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21/06/2020

Urbex Sed Lex, de Christian Guillerme

urbex.jpgUne chronique de Cassiopée

« Dura lex, sed lex », la loi est dure mais c’est la loi. En s’inspirant de ce proverbe latin pour le titre de son ouvrage, Christian Guillerme nous rappelle que nul n’est censé ignorer la loi. Qu’elle nous plaise ou non, nous ne devons de la suivre mais ce n’est pas toujours le cas surtout lorsque ce sont des « lois sauvages » dictés par des hommes qui n’ont pas le droit d’en écrire.

Chacun ses addictions, ses loisirs, ses plaisirs. Pour certains, c’est le virtuel, les jeux vidéos. Celui des quatre amis dont nous allons faire connaissance, c’est sur le terrain, grandeur nature, l’urbex. Comprenez par là, les explorations urbaines sur des spots, c’est-à-dire des lieux abandonnés qu’ils explorent. Urbex est un raccourci pour les mots anglais urban exploration, qui signifie visiter des coins laissés vides pour raisons financières. Dans ce livre, deux jeunes couples, Carine et Fabrice, Théo et Chloé se consacrent à cette activité sur leurs temps libres. Ils ont même créé un site sur lequel ils déposent des photos de leurs balades, ils en vendent de temps en temps. Leurs sorties sont le plus souvent prudentes, mais l’adrénaline est toujours au rendez-vous lorsqu’il y a une part d’interdit, de mystère et de découverte. De plus, les expéditions se font de nuit et cela rajoute une atmosphère particulière.

Un jour, un mail apparaît sur leur blog. Une proposition pour le moins surprenante, taguer une inscription sur un mur dans un lieu à découvrir en urbex et recevoir en échange de l’argent, une petite somme qui fait rêver. Bien entendu, il y aura comme un jeu de piste et des devinettes sur place afin de découvrir le terme à inscrire. Se laisser tenter ou ne pas donner suite ? Les quatre amis hésitent, pèsent le pour et le contre, se demandant si une anarque ne se cache pas derrière ce contact. Finalement, après quelques vérifications, ils se décident et acceptent le rendez-vous en se disant qu’en approchant la trentaine, ils profiteront de cette occasion pour ensuite calmer le jeu et prendre un peu de recul.

Quelques jours plus tard, les voici en place, prêts à explorer, deviner, résoudre et gagner. Un escape game géant avec un gain conséquent à la clé. Tenues pratiques, lampes, trousse de secours, ils sont prêts. Et le lecteur aussi ! Mais très vite, les comparses sentent quelques bizarreries, une angoisse diffuse, une impression de crainte, voire le sentiment de se faire manipuler. De page en page, la tension va crescendo. On a peur pour eux, peur que la situation leur échappe, peur que ça tourne mal. N’ont-ils pas été trop naïfs ? Ils sont tellement sympathiques tous les quatre, on ne veut pas qu’il leur arrive quelque chose.

C’est le cœur battant, les mains moites et un nœud au creux du ventre que j’ai accompagné ces petits jeunes dans leur aventure. Ils sont pratiquement les seuls à être dotés de prénom, ce qui les rend attachants à l’extrême, en plus l’amour et l’amitié qu’ils se portent, l’attention permanente qu’ils ont pour les uns et les autres fait plaisir à voir et à lire. Il n’y a pas un seul temps mort, les rebondissements sont bien pensés, le rythme ne faiblit pas et on se demande sans arrêt comment les événements vont évoluer. L’écriture de l’auteur est prenante, pétillante, vivante. Il sait parfaitement retranscrire une ambiance, les ressentis qui animent les uns et les autres. Tout est palpable et de ce fait, on s’y croirait. De plus, comme c’est très visuel, les scènes se déroulent sous nos yeux comme dans un film, on visualise nettement les bâtiments.

J’ai été conquise par ce recueil, le texte est vraiment abouti. Christian Guillerme aborde des thématiques fortes outre les sentiments amicaux et amoureux. Jusqu’où aller pour de l’argent ? Où s’arrête et commence le jeu grandeur nature ? Qu’en est-il des dérives, des « arrangements » avec la loi ? Quelles traces le passé peut-il laisser sur les hommes ? Un récit dans un contexte original, bien pensé et une belle réussite !

Urbex Sed Lex est un roman palpitant, haletant, qu’il est impossible d’abandonner une fois commencé.

 

Éditions : Taurnada (18 Juin 2020)
250 pages

Quatrième de couverture

Contre une belle somme d'argent, quatre jeunes passionnés d'urbex sont mis au défi de passer une nuit dans un sanatorium désaffecté. Ils vont relever le challenge, mais, une fois sur place, ils vont se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls dans cet immense endroit abandonné... Et très vite comprendre qu'ils n'auraient jamais dû accepter cette proposition.