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17/02/2012

Les chiens de Riga, de Henning Mankell

chiens_de_riga.jpgUne chronique de Pierre

La grande différence avec les autres livres de cette série réside dans le lieu de l’enquête puisque celle-ci ne se déroule pas en Suède mais en Lettonie, au moment de la chute du bloc soviétique. Ce roman prend d’ailleurs des airs très réussis de roman d’espionnage (influence de John le Carré ?) avec ses influences politiques, ses organisations secrètes, ses surveillances… Le contexte politique et historique est très crédible et apporte un éclairage intéressant à l’intrigue qui, comme toujours chez Mankell, allie suspense et psychologie. Et comme toujours, un fond d'humour bien particulier.

Les chiens de Riga offre une plongée vertigineuse dans le monde soviétique totalitaire sur le point de se désintégrer et dont Wallander ignore tout. Un Wallander plus jeune, moins expérimenté, réduit à ses seules ressources d'intuition et d'ingéniosité face à des ennemis aussi féroces qu'insaisissables. Un Wallander d'autant plus vulnérable qu'il est tombé amoureux. Une atmosphère glauque et prenante. Un suspens violent, dépaysant, à l'efficacité garantie. Une restitution très prenante et réaliste de ce qu'étaient ces pays d'un Bloc en déliquescence. Et encore, Mankell, par d'habiles sous-entendus, ne dit pas tout ce qu'il a appris; dommage en un sens. Un livre quasi historique maintenant, à lire avec l'esprit de l'époque!

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Ainsi de la publication française des romans policiers du Suédois Henning Mankell, qui se passe dans le désordre, sans qu'on en saisisse vraiment les raisons littéraires. A moins qu'elles soient strictement commerciales... Car on peut imaginer que les éditions du Seuil aient décidé de sortir d'abord les troisième et quatrième aventures de l'inspecteur Wallender - Le Guerrier solitaire et La Cinquième Femme - parce qu'elles accrocheraient plus le lecteur que les précédentes. Mais l'initiative est critiquable à double titre. 

D'abord, parce qu'il vaut toujours mieux suivre chronologiquement un personnage récurrent, surtout s'il est de la trempe de Wallender, qui mêle son mal-être à celui de son pays. Ensuite, parce que la deuxième enquête du policier d'Ystad, Les Chiens de Riga, est sans doute sa meilleure. Celle où Mankell réussit le beau tour de force de naviguer sur trois axes de récit: l'intrigue criminelle proprement dite, le regard de Wallender, le discours politique. 

  Pierre Mazet : http://www.pierre-mazet.com/

 

Présentation de l’éditeur :

L'action se situe en grande partie en Lettonie, alors que les Etats baltes s'émancipent de la tutelle soviétique. Hiver 1991. Un canot pneumatique s'échoue à Mossbystrand, au large d'Ystad (siège du commissariat de Wallander). Il contient les corps de deux hommes, torturés et exécutés d'une balle dans le cœur. L'origine du canot est rapidement établie : fabrication yougoslave, utilisé uniquement par les Soviétiques et leurs satellites. Les corps sont à leur tour identifiés : criminels lettons d'origine russe, liés à la mafia russe. Un officier de police de Riga est appelé en renfort à Ystad. Le commissaire Wallander se prend d'amitié pour l'étrange major Liepa et commence à entrevoir, à son contact, la complexité du monde où a été commis ce double meurtre.

A peine rentré en Lettonie, le major Liepa est assassiné. A la demande des enquêteurs Wallander part pour Riga. C'est le début d'une aventure insensée où il va se trouver complètement démuni, privé de tout repère. Seule certitude : le major a été éliminé pour des raisons politiques. Quant à Wallander, il est manipulé. Par qui ? Par la veuve du major, la belle Baiba Liepa ? Par l'un ou l'autre des deux officiers de police chargés de l'enquête ?