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13/03/2025

Bastion, de Jacky Schwartzmann

Bastion.jpgJean-Marc vient de prendre sa retraite. Pas de compagne, pas d’enfant, pas de vieux parents dont il faudrait s’occuper. Arrêter son activité professionnelle est synonyme pour lui, d’emploi du temps libre, de voyages, restaurants, sorties diverses et plus si affinités. Il a bien l’intention d’en profiter au maximum !

Il a un copain, Bernard, qu’il côtoie depuis l’école. Ils se connaissent par cœur, ils ont partagé les bêtises, les coups de cœur. Ils peuvent compter l’un sur l’autre, quelles que soient les circonstances. D’ailleurs, c’est souvent que Jean-Marc prend soin de son pote et rattrape ses bourdes. Lorsque Bernard annonce qu’il s’engage pour la campagne d’Éric Zemmour., son ami prend peur et ne comprend pas. Alors, il décide de le protéger. Il l’accompagnera et veillera sur lui. Cela paraît simple comme ça, vu de l’extérieur mais ce n’est pas le cas. Jean-Marc va se retrouver entraîné et embourbé dans des situations qui risquent bien de lui échapper.

Au départ, il s’agit simplement de trouver des parrainages. Bien qu’il n’ait pas l’intention de voter Zemmour, encore moins de se faire embobiner, il va avec son copain. Il se dit qu’il lui ouvrira les yeux, qu’il l’empêchera de partir à la dérive. En même temps, lui, il faut qu’il soit crédible car tout le monde le croit mordu et prêt à choisir Z. Une hérésie quand on sait qu’il est plutôt gaucho.

« Je suis en effet ce qu’on appelait autrefois un socialiste, et que je qualifierais aujourd’hui d’orphelin politique. »

Il s’intègre donc au groupe, il observe, il essaie de ne pas trop questionner mais de savoir et de comprendre le but de ces messieurs (curieusement, il y a peu de femmes…) dont Didier qui est ultracrépidarien (non, je n’ai pas fait un pari pour placer ce mot mais il est beau non ?). Il se « prend au jeu », parce que finalement ça ressemble à ça, il joue un rôle. Rien à voir avec ses idées profondes bien entendu… Et pourtant, insidieusement un engrenage se met en place et …

Il y a maintenant du piment dans son quotidien, il ne sait plus que faire mais il est quelques fois obligé d’agir, pas forcément en accord avec ses convictions. La ville de Lyon est très présente dans cette intrigue, je visualisais bien les lieux. Les personnages hauts en couleurs, bougent beaucoup, ont énormément d’idées plus ou moins farfelues, c’est excellent !

Avec son écriture vive, son humour décapant, l’auteur nous emmène dans une histoire loufoque, aux accents très (trop malheureusement parfois) réalistes. Sous de dehors très drôles, les sujets sont graves. Il aborde tout, sans complexe, sans filtre, il ose, on en prend plein les yeux, plein la tête et on réalise qu’il a raison. Bien sûr, la formulation est brute de décoffrage et nous fait rire (jaune parfois) mais le propos ciblé est très juste. Avec une aventure un tantinet (et même plus) déjantée, il balance des réflexions dans son style acerbe, qui décoiffe. Peut-être que certains n’aimeront pas, penseront que c’est trop, qu’il exagère.

Moi, je suis d’accord avec le bandeau de la couverture et Antoine de Caunes, « jetez au feu les antidépresseurs », lisez Schwartzmann, riez, lisez, reprenez une dose de ce livre et gagnez des minutes de vie (car quand on rit, on gagne des minutes de vie, tout le monde le sait !)

Éditions : Seuil (14 mars 2025)
ISBN : 978-2021547757
304 pages

Quatrième de couverture

Lorsque Jean-Marc Balzan, vieux garçon sans enfant, prend enfin sa retraite, il est persuadé qu’il va se la couler douce. Petits restos, voyages, la liberté, quoi. Mais c’est compter sans Bernard, son plus vieil ami. Ils sont potes à la vie à la mort depuis l’école maternelle. Et ce que Jean-Marc fait de mieux dans la vie, c’est rattraper les conneries de Bernard. Ce dernier est sympa, il peut faire preuve d’intelligence, mais il est aussi capable d’être très con. Aussi, lorsqu’il s’engage dans l’équipe de campagne d’Éric Zemmour pour la présidentielle de 2027, Jean-Marc craint le pire.

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