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22/08/2011

La voix du loup, de Xavier-Marie Bonnot

 lavoixduloup.jpgUne chronique d’Albertine.

 Tout commence par un Prologue, motif musical qui va nous accompagner au long du récit : l’exécution capitale de Moretti, coupable d’enlèvement et de décapitation d’une petite fille. Michel de Palma dit le Baron,  qui a conduit l’enquête et réuni les éléments à charge, assiste à l’une des dernières exécutions commises par  la République Française, en 1978 à Marseille.

 Le récit de Xavier Marie Bonnot nous entraîne ensuite, 25 ans plus tard, sur les traces d’un meurtrier qui a proprement décapité un jeune violoniste de l’orchestre de l’opéra de Marseille.

Belle occasion que se donne l’auteur de nous faire entrer  dans les coulisses de cet Opéra, connu pour son public exigeant  et connaisseur, de nous faire vivre son amour pour Turandot, dernière œuvre de Puccini, qui va donner leur titre aux deux parties du roman : «Première partie :  les énigmes sont trois » ; et « Deuxième partie : La mort est une ».

 La voix du loup est une histoire qui une fois encore, se déroule à Marseille, dont nous savourons le paysage qui se révèle avec une sobriété de bon aloi : nous échappons aux pagnolades et à la couleur locale, grand merci Xavier-Marie, qui traite sa ville avec amour et respect.

 Le Baron, devenu enquêteur chevronné et reconnu, devra affronter au cours de  sa longue enquête, l’énigme de l’assassin du jeune violoniste Romano Valdez, mais aussi  affronter la question que les journaux lui renvoient violemment : Moretti guillotiné en 1978, était il bien le coupable ; ou lui,  de Palma, a-t-il envoyé un innocent à la guillotine 25 ans auparavant, comme le clament les journaux, en laissant le coupable en liberté, qui récidiverait un quart de siècle après?

 Xavier-Marie Bonnot excelle à nouer les fils du passé et les fils de l’actualité qui trament notre existence. Il nous fait partager également la belle rencontre du flic blasé et de la jeune recrue, Lena, qui aurait pu être une histoire de transmission, de filiation, et tournera court. Lena prendra en main l’enquête sur  le meurtre de Sonia, belle prostituée « égorgée comme un agneau », dont il faudra voir s’il a un lien avec l’assassinat  du violoniste Romano Valdez : son apport sera décisif dans le dénouement.  De Palma aura l’occasion de lire les carnets de Lena, par lesquels elle commente ses débuts dans la brigade, et la relation ambiguë qui s’instaure entre elle et de Palma : là encore, se tressent présent et passé proche ; l’auteur nous donne à relire cette relation du point de vue de la jeune fille, et cette relecture est une sorte d’aboutissement.

Comme dans « les âmes sans nom », de Palma est mis en scène dans un monde policier qui reste solidaire, y compris lorsque son commissaire est attaqué par la presse ou lorsqu’il a « pété les plombs » dans une action de terrain. C’est que  De Palma est un personnage contrasté : capable d’une violence terrible (par exemple,  vider deux barillets en tirant sur un fuyard ) il est également celui qui tentera et réussira presque, avec douceur et amour,  à sauver le coupable qu’il poursuit depuis des semaines. De Palma qui travaille avec la mort, aime la vie : il aime Marseille, il aime Turandot, il aime l’opéra, il aime Anne, il aime Lena. Son amour pour Anne peut lui faire oublier l’affaire qui l’obsède ; celui qu’il a pour Lena le conduira en Irlande, au terme de ce roman noir, éclairé par la rose blanche pour Lena.                                               

 Albertine, un dimanche après midi.

 A lire également une autre chronique d'Albertine sur un autre roman de Xavier-Marie Bonnot, les âmes sans nom

La voix du loup
Editions Pocket
346 pages
6,60 €

 Présentation de l'éditeur

Cela fait 25 ans déjà, mais cette minute sanglante ne quitte pas sa mémoire. Pour le commandant De Palma, dit « le Baron », l'homme qui fut décapité, ce matin-là aux Baumettes, était bien le tueur sadique de Laurence Monello, l'Eboueur, le trancheur de tête… Sans l'ombre d'un doute, Sylvain Moretti était coupable. Mais méritait-il pour autant ce châtiment barbare ? D'aucuns d'ailleurs en ont fait un martyr, un innocent. Et peu à peu le doute s'installe. Car le mode opératoire du meurtre de Romano Valdez, violoniste à l'opéra, ne doit rien au hasard : découpé, la tête jetée dans une poubelle voisine… Tristes souvenirs… S'agirait-il d'un disciple ? Ou de l'Eboueur lui-même, auquel cas le Baron aurait envoyé un innocent à la mort ? De personnelle, l'enquête se fait obsédante, et De Palma risque d'y perdre bien plus que sa tête…

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