26/10/2025
L'ogre de la Part-Dieu, de Jacques Morize
Avec le commissaire Abel Séverac, chaque enquête explore un quartier lyonnais. Cette fois-ci, il y aura même un petit détour par Saint-Etienne (pour préparer la suite quand tout aura été exploré dans la capitale des gones ?). Je visualise parfaitement les lieux évoqués (sauf les bars et les bouchons lyonnais – il faut dire qu’Abel aime bien boire et manger, ses potes également) et c’est un atout supplémentaire pour le plaisir de lecture. Il m’a d’ailleurs fallu un samedimanche (expression chère à Séverac et à Monsieur Morize) pour découvrir ce nouveau roman.
Tout commence avec une bande gamins qui fouillent dans des poubelles, espérant dénicher quelque chose. En fait, ils découvrent des membres humains. La police est dépêchée sur place et des investigations d’envergure commencent. En parallèle de leurs recherches, on suit un petit malfrat qui a été volé par une rencontre d’une nuit. L’alcool et la drogue aidant, il s’est fait délester d’une somme coquette qu’il doit remettre de toute urgence à son dealeur. Il court après la voleuse. Comme il n’est pas en état de réfléchir avec son cerveau embrumé et encore moins en bon état physique, je vous laisse imaginer son périple …. D’un autre côté, nos fins limiers (fins c’est une façon de parler car plusieurs ont la peau du ventre bien tendue…) essaient de stopper le tueur/découpeur car il semblerait qu’il n’en soit pas à son coup d’essai.
Les deux affaires sont menées de main de maître par des coéquipiers motivés, efficaces (sauf pause pour « et plus si affinités »), capables de prendre le temps de la réflexion afin de cerner au mieux ceux qu’ils recherchent. En comprenant le raisonnement et les motivations, en recoupant les points similaires pour les victimes, ils pourront avancer.
J’aime beaucoup l’écriture de Jacques Morize. Il manie les mots comme le faisait Raymond Devos, avec humour de bon goût et dérision, il se permet même d’en inventer ! Les notes de bas de pages sont un régal et ne manquent pas de glisser une petite pique si possible, et c’est excellent !
J’apprécie que le récit ne s’attarde pas trop sur les événements violents. Pas besoin d’en rajouter. Cela reste factuel et ça me convient bien (j’évite les cauchemars). On en sait suffisamment pour imaginer les situations graves ou délicates lorsque les détectives risquent leur vie pour obtenir des résultats.
Les personnages sont bien décrits, plutôt humains pour la plupart avec leurs défauts, leurs qualités et leurs petits travers (que ce soit les femmes ou la bonne bouffe pour les uns, les hommes et le sexe pour les autres…)
Des avancées plus ou moins importantes, des faits notables, permettent de maintenir l’intérêt et de ne pas voir le temps passer. On est bien immergé dans l’histoire. C’est plaisant. Le rythme s’accélère sur la fin et on a encore plus envie de tourner les pages.
Comme tout (ou presque) se déroule à Lyon, quelques éléments de vocabulaire du cru sont intégrés au texte (mais tout est expliqué, je vous rassure) ainsi que quelques plats typiques comme le tablier de sapeur (je préfère la râpée stéphanoise). Non seulement ça donne du « charme » au contenu mais c’est un peu la marque de fabrique, « l’accent » du rédacteur et c’est amusant !
Éditions : AO-André Odemard (16 Octobre 2025)
ISBN : 978-2382000427
274 pages
Quatrième de couverture
Le printemps s’annonce chaud pour le commissaire Abel Séverac et ses "sbires" ! Le corps démembré et affreusement mutilé d’une femme est découvert par des gamins dans des poubelles en face de l’hôtel de la Métropole lyonnaise. Un rapprochement entre cet atroce fait divers et la disparition de deux autres jeunes femmes est rapidement établi. L’enjeu pour l’équipe de Nicolas Lesteban est de neutraliser le tueur avant qu’il ne passe de nouveau à l’acte.
21:22 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) |
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