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16/04/2011

Le cortège de la mort, d’Elizabeth George

lecortegedelamort.jpg A chacun sa part d’ombre, une chronique de Cassiopée

 On l'appelle la reine Elizabeth. Ou la reine du crime. Depuis "Enquête dons le brouillard", son premier roman, publié en 1988 et récompensé en France par le Grand Prix de littérature policière, la réputation de l'Américaine n'a cessé de croître. Tous ses titres sont des best-sellers, non seulement aux Etats-Unis, mais aussi dans les trente-cinq pays où elle est publiée.

 Elizabeth George réussit un tour de force avec ce nouveau roman.  On y retrouve tous les personnages rencontrés au fil de ses livres précédents. Dans ce roman, ils sont tous là. Leur caractère et leur personnalité se sont étoffés, on a appris à les connaître, à les apprécier et on a plaisir à les revoir, chacun avec sa faille, sa part d’ombre, ses faiblesses, ses forces … humains, si terriblement humains qu’ils pourraient prendre chair sous nos yeux.

Une petite parenthèse – commencer par ce roman ne présente pas un réel problème -- l’histoire en elle-même est indépendante des autres ouvrages même si les événements antérieurs sont parfois évoqués. Il reste malgré tout préférable de découvrir ses premiers ouvrages.

Un livre à plusieurs entrées, pour mettre en place les protagonistes (assez nombreux et parfois appelés indifféremment dans un même chapitre par leur nom ou leur prénom (si c’est votre premier livre de cet auteur, vous pouvez prendre des notes), ce qu’ils vivent, ce qu’ils cherchent, ce qu’ils souhaitent. Dans une police de caractères différente, le passé. On pense à un rapport écrit tapé à la machine évoquant des faits anciens (on saura, à la fin, ce qu’il en est). On se doute qu’ils expliqueront le présent mais quand et comment, on ne le sait pas …. Ces quelques pages, parsemées de temps à autre sont aussi une véritable analyse psychologique des faits de violence et de la façon de juger au Royaume Uni où les mineurs peuvent être emprisonnés très jeunes.

Cette partie du roman, qui peut sembler minime, donne des indications reliant passé et présent mais surtout, surtout nous envoie en pleine face de vraies questions auxquelles il n’est pas aisé de répondre. Des questions qui dérangent, qui bouleversent et qui nous font répondre qu’on préfère ne pas être tirés au sort pour le rôle de jurés.

On retrouve aussi dans ces lignes, toutes les interrogations récurrentes : devient-on plus facilement délinquant si notre famille ne « tient pas la route », si nos fréquentations sont mauvaises, si le sort s’acharne sur nous etc.

 Elizabeth George a l’art, dans son écriture, d’être capable de nous faire sourire : « Bizarrement, Stephenson Deacon avait une bedaine en ballon de football alors que le reste de sa personne était aussi mince qu’une serviette de toilette dans un hôtel de troisième ordre. », mais aussi de nous émouvoir : « C’était comme s’il flottait dans les limbes, perdu pour eux d’une manière essentielle mais difficile à définir. »

 Son écriture est belle, châtiée, mais pas ostentatoire à la manière de Thomas Linley, un de ses personnages. Elle sait alterner les moments plus amusants (Barbara qui doit changer sa garde-robe) avec les épisodes plus profonds, plus sérieux, plus lourds de contenu car il faut bien le dire, ce n’est pas seulement dans les quelques pages consacrées au passé que les questions vont insidieusement se glisser jusqu’à nous mais aussi dans la partie contemporaine du récit.

Trouverons-nous des réponses ?

Oui, nous aurons la réponse à l’enquête, nous connaîtrons le pourquoi des événements décrits dans ce roman mais pourrons-nous savoir comment nous aurions réagi si nous étions jurés, si nous étions les parents des personnes assassinées, si nous avions à pardonner ? Peut-on vivre après avoir fait quelque chose d’impardonnable ? Jusqu’où l’enfance nous poursuit-elle ?

Au-delà de l’intrigue, en elle-même, magnifiquement ficelée (de nombreuses ramifications puis tout se relie et se met en place au fil des pages), Elizabeth George mène une réflexion profonde sur les faits de violence dans la société et elle nous interpelle.

 Bien sûr, pas de rebondissements sans arrêt, pas de mouvements violents toutes les deux pages …. Non pas vraiment …

Mais une histoire qui se construit sous nos yeux, essentiellement dans la ville de Londres et le Hampshire, des personnages, des actes, des faits qui s’emboîtent petit à petit, comme les pièces d’un gigantesque puzzle et qui nous tiennent en haleine tout au long des 653 pages.

Cassiopée

Présentation de l'éditeur

Depuis le meurtre de son épouse, l'inspecteur Thomas Lynley n'a pu se résoudre à reprendre son poste à Scotland Yard. Lorsqu'une femme est retrouvée égorgée dans un cimetière londonien, sa remplaçante, Isabelle Ardery, y voit l'occasion rêvée de résoudre une affaire criminelle qui pourrait donner de l'élan à sa carrière. Mais, loin de faire l'unanimité au sein de son équipe, elle comprend qu'il lui sera difficile de parvenir à ses fins sans l'aide du très respecté Lynley, qu'elle appelle en renfort. Dans cette seizième enquête de l'inspecteur Lynley qui signe ici son grand retour au Yard, Elizabeth George plonge au coeur de la violence humaine, que même une société aussi policée que la société britannique ne peut contenir.

 

 

Le cortège de la mort
Elisabeth George
653pages
Editions : Presses de la Cité
Collection : Sang d’Encre
22 €

 

 

Commentaires

Bonjour. Je voulais vous demander : comment s'appelle l'écriture de ce roman ?
Car j'écris aussi et je kiff l'écriture de ce roman.

Écrit par : Matthieu | 02/03/2015

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