Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/11/2011

Drive, de James Sallis

 drive.jpgUne chronique d'Eric

Drive est un roman elliptique et abstrait; le titre évoque le héros solitaire de Taxi-driver de Martin Scorsese.

On peut situer James Sallis dans la lignée du roman noir américain (il rend d’ailleurs un hommage appuyé à Donald Westlake, Ed Mc Bain et Larry Block)   qui a tant influencé l’école française du polar des années 70, de Jean-patrick Manchette à Jean-Bernard  Pouy.

 Comme nous, lecteurs, le personnage principal ne saisit pas l’enjeu de son existence, il veut faire le bien et il est contraint de tuer. Son amour pour l’autre le dépasse et l’asphyxie : il est piégé par un univers codé dont il ne comprend plus les règles. Cascadeur le jour pour des séries B hollywoodiennes, il participe la nuit à des cambriolages un peu minables ou ses services de pilote habile et précis sont bien nécessaires pour semer les poursuivants. N’est-ce  pas là en fait les deux faces d’une même pièce ? Ses deux activités correspondent à une même réalité et à une même fiction. La description du monde urbain froid et dégradé fait écho aux états d’âmes du « chauffeur » et nous révèle une Amérique désorientée, celle des losers, des paumés, des perdants du monde libéral.
 Au cœur de l’intrigue se noue une tragédie où se mêlent un amour fragile, le désir de vengeance et l’errance dévolue à celui qui doit expier..
 Dernièrement une adaptation cinématographique fidèle au roman à donné une pépite dont le 7ème art s’honore de temps à autre avec dans le rôle principal Ryan Gosling, beau gosse blafard au jeu fluide et plein d’humanité qui ne laissera pas insensible le cœur passionné de ses dames. Une œuvre à découvrir.

Eric Furter

Drive
James Sallis
rivages/noir, 2005 réedition 2011 en raison de l’adaptation cinématographique. 

Présentation de l'éditeur
 

Dans un motel de Phoenix, un homme est assis, le dos au mur d’une chambre, et il regarde une mare de sang qui grandit à ses pieds. Ainsi commence drive, l’histoire, selon James Sallis, d’un homme " qui conduit le jour en tant que cascadeur pour le cinéma, et la nuit pour des truands ". Dans la grande tradition du roman noir, il est " doublé " lors d’un hold-up sanglant, et bien qu’il n’ait jamais auparavant participé aux actions violentes de ses partenaires occasionnels, il se met à traquer ceux qui l’ont trahi et ont voulu le tuer.

Dédié à Ed Mcbain, Richard Stark et Lawrence Block, Drive est un roman au style affûté comme un rasoir, qui n’est pas sans rappeler l’écriture sèche et nerveuse de Jean-Patrick Manchette. Un exercice de style éblouissant de la part de James Sallis, créateur du privé Lew Griffin, poète, universitaire, traducteur en Amérique de Raymond Queneau et dont la plupart de ses romans ont été édités en Série noire.

Drive a fait l’objet d’une adaptation cinématographique, réalisée par Nicolas Wending Refn (Pusher, Valhalla Rising le guerrier silencieux), qui a d’ores et déjà reçu l’accueil très favorable de la critique ainsi que le Prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes.

Les commentaires sont fermés.