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14/12/2014

Vogue la colère, de Guillaume Lefebvre

 vogue_la_colere.jpgUne chronique de Cassiopée.

« Chacun peut gouverner lorsque la mer est belle »

 C'est le quatrième roman policier de l'auteur et si le personnage récurrent d'Armand emplit les pages à chaque fois, l'histoire peut être lue de façon indépendante,

Armand Verrotier …. si l'idée vous vient de savoir pourquoi ce nom de famille, allez faire un tour vers les métiers du bord de mer, la verrotière cherche des verrots dans le sable humide et Guillaume Lefebvre n'a pas choisi ce nom au hasard....

Cette fois-ci, notre héros maritime est au repos, mais devant l'absence d'un collègue, il se doit de reprendre du service au plus vite. C'est comme ça dans la marine, on se soutient et on se serre les coudes … quand on s'apprécie... On le découvrira au fil des pages, ce milieu, essentiellement masculin, n'est pas exempt de certaines frictions, jalousies, trahisons, mensonges et autres « arrangements » peu honnêtes...

L'auteur le décrit à merveille ce microcosme, sans doute parce qu'il le connaît bien. Mais on ne parle pas toujours avec justesse de ce qu'on vit régulièrement et c'est là une des forces de l'écriture de notre capitaine. Et oui, Monsieur Lefebvre écrit en mer, à ses heures perdues, lorsque sa tâche de responsable de navire lui laisse un peu de temps. C'est sans doute pour cela que dans chaque ligne, on sent les embruns, les odeurs, le roulis, le tangage, qu'on entend les mouettes et les cornes de brume. Mais on découvre également les rapports humains sur le bateau et en dehors, dans ce monde de la mer où certains sont un peu bourrus, non pas parce qu'ils ne sont pas sociables, mais parce que la mer ne vous laisse pas la possibilité de vous poser lorsque vous travaillez avec elle. C'est elle la patronne et le lecteur le comprend très vite au fil des pages. Les administrateurs peuvent penser qu'il faut agir d'une certaine façon et la météo en décider autrement en faisant se révolter l'océan ou la mer....

Parfois, je me demande pour ceux qui vivent souvent avec elle, si elle n'est pas comme un être vivant, existant à part entière, comme une compagne capricieuse... Quoiqu'il en soit, elle est dans les livres de Guillaume Lefebvre une « présence » et cela donne un côté magique à ses écrits. Il pourrait d'ailleurs développer le parallèle entre les relations humaines à bord et la mer, car elle influence certainement celles-ci en déteignant sur les hommes (vous pensez qu'un homme ballotté et malade par une nuit de tempête peut être le même qu'un homme ayant dormi dans sa couchette sur une mer d'huile?)....

 Au-delà de cette atmosphère typiquement maritime, l'intrigue, une fois encore, est solidement construite et ficelée. On peut se demander, au début, où vont nous entraîner les différents protagonistes qu'on suit d'un lieu à l'autre, dont on se demande, pour certains (certaine), ce qu'ils cachent mais on ne les lâche pas car on veut savoir...

Armand Verrotier est tenace, il n'aura de cesse de comprendre où vont les hommes, ce qu'ils transportent et pourquoi ... Il n'en est pas moins humain et parfois il se laisse aller ... cela le rend crédible, attachant. Des thèmes d'actualités sont abordés dans cette nouvelle intrigue : le transport de caissons au contenu chimique, leur impact sur l'homme et la nature, les dangers pour la santé, les risques qu'on prend en dénonçant une malhonnêteté si personne ne nous croit ou si les supérieurs minimisent (qui de nous n'a jamais fermé les yeux en se disant qu'il ne serait pas écouté?)....

 J'ai beaucoup apprécié cet opus, au delà du plaisir de retrouver Armand Verrotier et ses aventures, le style de l'auteur est pour moi, une façon de retrouver l'océan si cher à mon cœur.....

 NB: Bravo à l'éditeur pour la magnifique couverture

 Vogue la colère
Auteur : Guillaume Lefebvre
Éditions : Ravet-Anceau (novembre 2014)
Collection : Polar en Nord
ISBN :978-2-35973-451-5
Nombre de pages : 296

Quatrième de couverture

En pleine tempête, le Cornélius manœuvre au large de l’Écosse pour récupérer des conteneurs. Panique à bord : le commandant est introuvable. Armand Verrotier doit le remplacer au pied levé. De retour en baie de Somme, le marin est contacté par Charlotte, une jeune femme aux intentions obscures et hantée par un passé douloureux. Apparemment son histoire serait liée au Cornélius. Intrigué, le matelot mène l’enquête et découvre l’existence d’un trafic de grande envergure. À sa tête, un personnage sans scrupules se moquant bien de la catastrophe écologique annoncée. Ne pas chavirer sera le maître-mot d’Armand.

 

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