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13/04/2016

La Reine et l’Assassin, de David Morrell

david-morrel.jpgUne chronique de Cassiopée.

Londres : 1842 et 1855. Les événements que nous découvrons en 1855 sont éclairés par ceux du passé….Qui est ce mystérieux Vengeur qui veut semer (et sème) la terreur jusqu’à vouloir attenter à la vie de la Reine elle-même ?   Pourquoi en arrive –t-il à de telles extrémités, qu’a-t-il vécu  de si terrible ?

C’est dans un roman foisonnant, intéressant et très bien documenté que nous le découvrons. L’auteur mêle habilement faits réels et imaginaires. Disons qu’il place son intrigue dans un contexte ayant existé et qu’il a soigneusement étudié. Comme il l’indique lui- même dans les dernières pages, il a librement « utilisé » les éléments qu’il a recueillis (une tempête de neige par exemple).  Les renseignements que l’auteur a rassemblés sont insérés avec intelligence au cœur des événements présentés et on croirait presque lire un roman « totalement historique ». David Morrell évoque notamment le mouvement « Young England » et m’a donné l’envie d’en savoir plus sur cette action.  J’ai trouvé l’ambiance de l’époque très bien retranscrite, les lieux, les événements ont la saveur et le vocabulaire du passé. On s’y croirait tant les personnages évoluent dans une atmosphère victorienne, avec les « accessoires » de cette période. Ce qui est parfaitement habile, c’est le fait que les situations s’intègrent dans le contexte sans qu’on le sente. On aurait pu croire que l’auteur allait planter un décor « historique » basé sur ce qu’il a glané et qu’il allait petit à petit insérer des faits dans ce qu’il présentait. Mais pas du tout, on ne peut pas démêler ce qui est de la fiction, du réel. Et c’est très fort car cela donne un ton très juste, très vrai, très ancré dans l’époque victorienne. Je crois que ce doit être un gros travail d’écriture pour que tout cela reste « lisible » sans devenir rébarbatif.

Les personnages sont « en haut en couleurs », Thomas De Quincey,  « l’opium man » est très présent  dans les pages. Il apporte un regard plus fantaisiste sur ce qu’il observe. En complément, on a également accès au journal intime d’Emily, sa fille, qui, elle, offre un regard exacerbé sur ce qu’elle voit. Ils vont s’allier et aider d’autres protagonistes, tout faire, ensemble,  pour coincer le tueur et empêcher le plus possible de meurtres. C’est une course conte la montre qui s’engage. Il est intéressant de décomposer  les raisonnements de Thomas De Quincey. Son esprit, qui pourrait être embrumé par la drogue, est relativement vif et ses déductions valent le détour. Avec lui, les faits s’enchaînent en suivant une logique qui lui est propre et qui paraît évidente lorsqu’il  la présente.

C’est un roman qui m’a agréablement surprise. J’ai trouvé l’écriture complète et raffinée, le style de qualité et le contenu très complet.  Le traducteur a soigneusement choisi les mots permettant de garder l’ambiance mise en place par l’auteur et le tout est une réussite !

 

La Reine et l’Assassin
Auteur : David Morrell
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Frédéric Grellier
Éditions : Marabout (Mars 2016)
Collection : Thriller
Nombre de pages : 320
ISBN : 978-2501103787

Quatrième de couverture

Londres, 1855.

La guerre de Crimée fait rage. L’incompétence de l’état major britannique provoque la chute du gouvernement en place. L’empire vacille. C’est dans ce contexte troublé que le sulfureux opiomane Thomas de Quincey et son «équipe» (sa fille et leurs deux acolytes de Scotland Yard) affrontent un tueur d’un genre bien particulier. Ses victimes, toutes des membres de l’aristocratie, sont autant de jalons vers un objectif  ultime : l’assassinat de la reine Victoria elle-même. Alors que de Quincey et sa fille se démènent pour protéger la reine, ils mettent au jour les secrets tragiques du passé d’un homme rongé par sa soif de vengeance.