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06/04/2015

Le cercle des plumes assassines, de J. J Murphy

cercle_des_plumes_assassines.pngUne chronique de Cassiopée.

On s'y croirait

L'Hôtel Algonquin est un hôtel situé à Manhattan dans la 44e rue. Il est considéré comme un lieu historique remarquable (landmark status) de la ville de New York en 1987. La poétesse, nouvelliste et critique de théâtre influente et redoutée Dorothy Parker  et d’autres écrivains y avaient établi leurs quartiers dans les années 20 pour leur cercle littéraire appelé « le cercle vicieux » par leur détracteurs.

Dans ce roman, autour de la Table Ronde qui leur est régulièrement réservée, ils discutent, font des traits d’esprit, critiquent, parlent de ce qu’ils écrivent, de ce que les autres créent avec plus ou moins de talent… Tout y passe, la philosophie, les relations humaines, la vie  etc…. Mais un jour, sous la table….un mort qui plus est, touché en plein cœur par une plume …..

 C’est dans cette ambiance que nous allons retrouver les différents protagonistes de ce recueil mené tambour battant.  Des personnages ayant existé en côtoient d’autres tout à fait imaginaires dans une atmosphère très bien retranscrite.  Dorothy Parker, Dotty, était une femme qui avait de la répartie et ne s’en laissait pas conter par les uns et les autres. Mais là, la voilà sans voix, bien ennuyée de cet état de fait : se trouver face à un mort. D’autant plus qu’un jeune écrivaillon : William (« Billy ») Faulkner qui cherchait à la rencontrer, est  présent bien mal à propos. Elle se prend d’affection pour ce dernier, qui se retrouve soupçonné par un policier maladroit et elle est  embarquée, bien malgré elle, sur des chemins de traverse.

 Le plaisir de cet opus ne réside pas dans l’enquête mais bien dans l’écriture. Les dialogues très nombreux, donnent un aspect « pièce de théâtre » à l’ensemble et cela n’a rien de désagréable tant les propos sont « enlevés », non dénués d’humour et de finesse, parfois même un peu « acides » (une petite parenthèse pour dire bravo à la traductrice qui a dû avoir un sacré travail pour redonner un sens à tout cela). De plus, la micro société dépeinte l’est avec brio, on découvre le joyeux « désordre » de l’époque et c’est un régal.

 On est au cœur de ce microcosme des auteurs, on rencontre des bandits de  grands chemins, on visite des bars plus ou moins clandestins, on roule en calèche, on prend l’ascenseur avec un liftier. Les différents individus, sobres, élégants ou ténébreux sont hauts en couleurs  ….  C’est comme si on y était et on en redemande.

 Je n’ai pas vu le film « Mrs Parker et le cercle vicieux » du cinéaste Alan Rudolph  mais il me fait envie tant j’ai apprécié de m’imprégner de ce milieu par le regard caustique de Dorothy Parker à travers ce livre. Il faut reconnaître que la présence de cette femme, un peu excentrique mais très attachante apporte une touche de fantaisie non négligeable à l’ensemble de cette œuvre.

 Un auteur à suivre sans aucun doute tant il a su faire revivre avec talent de grands noms des années vingt dans une histoire bien agencée.

 NB : une mention particulière pour la première et la quatrième de couverture (qui ne font qu’une si on ouvre le livre à plat)

 Le cercle des plumes assassines
Auteur : de J. J Murphy
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Hélène Collon
Éditions : Baker Street (2 Avril 2015)
Nombre de pages : 350
ISBN : 978 2 917559 56 7

 Quatrième de couverture

Critique, nouvelliste, poète, et plus tard scénariste, Dorothy Parker fut l’un des piliers de la célèbre Table Ronde de l’hôtel Algonquin, où déjeunaient ensemble les esprits les plus caustiques de New York. Dans ce roman qui nous fait revivre les années 20, elle se retrouve malgré elle au centre d’une enquête criminelle. Un matin, elle découvre, sous la table habituelle du cercle d’amis, un inconnu poignardé en plein cœur. Pour compliquer l’affaire, un jeune outsider, venu du Sud, un certain William (« Billy ») Faulkner, qui rêve de devenir écrivain, apporte un témoignage troublant. Il prétend avoir eu un furtif aperçu du tueur…

 

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