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10/08/2015

Tiré à quatre épingles, de Pascal Marmet

tire_quatre_epingles.jpgUne chronique de Cassiopée.

 Pascal Marmet a mené de main de maître son dernier roman. Je ne sais pas s’il a l’intention de transformer le personnage du commandant Chanel en héros récurrent mais au cas où, je pense qu’il ne faut qu’il hésite. Ce policier a un « je ne sais quoi » d’attachant, il change de ces flics torturés qu’on rencontre de plus en plus souvent et qui ont tous des problèmes. Lui, il vit seul mais ne gémit pas et il appréhende les affaires qui lui sont confiées avec doigté. Et puis, cet homme parle musique avec ceux qu’il côtoie et cela nous donne des idées (pourquoi pas une play list dans les dernières pages ?).  Donc il gagne à être connu mais les personnages secondaires le sont tout autant. Le jeune homme vert  (avec en prime une visite de la gare de Lyon très réaliste) ou Salomé sont des portraits d’une jeunesse d’aujourd’hui, un peu désabusée, un peu « perdue » mais prête à s’emballer pour peu qu’on lui fasse miroiter quelque chose qui sort de l’ordinaire et qu’on la fasse rêver.  Quant aux autres protagonistes, qu’ils soient policiers,  assoiffés d’argent ou animés d’un esprit de vengeance ; ils sont parfaitement bien intégrés dans l’intrigue.

 L’écriture est fluide, précise, sans détails inutiles mais soignée et avec des explications de bon aloi. Le côté « magie noire » apporte un plus sans toutefois que l’on tombe dans l’ésotérisme complet avec des éléments invraisemblables. J’ai trouvé cet aspect de l’histoire bien amené et donnant un autre regard sur les personnes qui croient à l’influence de certains objets.  De plus, on visite un musée sans payer ;-)

 Les chapitres sont assez courts et permettent de passer d’un individu à un autre, de se rendre dans différents endroits sans se perdre. On sait tout de suite à qui on a affaire et où on est. Il y a quelques retours en arrière pour mieux comprendre l’attitude de certains et offrir un éclairage sur le présent qui est forcément relié au passé.

 J’ai beaucoup apprécié l’ambiance de cet opus et les différents sites que nous fait visiter l’auteur par l’intermédiaire de son intrigue. Il ne se contente pas de nous y emmener, ils nous décrit l’ambiance, l’atmosphère de chaque emplacement. Que ce soit une gare grouillante de monde et bruyante, un musée silencieux et atypique, une cour intérieur d’un immeuble bourgeois,  ou les bureaux du 36….tout est réel, visuel, à tel point qu’on s’attend presque à une galerie de photographies pour compléter l’ouvrage….

 C’est un excellent roman, surprenant par certains aspects. De plus, Pascal Marmet maîtrise de plus en plus son style et cela donne un ensemble très agréable à lire.

 

  Tiré à quatre épingles
Auteur : Pascal Marmet
Éditions :  Michalon (21 mai 2015)
ISBN : 978-2-84186-788-2
272 pages

 

Quatrième de couverture

 Parmi les milliers de voyageurs, Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l'air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l'a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère rapidement. Il a bien l'intention de profiter de la naïveté de ce gamin aux chaussures vertes et l'entraîne dans un cambriolage. L'appartement dans lequel ils pénètrent est une sorte d'antichambre du musée des Arts premiers et regorge de trésors africains. Mais ils tombent nez à nez avec la propriétaire et collectionneuse. Comme elle s'est blessée en tombant dans les escaliers, ils lui viennent en aide avant de s'enfuir. Pourtant, quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, abattue de cinq balles tirées à bout portant. Le commandant Chanel, chargé de l'enquête, s'enfonce alors dans l'étrange passé de cette victime, épouse d'un ex-préfet assassiné quai de Conti peu de temps auparavant.