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24/04/2019

Le portrait brisé, d'Alice Quinn

9782824614465.jpgUne chronique de Cassiopée

Ce deuxième tome reprend le lieu (Cannes) et les personnages déjà évoqués dans « La lettre froissée » publié il y a un peu plus d’un an mais il peut se lire indépendamment. Une fois encore, Alice Quinn a fait de sérieuses et complètes recherches pour donner de la crédibilité et un fond historique réaliste à son récit qu’elle mène de main de maître.

Cette intrigue se situe quelques années après la première. Les personnages ont évolué, Anna surtout a grandi et est devenue une belle jeune fille. Miss Gabriella Fletcher et Lola sont toujours ensemble et font de leur mieux pour subvenir à leurs besoins et veiller sur leur protégée, Anna. L’atmosphère est celle de la Belle Epoque avec ses courtisanes, ses pauvres, ses mensonges, ses non-dits, ses erreurs, ses folies, ses maladies (et les médecins, parfois un peu fous, qui vont avec) … Lady Sarah, l’ancienne amante de Miss Fletcher réapparaît dans sa vie et demande à Anna un immense service. Mais quand on dit oui à ce genre de choses, on ne maîtrise jamais tout. Et voilà comment Gabriella et Lola se font embarquer dans une histoire où il va falloir défendre Anna, accusée de meurtre, sans y laisser des plumes … Elles peuvent compter sur quelques alliés, dont Maupassant qui est toujours là, un peu faible, la maladie progressant mais toujours prêt à aider.

Pendant cette période, beaucoup de riches ont eu des problèmes d’argent et les banquiers, véreux pour certains, ont bien profité de cet état de faits. La ville (et son ambiance) est décrite avec des mots ciblés, on croit voir les fiacres, les filles de petite vertu, les cabinets secrets, on sent les parfums, les odeurs, tant la plume de l’auteur sait trouver le ton juste, rendant visible et vivant tout ce qu’elle présente.

Le début du roman installe les événements, les protagonistes, les rapports qu’ils entretiennent puis très vite les choses s’accélèrent et c’est sans temps mort que le lecteur engloutit les pages. Le vocabulaire est en adéquation avec l’intervalle de temps choisi, les dialogues donnent du rythme et tout se tient, l’écriture est fluide. J’ai eu peur d’une enquête un peu « facile » mais il n’en est rien. C’est habilement construit. De plus, quelques questions restées en suspens dans le premier opus ont une réponse ce qui a comblé la curieuse que je suis.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture que je verrai bien en téléfilm tant les personnages sont pittoresques, ayant du « mordant » et une présence palpable.

Alice Quinn confirme avec ce livre qu’elle peut alterner les genres, de la comédie dites légères avec les textes parlant de Rosie Maldonne au roman policier dans un contexte historique (cette série d’enquêtes) en passant par le très noir avec Fanny N.

 

Éditions : City Edition (3 avril 2019)
336 pages

Quatrième de couverture

Cannes, janvier 1888. La ville est secouée par un scandale financier qui entraîne la faillite de nombreux notables. C'est dans ce contexte troublé qu'un banquier est retrouvé assassiné. Aux yeux de la police, la coupable idéale est Anna. Emprisonnée, Anna ne peut compter que sur Miss Fletcher et sur Lola pour l'innocenter. Avec l'aide de Maupassant, l'homme de lettres, elles vont jouer les détectives.