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22/11/2020

Le clocher de Noël et autres crimes impossibles, présenté par Roland Lacourbe

clocher.jpgUne chronique de Cassiopée

Ce recueil de nouvelles fait la part belle aux crimes commis dans un endroit (apparemment) clos où personne n’a pu intervenir pour tuer la victime. Le format de treize récits sans point commun (si ce n’est le thème du lieu fermé) permet au lecteur de lire à son rythme avec des pauses éventuelles. Ce livre a également le mérite de mettre au jour des auteurs plus ou moins connus. Cette anthologie offre des textes divers et variés, sélectionnés avec soin par Roland Lacourbe, qui cite ses sources en fin d’ouvrage. Il a passé énormément de temps à choisir ce qu’il allait nous présenter. Quel travail de fond !

Les mystères sont présentés par ordre chronologique de parution du plus ancien (1897) au plus récent (1977). Chacun est introduit par Roland Lacourbe qui présente l’auteur, le contexte d’écriture, parfois un personnage, et quelques autres petites choses très intéressantes. Il fait cela en dix à quinze lignes, restant ainsi succinct mais complet. J’ai trouvé que ces « entrées » apportaient un plus à la lecture qui suivait, donnant des informations qui éclairent la lecture.

Certaines personnes n’aiment pas ce format, pensant que le contenu va être bâclé et vu trop vite sans avoir suffisamment d’explications, de détails. Je n’ai absolument pas eu ce sentiment en lisant. Chaque fiction est écrite avec assez d’informations pour qu’on soit tout de suite dans l’ambiance et « ferré » par ce qui risque de se passer ou ce qui a déjà eu lieu et que personne ne comprend. On a le cerveau qui mouline en se demandant quels indices nous ont échappé, ce qu’on n’a pas cerné dans le double jeu de l’un ou de l’autre. J’ai essayé de trouver mais cela n’avait rien d’évident pour quelques récits. Si pour la disparition des bijoux, j’avais une idée bien ciblée et qui s’est avérée correcte, pour la feuille de thé ou l’homme volatilisé, je n’ai rien vu venir et j’ai été totalement bluffée ! J’ai donc beaucoup apprécié de faire travailler mes neurones et de découvrir divers univers. En outre, comme ce sont des écrivains différents (je n’ose pas chanter « où sont les femmes ? » mais aucune ne pouvait intégrer ce groupe ? ;-( , les styles, le phrasé sont source de découverte et de diversité. Dans la résolution de chaque énigme, il y a souvent une solution évidente dont on s’aperçoit vite qu’elle contient une faille. Il est alors nécessaire de creuser pour connaître la vérité. Les raisonnements des « enquêteurs » sont bien menés, décortiquant les faits, observant tout ce qui peut apporter un éclairage supplémentaire. Et c’est stupéfiant de voir que ce sont parfois d’infimes indications, qui pourraient passer inaperçues, qui permettent de résoudre l’affaire.

Auteurs et époques sont variés, cela offre aussi un vocabulaire, un phrasé, des lieux, des situations, des contextes historiques qui n’ont rien à voir entre eux et qui sont un bonus pour éviter toute lassitude.

Ce livre m’a comblée, détente, réflexion, découverte, plaisir, pas de crimes sanglants, des atmosphères de temps à autre désuètes, ou confinées, inquiétantes mais pas angoissantes, et des personnages hauts en couleurs.

Un opus à offrir ou à lire pour qui aimerait connaître des « petits meurtres en chambre close »….

Éditions : L’Archipel (19 novembre 2020)
ISBN : 978-2809839685
382 pages

Quatrième de couverture

Les meilleurs crimes impossibles, de Conan Doyle à Maurice Leblanc, en passant par Chesterton et Melville Davisson Post, sélectionnés par Roland Lacourbe, spécialiste du roman d'énigme. Un ministre britannique foudroyé alors qu'il était sous la surveillance de trois gardes du corps dans les sous-sols de la banque d'Angleterre...