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12/03/2014

Je pars demain pour une destination inconnue, de Maud Tabachnik

 

je_pars.jpgUne chronique de Cassiopée 

 L’épopée de l’Exodus mis à la portée de chacun de nous.

 Dans un style enrichi de nombreux dialogues et d’actions, sans cesse en mouvements, Maud Tabachnik nous permet de découvrir un pan d’histoire.

 L’Exodus est un bateau qui transporta en 1947 des juifs partant d’Europe, de façon clandestine, pour la Palestine alors sous « régime britannique ». Les passagers ont lutté avec toute leur énergie et la répression anglaise a été terrible, car bien entendu les Anglais n’avaient pas le souhait de les voir arriver….

 Il ne s’agit nullement d’une fresque historique ou d’un récit d’époque. Non, tout simplement une tranche de vie avec des hommes et des femmes bien vivants, combattant sous nos yeux.

Maud Tabachnik s’est bien documentée, j’en veux pour preuve des extraits de la déclaration Balfour : lettre ouverte adressée en 1917 à Lord Lionel Walter Rothschild (Ce courrier a été un premier pas vers l’idée de la possibilité d’un foyer juif en Palestine et du respect des non juifs) ou des faits datés que l’on pourrait retrouver dans des livres d’histoire.

Les protagonistes portent parfois le nom et le prénom de personnes ayant existé mais l’auteur prend le soin de préciser qu’il s’agit d’un roman et qu’elle a pris des libertés avec la vérité.

Certains puristes trouveront cela déplorable mais il faut reconnaître que cela permet à des gens qui n’avaient jamais entendu parler de ce fait, de le découvrir d’une façon simple et dans un style fluide et abordable.

 Présenté comme un roman à suspense, parce qu’on y trouve un bon lot de trahisons, d’espionnages, de peurs, d’angoisses, de pertes humaines, de rebondissements, c’est aussi un roman « historique » puisqu’il « revisite » un événement de l’histoire.

 L’écriture est limpide, les échanges entre les individus donnent une cadence évitant tout temps mort. On peut reprocher des caractères un peu « caricaturés » mais ce sont des êtres humains très « réels », attachants, et dont on a envie de savoir ce qu’ils deviendront (il y a d’ailleurs un épilogue).

 « Quand un homme comme vous oublie son devoir au profit de son cœur et que sans trahir les siens il choisit d’être un homme, je ne vois rien à lui reprocher. »

 Moi qui ne savais pas grand chose de cet épisode historique, je suis contente de l’avoir découvert sous cette forme. Je n’ai pas été lassée de trop grandes descriptions, de nombreuses dates, des longueurs rébarbatives. Le ton juste de l’auteur m’a offert une première approche et donné l’envie, à l’occasion d’une prochaine lecture, d’aller plus loin dans la compréhension de cette aventure.

 Lire cet opus est difficile car, même s’il porte le nom de « roman », on sait que ce qu’on a sous les yeux a réellement existé. On lit la lutte de ces hommes et de ces femmes, on découvre la dureté de la sanction britannique et on a envie de hurler car l’Homme (avec une majuscule) qu’il soit juif ou pas, a le droit de vivre, de penser et surtout d’être heureux…..

 

Une autre chronique sur ce roman : celle de Paul.

Titre : Je pars demain pour une destination inconnue
Auteur : Maud Tabachnik
Éditeur : Archipoche(février 2014)
Collection : Suspense
ISBN : 9782352875796

  

Quatrième de couverture

 Dans la nuit du 29 juin 1946, la petite colonie juive de Yagour, près d'Haïfa, est réveillée par des soldats britanniques à la recherche d'immigrés clandestins. Un officier vient saisir les armes et arrêter les récalcitrants. Opération brutale, répétée dans plusieurs kibboutz de Palestine mandataire... Quelques mois plus tard, à Lyon, Serge Menacé, fils de déportés, prend contact avec l'abbé Glasberg, fondateur de l'Amitié chrétienne venue en aide aux Juifs pendant la guerre, pour lui confier une mission délicate. Il s'agit d'obtenir du ministère de la Marine l'autorisation d'embarquer plus de 4 500 rescapés des camps à bord d'un navire affrété en port de Sète par la Haganah - l'armée juive clandestine -, avec le soutien financier d'associations américaines. Son nom : le President Warfield, bientôt rebaptisé Exodus. Destination : la Terre promise, au défi des quotas imposés par les Britanniques, qui ont fixé à 1 500 les certificats d'entrée pour l'année 1947...