24/03/2012
Je ne suis pas un serial killer, de Dan Wells
Une chronique de Liliba.
Croyez-vous que John Wayne Cleaver soit réellement un jeune homme dangereux ? C’est ce qu’il semble être, en effet, et surtout ce dont il est persuadé. Depuis sa plus tendre enfance, il vit entouré de cadavres, ceux que sa mère et sa tante embaument dans leur chambre mortuaire pour les préparer à leur dernière demeure. Garçon solitaire, très renfermé, il n’a qu’un seul ami, avec lequel il s’accoquine uniquement parce qu’il est aussi rejeté que lui.
Il a une fâcheuse tendance à tuer des animaux, juste pour voir ce que ça fait quand ils sont morts, et ne peut s’empêcher de songer à la mort de ceux qui le dérangent. Pour ne pas sombrer dans une folie totale, et ne pas devenir le sociopathe dont son psy lui a parlé, insistant sur le fait qu’il en possède toutes les caractéristiques, il se forge lui-même des barrières, des garde-fous, petites manies qui lui permettent de rester un tant soi peu normal. Il s’efforce de ne nourrir que des pensées positives vis-à-vis des gens qui l’entourent, se refuse à s’approcher des animaux qu’il aurait envie d’occire, de ne pas fixer les gens ni les suivre pas à pas dans leur vie quotidienne, et tente de rester éloigné des scènes de crime…
Pourtant, cela s’avère vraiment difficile quand un meurtre, puis un second est perpétré dans la petite bourgade où il réside. Il ne peut s’empêcher d’être obnubilé par ces morts, et par le tueur en série – car il est persuadé qu’un tueur en série rode, au plus près, attendant son heure pour frapper à nouveau. Il faut dire que John Wayne est fasciné depuis tout jeune par les serials killer et qu’il en connait un brin sur le sujet. Il va donc se lancer dans une enquête personnelle, qui s’avèrera bien plus dangereuse que prévue.
Les corps retrouvés sont atrocement mutilés, vidés de leurs entrailles ou amputés d’un de leur membre et l’enquête piétine, mais le jeune homme va pourtant, grâce à une curiosité insatiable et un instinct vraiment puissant découvrir quelques indices et suivre des pistes.
Le démon rode dans la ville, mais ses propres démons l’assaillent également et il devra se battre avec courage contre tous. Un démon peut-il en combattre un autre ? John Wayne en est persuadé, il doit le faire, pour éviter à son tour de sombrer et de devenir un assassin, pour surmonter ces pulsions de mort et de souffrance qui l’assaillent. Se croire un serial killer en puissance va aider le jeune homme, puisqu’il s’identifie au tueur, et le renifle comme un chien suivrait une piste fraîche. Son esprit qu’il pense dévoyé, anéanti par le mal, va tenter d’entrer dans celui du démon, de le comprendre et par là, peut-être pourra-t-il tenter de le trouver, et de le combattre.
C’est un combat à mort qui s’engage…
Un thriller haletant dont j’ai tourné les pages à toute vitesse, tant la tension est tenue de bout en bout. En même temps, cet adolescent marginal est bien sympathique, bien que totalement névrosé et englué dans ses angoisses et ses phobies, ses pulsions morbides. On sent qu’il y a matière à une suite, tant son caractère riche et compliqué permet de développements. Ce roman est d’ailleurs le premier tome d’une trilogie et je lirai avec grand plaisir les tomes suivants !
Mon seul petit bémol est le coté un peu surnaturel et fantastique de l’affaire, qui n’est pas vraiment ma tasse de thé. J’aurais préféré au « démon » un bon vieux tueur traditionnel… mais chut, je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher votre lecture !
Une autre chronique sur ce roman, celle d'Eric.
Présentation de l'éditeur
John Wayne Cleaver est un jeune homme potentiellement dangereux. Très dangereux, même. Jugez-en plutôt : garçon renfermé, pour ne pas dire sociopathe, il vit au milieu des cadavres à la morgue locale, où travaillent sa mère et sa tante, il a une certaine tendance à tuer les animaux et depuis son plus jeune âge il éprouve une véritable passion pour les tueurs en série. Ainsi, son destin semble tout tracé. Mais, conscient de son cas et pas spécialement excité à l'idée de devenir un serial killer, John, qui s'est ouvert à un psy, a décidé de respecter quelques règles très précises : ne nourrir que des pensées positives à l'égard de ses contemporains ; ne pas s'approcher des animaux ; éviter les scènes de crime. Ce dernier commandement va néanmoins devenir très difficile à suivre lorsqu'on retrouve dans les environs un corps atrocement mutilé. Puis un second. Y aurait-il dans cette petite ville tranquille plus dangereux encore que John ? Aurait-il enfin trouvé un adversaire à sa taille ? Avec une intrigue qui surprend en permanence le lecteur, Dan Wells nous tient éveillés jusqu'au bout de la nuit - ce qui reste encore la meilleure façon d'éviter les cauchemars.
Je ne suis pas un sérial killer
Dan Wells
Broché: 269 pages
Editeur : Sonatine (14 avril 2011)
Langue : Français
18:53 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |