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12/03/2025

In extremis, d'Anouk Shutterberg

In extremis.jpg« In extremis » est un roman addictif, bien rédigé, explorant la noirceur de l’âme humaine.
Je suis ressortie de cette lecture, lessivée, secouée, mais également admirative car tout s’emboîte à merveille sans fausse note ce qui est la preuve d’un excellent travail de fond.

On fait rapidement connaissance avec une fratrie : un frère et ses deux sœurs. Lui, Paul est entraîneur et manager de sa frangine Marie, sportive de l’extrême principalement en montagne Elle est un peu tête brûlée et veut toujours repousser les limites. Les sponsors lui demandent toujours plus, va-t-elle tenir le rythme ? Le souhaite-t-elle ou veut-elle souffler ? L’autre fille, Axelle, pratique les mêmes activités mais sans prendre autant de risques. Elle est journaliste à la rubrique faits divers d’un quotidien. Pour alimenter ses articles, elle est assez proche de Fred, un policier qui lui souffle des scoops (ou si elle a vent de quelque chose, elle le sollicite).

L’horreur frappe. Des têtes de femmes coupées, mises en scène, sont retrouvées dans le torrent de la Leysse, à Chambéry. Axelle essaie d’avoir des informations pour rédiger son papier. Elle sent que des éléments échappent à la police et elle de son côté questionne, fouine. Un tueur a agi, risque-t-il de récidiver ? Comment le coincer ? la peur s’installe et chacun va finir par se méfier de son voisin. Faut-il rechercher dans les relations des « décapitées », sont-elles choisies au hasard ou selon un critère précis ?

Les événements amèneront le récit à Vafréjus, une station de ski où l’atmosphère est à la fête (mais est-ce que ça va durer ?). Le lecteur observe les sportifs, plein d’énergie, de vitalité, prêtes à faire la fête. Le calme peut-il être seulement apparence ? Peut-on profiter d’un séjour sans avoir peur ?

En parallèle de ce qui se déroule dans présent, nous lisons les confidences d’une personne et au fil de ses révélations, nous cernons qui elle est. C’est progressif et ça apporte quelques éclaircissements.

La tension monte de plus en plus. On ne sait pas, on ne sait plus et pourtant on espère que tout va se résoudre, que ça va aller mieux car on a peur. Une play list (qui a accompagné l’auteur lorsqu’elle écrivait), disponible, nous plonge dans l’atmosphère de cette intrigue. J’ai trouvé intéressant d’avoir accès aux pensées de certains, afin de mieux cerner le pourquoi de leurs agissements. J’ai été traversée par de nombreuses émotions : colère, angoisse, dégoût, soulagement mais si court... J’ai serré les poings quand les faits ne tournaient pas comme je l’avais envisagé.

Anouk Shutterberg a ce don qui me semble plus qu’important : on se sent concerné par l’histoire qu’elle présente comme si on connaissait ceux et celles qu’elle décrit. Son écriture fluide, accrocheuse nous entraîne dans l’univers qu’elle a choisi. Et on n’en sort qu’à la toute fin. Elle sait nous prendre dans ses rets, ce qu’elle décrit nous noue le ventre. On veut comprendre comment une personne peut en arriver à de telles extrémités. Et quand on a les explications, c’est terrible.

Un nouveau titre très réussi pour une autrice à suivre !

Éditions : Récamier (13 mars 2025)
ISBN : 978-2385771652
400 pages

Quatrième de couverture

Dans le torrent de la Leysse, à Chambéry, sont retrouvées des têtes de femmes coupées, maquillées et coiffées d'une couronne d'edelweiss. Axelle, journaliste aux faits divers, décide de mener l'enquête. Tout converge vers Valfréjus, station réputée pour les sports extrêmes. Derrière l'ambiance festive qui règne en altitude, au milieu des amateurs de sensations fortes, un tueur se dissimule.

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