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30/07/2011

Contre Dieu, de Patrick Sénécal

contredieu.jpgUne chronique de Richard

Vous êtes amateur de romans noirs ?
Vous aimez découvrir quelque chose de différent?
Vous recherchez une sensation forte ?
«Contre Dieu» de Patrick Senécal, vous donnera tout cela ... et même plus !!

C’est dimanche, jour du Seigneur ! Le tout commence par un texte de deux pages d’une banalité ... quotidienne. La femme appelle son mari pour lui dire qu’elle arrive dans quelques minutes avec leurs deux enfants. Chacun parle au téléphone, les bisous volent d’un bout du fil à l’autre, ça transpire le calme et l’amour: un dialogue charmant, une atmosphère familiale, une promesse d’une soirée d’amoureux.

Puis tout se casse ! Comme un vase de porcelaine qui s’échappe de nos mains et qui frappe violemment le plancher d’ardoise, tout s’écroule, une explosion fracassante provoque l’éparpillement de la vie en dix mille morceaux.

Et la question se pointe dans son esprit et devient lancinante: «Qu’est-ce que j’ai fait de pas correct ?»

Et à partir de là, tout déboule dans une spirale sans fin, vers un abîme, un gouffre profond, qui l’emporte inexorablement vers un trou noir d’incompréhension et de vengeance froide.

Dans une seule phrase d’une centaine de pages, l’auteur nous entraîne dans ce tourbillon diabolique où un homme, tout ce qu’il y a de plus ordinaire, devient un monstre immoral et belliqueux. Violences verbale et physique, alcool, jeux pervers, provocations, meurtres, tout y passe ! Chacun de ses gestes est un bras d’honneur à Celui qui a permis cet accident: J’ai été gentil toute ma vie et voilà ce que Tu me fais !!! Et bien voyons maintenant comment Tu réagis !!!

Même la rencontre de Mélanie, une pauvre fille qui fait tout pour l’aider ne peut adoucir sa douleur et son goût amer de la vengeance. Au contraire, cette bonté l’exaspère; elle exacerbe sa violence.

Et dans une finale inattendue et spectaculaire, l’auteur nous laisse en plan, choqué par la violence de son texte, un peu abattu par cette fatalité qui peut nous arriver et surtout, content d’une lecture «coup de poing» qui ébranle nos certitudes et agace notre relative tranquillité.

J’adore Patrick Senécal, cet auteur qui a le génie pour nous montrer le côté noir de certains spécimens de notre humanité. Il ne laisse personne indifférent ! Et même, parfois, il peut être carrément choquant. Mais quel romancier !

Dans ce petit roman d’une petite centaine de pages, il réussit à nous imposer un rythme de lecture hallucinant en nous racontant une chute vertigineuse en une seule phrase, un texte sans point ... pas même de point final !!!

On se demande, tout au long du récit, pourquoi le texte est écrit, singulièrement, à la deuxième personne ... L’évidence nous apparaît à la dernière ligne ... Et on se dit que l’auteur nous a bien eu !

Alors, si vous avez le goût de vous faire bousculer, de vous faire brasser, de recevoir quelques coups de poing littéraires sans jamais vous venger (!!!), planifiez deux heures de lecture quand vous serez en grande forme, ouvrez «Contre Dieu» à la première page, lisez et gardez le moral. Si il faut en croire l’auteur, ceci n’est que de la littérature !!!

Bonne lecture !

Richard,
Polar Noir et blanc :
http://lecturederichard.over-blog.com/

 

Petite visite sur le site de l'auteur: ici