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20/07/2025

"Mon double maudit", de Daniel Veaux

double.jpgFranck est arrivé sans être vraiment désiré. Ses parents ne lui ont pas témoigné d’affection et il a grandi, comme il a pu, bien seul. À l’école, au collège, il ne se lie pas avec ses camarades, tous mieux lotis que lui, il s’isole. Et puis, une mauvaise note, une petite bêtise et il « ramasse », son père le bat sans même chercher à comprendre. Alors, le jeune adolescent, mal dans sa peau, développe une espèce de hargne, de colère rentrée contre tout et tout le monde. Il ne supporte pas l’épicier du quartier où l’envoie sa mère pour faire quelques courses. Celui-ci le regarde de haut, se méfie de ce gamin au regard insolent. Il est persuadé qu’il veut le voler et Franck a bien envie de lui donner raison, histoire de le provoquer un peu plus ….

Il continue de jouer au caïd devant les autres élèves, de tenir tête à ses parents et il est envoyé en pension. En internat, avec des horaires réguliers, moins de liberté, une discipline de fer, des professeurs rigoureux, il devrait rentrer dans le rang et suivre le bon chemin. Mais dans l’établissement, certains garçons font régner leur loi, rackettent et harcèlent. Les enseignants et surveillants ne sont pas forcément conscients de cet état de faits et les victimes doivent payer ou se débrouiller. Franck veut la paix, être respecté, ne pas se mêler de tout ça, sortir vite et reprendre sa vie. Mais rien n’est aisé. C’est un peu la jungle où chacun se bat pour s’en sortir.

Il rencontre un interne qui le comprend et avec qui il tisse un lien. Est-ce que ça va l’aider ? Y-a-t-il des bons ou des mauvais choix ou tout simplement des circonstances qui entraînent des décisions plus ou moins adaptées ? Le lecteur suit Franck sur de nombreuses années, on le voit devenir adulte, luttant toujours entre le bien et le mal qui l’habitent à force pratiquement égale. Face à plusieurs options, il hésite, et poursuit sa route avec « Castro » parfois envahissant, parfois plus discret. Castro ? C’est « son double », le Franck des mauvais coups, de la violence, de la vengeance, qui a du mal à s’attacher, à savoir ce qu’il est préférable de faire.

J’ai trouvé ce récit très bien écrit, avec un style fluide, des dialogues vifs et des personnages bien présentés. L’auteur a dû se renseigner sur différents domaines car ses explications sont très claires. Le ton est juste, on sent les tiraillements dans l’esprit de Franck. Finalement, a-t-il été suffisamment écouté, accompagné, soutenu et surtout aimé ? Comme le chante Maxime Leforestier , « Si la vie s’était comportée mieux… » Le hasard des rencontres et leur influence auraient pu le guider différemment ... Franck aurait pu suivre d’autres voies… Mais Castro était là, se rappelant à lui ….

Tout au long du roman, on voit ce qui construit ou détruit un homme, ce qui le pousse à agir dans un sens ou un autre, le poids de chaque étape de sa vie (enfance, jeunesse etc), , l’importance des entrevues, des coïncidences. Les événements s’enchaînent sur un bon rythme. J’ai été intéressée tout au long de ma lecture et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte.

Éditions : Les Éditions au Pluriel (6 Juin 2025)
ISBN : 978-2492598227
446 pages

Quatrième de couverture

Délaissé, Franck fuit la maison familiale pour découvrir la haine et la violence de la rue. Chaque fois qu’il semble s’assagir, un incontrôlable démon s’empare de son esprit. Il devient « Castro », son maudit double. Il prend toutes les mauvaises décisions et s’enfonce toujours un peu plus vers la délinquance et le mal. C’est le destin de cet homme « qui n’a pas de chance » qui est retracé dans ce roman.

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