02/03/2025
Ces femmes qui tuent, de Gérard Morel
Gérard Morel s’est déjà penché sur des événements liés à des enquêtes ou équivalent. Dans ce livre, il présente treize femmes, de 15 après Jésus-Christ à 1980…. Un aperçu d’empoisonneuses célèbres ou très connues. Bien entendu, elles sont beaucoup plus nombreuses et il y a toutes celles qui ont agi, dans l’ombre, sans jamais se faire prendre.
Mais qu’est-ce qui a pu les motiver à prendre le risque d’être arrêtées ? Pourquoi en sont-elles venues à de telles extrémités ? Une des idées émises par l’auteur est que les hommes ont la possibilité de se battre en duel, les femmes non…. Ça se défend….
Certaines ont voulu se débarrasser d’époux méchants ou encombrants, d’autres étaient avides de pouvoir. Leur point commun ? Être prêtes à tout pour arriver à leurs fins. Quelques-unes se sont débrouillées seules, d’autres ont obtenu « le matériel » nécessaire par une connaissance ou en fouinant un peu pour trouver une personne susceptible de préparer le produit adéquat. Il y en a même qui avaient, disaient-elles, beaucoup de rats dans leur demeure et qui se fournissaient sans état d’âme en mort aux rats !
Ce qui est impressionnant, c’est l’ingéniosité dont elles ont fait preuve, avec ou sans aide pour obtenir la mort de ceux qu’elles visaient. Elles ont également montré une volonté à toute épreuve, ne baissant jamais les bras, poursuivant leur but sans se relâcher. Si elles se sont heurtées à des obstacles, elles ont recommencé gardant leur objectif en ligne de mire. Incroyable cette opiniâtreté lorsqu’on imagine les risques pris et le fait qu’elles pouvaient se retrouver en prison ! Leur ténacité m’a impressionnée !
L’écriture de l’auteur est fluide, plaisante. Il s’est énormément renseigné avant d’écrire. Il a tout mis à notre portée sans tomber dans l’excès. Il donne des détails, explique la démarche de chaque tueuse, resitue les faits dans leur contexte et il essaie de comprendre et de transmettre leurs raisons pour choisir de tuer. Car si on y réfléchit, c’est une décision violente et difficile à prendre, donner la mort n’est pas anodin.
Bien sûr, certaines étaient sans doute très malheureuses, voire mal aimées ou mal traitées. Est-ce que ça excuse leur geste ? Quant à celles qui rêvaient de puissance… Leur attitude quand elles sont « coincées » est parfois surprenante. D’aucunes continuent de narguer et ne baissent pas les yeux !
C’est très intéressant et divertissant également. Que le nom soit connu ou pas, on apprend toujours quelque chose car, même si on a entendu parler de ces meurtrières, on ne peut pas tout savoir.
La construction, avec un « épisode » pour chacune permet de lire sans se lasser, et si on fait une pause dans la lecture, de la reprendre sans risque d’oubli ou de mélange.
J’ai particulièrement apprécié les récits concernant Violette Nozière et la veuve Besnard. Probablement parce que j’en avais entendu parler. Pour moi, c’est une belle découverte !
Éditions : L’Archipel (27 Février 2025)
ISBN : 978-2809849592
290 pages
Quatrième de couverture
L'ambitieuse impératrice Agrippine, la futile marquise de Brinvilliers, la cupide Catherine Voisin, la subversive Violette Nozière, l'austère et pieuse Marie Besnard... Toutes ces femmes restent auréolées d'une légende maléfique pour avoir tué leurs proches, et pas n'importe comment : par le poison. Or, l'empoisonnement implique ruse et préméditation. Longtemps considéré comme un crime spécifiquement féminin, il est à ce titre plus sévèrement réprimé que le meurtre dans le Code pénal. Il est vrai que les hommes avaient d'autres moyens d'éliminer loyalement leurs ennemis, en duel ou à la guerre, y gagnant au passage un certain prestige.
22:27 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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