisser place à une colère sourde qui n’est pas toujours bonne conseillère.  J’ai trouvé que cet aspect complétait bien le roman, apportant un regard différent sur les relations humaines en ne se focalisant pas seulement sur l’enquête et les assassinats.

 Les chapitres alternent les deux approches mais tout reste lié et se suit sans aucune difficulté.
L’écriture de Maud Tabachnik est fluide et efficace, elle sait mettre en place les différents éléments nécessaires à l’avancée de son roman. Tout s’enchaîne remarquablement bien, sans bémol. Le rythme est soutenu et une fois commencé il est difficile de lâcher cet opus tant on a le souhait, de savoir ce qui va se passer.

 Une lecture sans temps mort comme je les aime.

 

Danser avec le diable
Auteur :  Maud Tabachnik
Éditions : Albin-Michel (18 mars 2015)
Collection : Suspense
Nombre de pages : 400
ISBN :  9782226314703

 

Quatrième de couverture

 Lancé dans la traque d’un insaisissable psychopathe, le lieutenant Boris Berezovsky se retrouve pris au piège de son passé. Ou plutôt du passé de son père Vladimir, un juif russe échappé de l’enfer stalinien et devenu citoyen américain, qui se dit menacé par des services secrets étrangers. Boris découvre alors avec stupeur que Vladimir entretenait d’excellentes relations avec la bête noire de Poutine, son neveu Boris Berezovsky (homonyme de son fils), le célèbre oligarque, prétendument « suicidé » à Londres.

 

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