09/12/2012
Au jardin de Léon, de Marielle Boisson
Une chronique de Jacques.
Ce court roman, qui pourrait être considéré comme une longue nouvelle (90 pages), le quatrième écrit par Marielle Boisson, s’inscrit dans la lignée des « polars psychologiques ».
Les rapports mère-fils sont au cœur du livre, des rapports dans lesquels les sentiments d’amour, de haine, de crainte, de colère se mêlent de façon inextricable, suscitent une tension qui va exploser jusqu’au dénouement final, dramatique.
Si le roman n’est pas dépourvu d’une certaine cruauté, la cruauté n’est pas celle de Léon, le personnage principal pris au piège d’une situation qui le dépasse et de difficultés psychologiques profondes qu’il ne parvient pas à assumer. Il s’agit plutôt d’une cruauté de situations, liée à des rapports humains difficiles, à des non-dits, des peurs inavouées, parfois inavouables, à la pression sociale d’autant plus forte que le village dans lequel se passe l’actions est isolé.
Léon est un jeune homme qui vit avec sa mère Louise, une femme au caractère bien trempé, dans un village cévenol. Il cache un terrible secret, que nous découvrons peu à peu au fil du roman, un secret que seule sa mère connaît mais qu’elle ne veut pas, ne peut pas dévoiler. Lorsque Léon, poussé par une nécessité intérieure puissante, décide d’aller voir un psychiatre dans la ville voisine, toute les tensions qui étaient jusqu’alors plus ou moins contenues en lui vont émerger. Le silence auquel il se contraignait était ravageur pour son équilibre mental : la parole va d’une certaine façon le libérer de l’emprise de sa mère. Mais cette libération pourra-t-elle se faire sans douleur, sans drame ? C’est tout le sujet du livre de Marielle Boisson.
Un roman plaisant à la lecture malgré la dureté su sujet, et qui se lit d’une seule traite. Une alternance des chapitres permet au lecteur de suivre et comprendre les rapports que Léon établit avec son psychiatre, avec sa mère Louise, ou encore avec Alice, une jeune prostituée avec qui il vit une histoire d’amour qui nous semble – et qui lui semble – trop belle pour pouvoir durer.
Des personnages (et celui de Léon en particulier), qui resteront en vous bien après que vous aurez quitté le livre !
Jacques, (lectures et chroniques)
Au jardin de Léon
Marielle Boisson
Complices éditions (juin 2012)
92 pages ; 10,50 €
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