23/10/2013
C comme cadavre, de Douglas Preston et Lincoln Child
Une chronique de Cassiopée
Sue Grafton a déjà employé le titre : « C comme cadavre » sauf qu’elle utilise l’ordre alphabétique… Alors que Douglas Preston et Lincoln Child ont commencé par R pour Revanche, introduisant un nouveau héros Gideon Crew qui, va devenir, selon, la douce habitude de notre binôme, un personnage récurrent pour (c’est ce qui est annoncé) douze tomes (les lettres de l’alphabet choisies formeront-elles une phrase ?) Gideon Crew n’a pas encore la consistance et le caractère d’un Aloysius Pendergast (autre personnage récurent de notre duo) mais il commence à devenir intéressant et va en s’étoffant. (Une remarque pour sourire : mais où les auteurs sont-ils allés chercher des prénoms pareils !!)
Nous nous retrouvons donc avec Gideon Crew. A douze ans, son père a été abattu sous ses yeux et cette image le poursuit… A vingt ans, il apprend par sa mère que son père a été trompé et qu’il n’était pas le traite qu’il croyait. Il a maintenant une trentaine d’années et traîne ses « casseroles » : des questions sur le passé mais aussi sur l’avenir le concernant…
Pas facile d’être serein dans ces conditions là mais les supermen n’existent plus dans les romans. Ce sont plutôt des hommes ordinaires, de préférence avec une part d’ombre pour intriguer le lecteur. Gideon est de ceux-là. Il a un caractère bien trempé et préfère décider de lui-même plutôt qu’obéir, quitte à se retrouver dans des situations plus que délicates (mais s’il ne le faisait pas, le livre serait trop lisse et rien ne se passerait).
Le premier tiers de ce tome va être consacré à installer l’intrigue, les personnages, et les relations qu’ils entretiennent. Les deux autres seront nécessaires pour mener à bien la course contre la montre pour laquelle Gideon va se battre. D’ailleurs, il ne se battra pas seulement contre le temps qui passe, mais également contre ses ennemis (ceux qu’il connaît, ceux qu’il découvre), contre le sort, contre l’abattement… mais il considère qu’il n’a rien à perdre et continue la lutte pour le plus grand plaisir des lecteurs. Courses poursuites échevelées, dénonciations, accusations mensongères, tricheries, individus troubles, … tout est réuni pour maintenir un rythme rapide … Bien entendu, tout cela peut sembler un peu exagéré (certains faits m’ont donné envie de dire aux auteurs « Eh, je vous vois venir !!! ») mais la lecture reste fluide, prenante, car tout s’enchaine à vie allure ce qui empêche de s’appesantir et de trop décortiquer … parce que si on s’arrêtait longuement sur le propos, on ne manquerait pas de signaler qu’il y a des invraisemblances et que de temps à autre, le trait est un peu forcé.
L’écriture est fluide, et pour une histoire écrite à quatre mains, on ne sent jamais qui tient le stylo ou tape sur le clavier, les auteurs doivent développer une belle complicité pour que ce soit ainsi.
Tout cela nous donne un opus sans temps mort, agréable à lire pour un jour où l’on souhaite du « facile » à suivre. De plus, quelques problèmes sérieux sont abordés comme les dangers du nucléaire, la sécurité militaire ou la corruption dans les hautes sphères des états…. Et tout ceci ne manquera pas d’angoisser le lecteur car la réalité frappe parfois à la porte…pas si loin qu’on l’aurait imaginé….
Titre : C comme cadavre
Auteurs : Douglas Preston et Lincoln Child
Traduit par Sébastian Danchin
Éditions L’Archipel (Octobre 2013)
Collection : Suspense
Nombre de pages : 360
ISBN : 978-2809812541
Quatrième de couverture
Après une première mission mouvementée (R pour revanche), Gideon Crew, à qui il ne reste plus qu'un an à vivre, n'aspire qu'à un peu de tranquillité. Mais l'EEC - cette officine travaillant en sous-main pour le gouvernement américain -, fait de nouveau appel à lui. Chalker, l'un de ses anciens collègues du laboratoire nucléaire de Los Alamos, est en proie à une crise de délire paranoïaque. Se croyant victime d'un complot d'État, il a pris une famille en otage. Gideon est dépêché sur place pour tenter de le raisonner, mais le forcené est abattu sous ses yeux par les forces spéciales... Les autorités découvrent alors que Chalker, qui s'était converti à l'islam, était irradié. Et l'on retrouve chez lui un calendrier indiquant qu'un attentat terroriste de grande ampleur aura lieu dans douze jours. Mais où ? Gideon, épaulé par un agent du FBI, a peu de temps pour déjouer l'attentat - et surtout très peu de pistes. Et sa mission se complique le jour où il est suspecté d'être le complice de Chalker...
01:58 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : c, cadavre, preston, child, gideon, crew | Facebook | |
Commentaires
Les auteurs en avaient-ils assez de s'appesantir sur Pendergast et ses satellites ? Maintenant, ils ne font qu'effleurer leur héros. Le Museum et ses horreurs souterraines ont laissé place à une autre espèce de menace : le nucléaire. Cela étant, si l'on gagne en crédibilité, on perd en originalité et on patauge dans les lieux communs.
Je trouve Cassiopée bien indulgente, et si elle a lu ce roman aussi vite que son ombre, moi je l'ouvre avec difficulté (en me disant "Courage, vieux, tu l'as quand même acheté 21€ !")
Écrit par : Robert-Jean | 24/10/2013
Je trouve Cassiopée bien indulgente.
Les auteurs en avaient-il assez de s'appesantir sur Pendergast ? A présent ils ne font qu'effleurer leur nouveau héros. Nous sommes loin des souterrains inquiétants du Museum, voici le nouveau danger : le nucléaire ! On patauge dans les lieux communs.
J'ouvre le livre avec quelque difficulté, et je reprends la lecture sans grand enthousiasme. Je me dis "Courage, mon vieux, lis-le ! Tu l'as quand même acheté 21€ !"
Écrit par : Robert-Jean | 24/10/2013
Les commentaires sont fermés.