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12/03/2015

L'avocat, le nain et la princesse masquée, de Paul Colize

avocat_nain_princesse.jpgUne chronique de Richard.

En ce qui me concerne, Paul Colize est l’un des auteurs de polars parmi les plus polyvalents. Après les excellents « Back up » et « Un long moment de silence », deux romans complexes avec une intrigue dense et prenante, il nous revient avec une comédie policière qui atteint pleinement ses objectifs : nous faire sourire, nous offrir un bon moment de détente sans mettre de côté la qualité du récit, de l’intrigue et des personnages.

« L’avocat, le nain et la princesse masquée » est une réussite totale, à mettre entre toutes les mains.

Hugues Tonnom est un avocat reconnu de Bruxelles, spécialiste des causes de divorce. Célibataire endurci mais sensible aux charmes féminins, cultivé et maniant une langue ampoulée, il fait de l’argent, s’impose comme un incontournable et gagne généralement ses causes … sans chichi sur les moyens à prendre pour avantager ses clients.

Un jour, la plantureuse Nolwenn Blackwell, top model bruxellois, se pointe à son bureau pour réclamer ses services d’avocat. De champagne en vin rouge en terminant par l’apéro, il lui en donne un peu plus. Il l’amène au restaurant pour discuter de l’affaire et tout cela se termine ( ! ) dans le lit de la belle.

Le lendemain matin, il se lève seul, dans son lit, avec pour seule amante, sa gueule de bois. Et le drame commence pour notre bon plaisir … de lecture. La belle est retrouvée morte dans son lit, deux balles dans la tête. Et qui lui annonce cette nouvelle ? Le très « charmant » inspecteur Witmeur, celui-là même qui, il y a deux ans, s’était vu départir d’une grande partie de ses avoirs, incluant sa moto adorée, dans une cause de divorce où Maître Tonnom représentait sa femme. Inutile de préciser que pour l’inspecteur, la cause est tout entendue : l’avocat est coupable et doit être accusé du meurtre.

Obligé de s’enfuir et de se cacher, l’avocat, aidé ( ?) par une journaliste un peu particulière, devra lui-même résoudre cette énigme où tout l’accuse. Alors commence une enquête savoureuse où les rebondissements se multiplient, où nous rencontrons des personnages truculents mais très crédibles, où nous accompagnons le suspect dans des voyages en France, au Maroc, en Afrique du Sud et même à dos d’âne pour traverser la frontière de l’Algérie !

Aucun ennui, de l’action, des revirements, un sens aiguisé du récit et surtout, un humour désopilant qui donne une touche très agréable à notre lecture.

Paul Colize est aussi habile à nous émouvoir qu’à nous surprendre avec des phrases qui font sourire ou réfléchir. Comment ne pas s’arrêter pour philosopher en lisant cette affirmation et ce, dès les premiers mots du roman :

« Le mariage est la principale cause de divorce. Sans le premier, le second n’aurait jamais vu le jour. »

Je vous recommande grandement ce dernier ouvrage de Paul Colize comme tous les romans qu’il a écrits. Ce grand auteur (il mesure près de 1 mètre 90) que j’ai eu la chance de rencontrer l’année dernière saura vous charmer par sa plume et par son imagination. Quand on termine un de ses livres, comme pour plusieurs autres, on a hâte de lire son prochain. Cependant, une question s’ajoute toujours dans son cas : mais quelle surprise nous réserve-t-il ? J’espère le savoir très bientôt !

 Bonne lecture !

 Quelques extraits :

 Quand l’avocat rencontre la belle journaliste : « Mon expérience et ma longue pratique des relations humaines me permirent de percevoir le message évanescent qui ondoyait dans son sillage. Danger ! »

« L’acte était puéril et pulsionnel, mais les hommes sont ainsi faits. Si ce n’est lors d’un passage aux toilettes, ils le font dans les vestiaires de leur club sportif. Ils ne peuvent s’empêcher de comparer, d’évaluer, de soupeser. Si d’aventure le prétendant les surclasse, ils lui trouvent aussitôt une déficience physique ou une tare psychique. En désespoir de cause, ils lui prêtent le quotient intellectuel d’une pince à linge. »

Pour parler d’une prostituée, Hugues Tonnom dira dans sa langue de tous les jours : « Une femme qui entretenait des relations rémunérées. »

Richard (polar, noir et blanc)

L’avocat, le nain et la princesse masquée
Paul Colize
La manufacture de livres
2014 ; 316 pages

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