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29/12/2023

Bien sous tous rapports, de Louise Candlish (Those People)

Louise.jpgLondres, un quartier tranquille où tous les habitants sont des gens bien sous tous rapports. Entraide, écoute, bonne ambiance, tout y est. Certains sont plus riches que d’autres mais ils n’en rajoutent pas, du moins pas en apparence. Parce que Naomi est parfois un tout petit peu méprisante avec sa belle-sœur Tess. Sous le prétexte qu’elle, elle travaille, elle demande beaucoup de service à Tess, mère au foyer. Sortir les chiens, garder les gosses et autres tâches peu reluisantes c’est Tess. Animer des rencontres entre voisins, créer le « Dimanche on joue dehors » où la rue du lotissement est fermé à la circulation, et les voitures garées à l’extérieur pour que les enfants s’amusent en toute sécurité, c’est pour Naomi, celle qui brille par ses bonnes initiatives et idées.

Tout se passe bien, les maisons sont bien cotés, le coin est connu, tout roule. Jusqu’au jour où l’habitante du numéro 1 décède. Son neveu et sa compagne s’installent dans la villa et font commerce de voitures, écoutent de la musique Heavy Métal jusqu’à tard, font des travaux bruyants et dangereux etc. Bref, c’est l’apocalypse et la fin du calme. Pour celle qui loue des chambres d’hôte en face du numéro 1, c’est carrément la catastrophe, c’en est fini des évaluations positives. Elle a beau être charmante, le contexte sonore et visuel ne donne pas envie de revenir ni d’encenser son logement.

Les relations se tendent avec ce couple qui vient d’arriver. Ils ne sont pas coopératifs, gênent tout le monde avec leurs nombreux véhicules disséminés ici ou là, ne baissent pas le volume sonore malgré la présence d’enfants, voire même de bébé de l’autre côté du mur. La coopération, c’est non, et ils vont jusqu’à insulter ceux qui les interpellent. Alors, c’est l’escalade. Personne ne veut céder entre les anciens « on est chez nous » et les deux nouveaux « on a le droit de … »

Le lecteur assiste à ces « enchères » et sent que ça va déraper malgré Naomi qui essaie de maîtriser les différentes situations difficiles. Et forcément, les drames s’enchaînent, ça part dans tous les sens, plus personne ne sait comment agir, chacun y allant de son idée, de ses conseils. Parfois ils oublient de se concerter, de s’écouter, de se mettre d’accord….

Alternant les points de vue des habitants du quartier avec des entretiens de ceux-ci faits par la police, l’intrigue avance assez lentement au départ, le temps de mettre en place tous les personnages, les liens qui les unissent plus ou moins sincères, avec leur lot de faux semblants, de mensonges, de non-dits, de rancœur cachée …. Dans la seconde moitié, les choses s’accélèrent avec plusieurs faits capables de déstabiliser le peu d’équilibre restant.

La grande force de Louise Candlish c’est de balayer chaque certitude établie. On pense avoir cerné tout ce qui se passe et hop, elle nous renvoie un petit truc et tout repart de zéro. J’aime beaucoup sa façon de faire parce que même à la dernière ligne, tout peut être retourné. L’auteur nous rappelle que tout finit par se savoir, qu’être témoin et transformer un peu la vérité s’avère parfois dangereux, que choisir qui on côtoie, où on habite pour ne pas se mêler aux autres n’est pas toujours une réussite …. Il suffit d’un grain de sable…. Et tout bascule …..

Un thriller domestique où on se méfie de ses voisins et même de ses amis…. Un livre prenant, à l’écriture plaisante (merci à la traductrice). 

Traduit de l’anglais par Caroline Nicolas
Éditions : Sonatine (8 juin 2023)
ISBN : 978-2355849879
422 pages

Quatrième de couverture

Lowland Way est un quartier chic où le prix du mètre carré constitue un crime parfait pour garantir la tranquillité de ses habitants. Jusqu'à ce que l'adorable grand-mère du quartier décède en laissant pour seul héritier son neveu qui s'empresse d'investir la maison inoccupée avec sa compagne. Le couple s'avère très vite infréquentable. Alors, quand un crime horrible ébranle le quartier, les coupables semblent tout désignés... Mais est-ce pour autant la vérité ?