29/03/2012
Avant d'aller dormir, de S.J. Watson
Une chronique de Liliba.
Pouvez-vous imaginer pire malheur que perdre la mémoire ? Comment se reconstruire quand on ne sait même plus qui on est, quel est notre nom, si on est marié ou non, si on a des enfants, quelle a été notre vie et comment on en est arrivé là ?
C’est pourtant bien ce qui arrive à Christine. Chaque matin, elle se réveille dans le lit d’un inconnu, sans savoir qui il est, qui est elle, ni où. Chaque matin, elle est assaillie par l’angoisse et par les questions. Chaque matin, son mari doit lui faire le récit de sa vie pour qu’elle reprenne pied dans le quotidien et puisse affronter la journée qui s’annonce. Et cela depuis 20 ans ! Christine a en effet été renversée par une voiture et depuis toutes ces années est atteinte d’un cas très rare d’amnésie. Elle se réveille chaque jour en pensant avoir 22 ans, en croyant être célibataire et avoir la vie devant elle, apprend chaque jour la vérité de sa vie, et chaque soir s’endort… en oubliant à nouveau tout pendant son sommeil… Un calvaire sans fin !
Pourtant, les choses changent imperceptiblement. Christine a été contactée il y a quelques temps par un médecin qu’elle voit en cachette de son mari, sans pouvoir vraiment expliquer pourquoi elle lui cache ces rencontres. Peut-être parce que son époux lui assure régulièrement, quand elle le questionne, qu’ils ont vu et revu tout un tas de spécialistes qui n’ont rien pu faire ? Ou pour une raison qu’elle ignore elle-même, mais qui lui semble impérieuse... Comme elle n’a aucune mémoire des jours précédents, le docteur Nash l’appelle tous les matins pour lui dire qui il est, qui elle est et surtout pour lui indiquer où elle a caché le journal qu’il lui a conseillé de tenir. Ainsi, tous les jours Christine lit les pages qu’elle a écrites la veille, découvrant au fil du temps un peu plus d’elle-même.
Car écrire fait remonter à sa mémoire quelques flashs, quelques impressions. Sans boucher tous les trous, loin de là, elle commence à avoir des intuitions, l’envie de reconstituer son existence, et surtout les zones d’ombre qu’elle n’arrive pas à combler, car son mari, elle s’en aperçoit maintenant qu’elle note tout, modifie la vérité à l’envi et semble ne pas tout lui raconter, ou bien des versions différentes. Plus elle écrit, plus son esprit se met en mouvement, charriant des images, des sons, des impressions certes fugaces mais qui donnent à cette pauvre femme le désir d’’en savoir plus, de comprendre, et surtout le fol espoir de guérir un jour de cette amnésie, de recouvrer la mémoire.
Voilà un roman que vous ne lâcherez pas pour aller dormir, c’est certain, et que j’ai de fait lu jusqu’au bout de la nuit, m’arrêtant très difficilement avant d’arriver au dénouement, qui laisse pantois tant on découvre le machiavélisme de toute cette histoire.
Nous avonspublié deux autres chroniques sur ce roman :
- celle d 'Eric
- celle de Jacques
15:13 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |