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25/10/2014

L’affaire Pallas – Toulon, 1942, de Paul Vecchiali

Uaffaire_pallas.jpgne chronique de Cassiopée.

 Yannick Bellec : le breton, mais aussi caméléon…

 S’inspirant des récits et des archives de son oncle : Lucien Sicard, un ancien résistant ; Paul Vecchiali nous entraîne en 1942 au moment où la flotte de Toulon se saborde pour éviter d’être capturée par le troisième Reich.

 Mélangeant de façon habile les personnages et les faits ayant existé à ceux issus de son imagination, nous allons suivre Yannick Bellec dans une enquête concernant neuf meurtres. Ils sont tous reliés par la carte à jouer : Pallas, la dame de pique : figure ambiguë qui ne regarde pas en face et dont on dit qu’elle porte malheur. Yannick Bellec est un personnage peu ordinaire. Il est inspecteurs de police aux côtés du commissaire Galabert mais également résistant, et c’est dans ce cadre qu’il croisera Lucien Sicard (l’oncle de l’auteur) ainsi qu’Henri Frenay, Jean Moulin et d’autres. Il aime à jouer les caméléons se faufilant dans d’autres tenues que la sienne. Ainsi il donne le change car on ne le reconnaît pas. Cela peut avoir des avantages mais aussi, parfois, des inconvénients… De façon peu orthodoxe, il mène ses recherches, refusant, de temps à autre, de communiquer sur ce qu’il a appris ou découvert avec sa hiérarchie. Ce n’est pas forcément du goût de ses supérieurs mais en bon breton, entêté, il s’obstine. Il joue un peu « cavalier seul ».

 Les deux facettes du principal protagoniste vont permettre à l’auteur et aux lecteurs de revisiter l’Histoire avec plusieurs regards. C’est indéniablement un plus, très intéressant.

Bellec note en vrac, sur des bouts de papier volants, tout ce qu’il retient à la fin de chaque journée. Il privilégie ce système plutôt que des notes « organisées » et classées par ordre chronologique. D’ailleurs, son esprit est un peu semblable. Il part sur une idée, la creuse, revient à une autre, enchaîne etc… Mais ce n’est pas pour autant que le livre est « brouillon », bien au contraire !

 Celui qui lit se repère sans difficultés dans les différents lieux et personnages. Les dialogues sont très nombreux et apportent « du mouvement » au récit. Le vocabulaire est abordable et quand il le faut, il est celui de l’époque. L’écriture est fluide. Il n’y a pas de temps mort et les faits s‘enchainent très rapidement. On est accroché aux pas de Yannick Bellec. Les « seconds » rôles sont également à suivre, notamment Philippe et Alexandre ainsi que la belle Jeanne, qui sont des êtres de papier mais parfaitement intégrés aux événements décrits.

 Le « fond » historique servant de décor à cet opus est bien retranscrit, sans excès (ce n’est pas un livre historique, on reste donc bien dans la catégorie « roman ») et cela permet de revoir un peu les conditions de la résistance, surtout dans le Var, probablement grâce aux souvenirs partagés et aux traces écrites laissées par Lucien Sicard.

 Pour agrémenter tout cela et donner de la force à son texte, Paul Vecchiali n’a pas oublié de mettre un peu de piment : un zeste d’amour (contrarié ou pas), des amis fidèles mais aussi des traites, des zones d’ombre, des questions … Tous les ingrédients pour tenir en haleine celui qui tourne les pages.

 J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, je ne connaissais pas cet auteur et c’est une belle découverte. Le mélange fiction/histoire ne m’a pas gênée et m’a même donné envie de découvrir un peu plus précisément cette période et les événements évoqués.

 

L’affaire Pallas-Toulon, 1942
Auteur : Paul Vecchiali
Éditions : L’Archipel (octobre 2014)
Collection : Suspense
Nombre de pages : 300
ISBN : 9782809815696

 

Quatrième de couverture

 27 novembre 1942 : la flotte toulonnaise s’est sabordée. Au petit matin, deux compagnons de la Résistance, Henri Frenay et l’inspecteur Yannick Bellec, découvrent un cadavre agrémenté d’une carte à jouer : la maléfique dame de pique, dite Pallas. Bellec réalise que ce meurtre s’ajoute à une série de neuf autres, non élucidés, perpétrés selon le même rituel. C’est le point de départ d’un récit qui suit deux cours opposés : d’une part, la Résistance en action, autour du fondateur de Combat, Henri Frenay ; d’autre part, l’enquête de Yannick Bellec, persuadé que ces assassinats sont étroitement liés aux événements de la « drôle de guerre ». Baignés dans la « sous-guerre » qui occupe Toulon, du sabordage jusqu’à la Libération, au milieu des attentats légitimés, des trahisons souterraines, des bombardements cruels, les personnages de Paul Vecchiali iront au bout d’eux-mêmes, dévoilant l’inattendu secret de l’affaire Pallas.

 

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